mercredi 28 janvier 2009

Oser être soi

Faites-vous partie de ceux ou celles qui, pour se faire aimer à tout prix, oublient leur vraie personnalité et se coulent dans un moule, celui que l'autre désire, ou bien faites-vous partie de ceux ou celles qui, quitte à déplaire et à perdre certaines relations, osent s'affirmer tels qu'ils sont ?
Ce thème de réflexion m'a été inspiré par le livre de C. Bensaïd : "Je t'aime la vie", dont voici un extrait :


"Il est un temps où il importe pas tant de plaire ou de déplaire que d'être en accord avec ce que l'on est, ressent et pense. Rentrer dans le jeu de l'autre pour être certain de ne pas le perdre conduit à se perdre. En affirmant ce que l'on est et en restant intransigeant sur ce que l'on veut, peut-être ferons-nous fuir ceux qui nous voudraient différents. Mais ainsi, leur donnerons-nous l'opportunité de nous aimer tel que l'on est.
(...)


Il leur faut, pour s'exprimer, dépasser des peurs profondément ancrées : voir l'autre exploser ou les rejeter dès qu'ils se permettent de l'affronter. Ils ne doivent plus craindre de blesser qui les blesse, de décevoir qui les déçoit, d'abandonner qui les abandonne. Et surtout il leur faut abandonner l'idée qu'ils finiront par obtenir ce qu'ils veulent en faisant sans cesse des pas vers qui les ignore. Pourquoi s'acharner à plaire à qui ne craint pas de nous déplaire ?
(...)


Ils osent alors ce qu'ils n'avaient jamais osé jusque-là. Ils mettent des limites à ce que les autres leur font vivre : précisément à ce qu'ils n'ont pas envie de vivre. Pour y parvenir, ils acceptent de ne pas être parfaits : de ne pas être tels qu'ils aimeraient être dans le regard de ceux qu'ils aiment. Ils prennent le risque, si la situation les y contraint, de se mettre eux-mêmes en défaut. Ils ne craignent plus de rompre avec l'image que les autres ont d'eux. Ni de ce qui peut en être la conséquence : une éventuelle rupture. "

Catherine Bensaïd - Je t'aime la vie

13 commentaires:

  1. Très beau message de sagesse, Françoise

    Je crois beaucoup à cette philosophie de la vie. Comme on dit On ne peut plaire à la fois à tout le monde et à son père.

    RépondreSupprimer
  2. Pas de doute possible je fais partie de celles qui, quitte à déplaire et à perdre certaines relations, osent s'affirmer tels qu'ils sont. Je sais être appréciée telle que je suis, et même si le nombre de mes amis ne remplit pas une salle des fêtes, je m'en moque, je me sens bien avec eux et eux avec moi. Me remettant souvent en question, il y a quelques années, j'ai tenté de me secouer et de m'obliger à avoir un comportement un peu plus, disons "diplomate", j'ai obtenu le résultat complètement inverse de ce que j'attendais. Donc, je reste comme je suis. Et puis, comme on dit, "Chasse le naturel ......."

    Je t'embrasse Françoise.

    RépondreSupprimer
  3. Ce livre écris par C.Bensaid, semble particulièrement intéressant, et je me le procurerais. Merci Françoise!
    Quant à la question que tu poses: elle m'a laissé pensive, tout en me conduisant vers des réflexions intimes et auto-critiques...
    Mais je dois conclure, que "non ", je ne peux pas (même si cela m'aurait été parfois bénéfique) me couler dans une moule qui ne serait pas le mien...Ce serait trop incomfortable! - Je n'ai pas de mérite à cela, je suis trop extravertie et spontannée de nature et...je suis paresseuse, cela me demanderait un effort!
    Cependant, il faut admettre que parfois, la vie, les circonstances, etc., nous pousseraient à nuancer nos attitudes, mais encore :
    Chassez le naturel, il revient au galop !
    Gros Bisous nocturnes.

    RépondreSupprimer
  4. Tu le sais, j'aime bien Bensaid... allez, le paragraphe que je choisis, c'est celui-ci :
    Il leur faut, pour s'exprimer, dépasser des peurs profondément ancrées : voir l'autre exploser ou les rejeter dès qu'ils se permettent de l'affronter. Ils ne doivent plus craindre de blesser qui les blesse, de décevoir qui les déçoit, d'abandonner qui les abandonne. Et surtout il leur faut abandonner l'idée qu'ils finiront par obtenir ce qu'ils veulent en faisant sans cesse des pas vers qui les ignore. Pourquoi s'acharner à plaire à qui ne craint pas de nous déplaire ?

    J'ai trop longtemps courbé le dos pour plaire, pour correspondre à l'image que l'on se faisait de moi. Mais ce n'est pas la solution, on se perd et on ne sais plus qui l'on est....
    J'ai passé 2 ans et demi à être une autre, pour mes collègues de travail, pour correspondre au niveau de la société, mais lorsque je me regarde dans le rétro, je me trouve détestable, aussi détestables qu'étaient mes collègues.... Aujourd'hui, c'est comme se réveiller d'un cauchemars..... mal à comprendre comment on peut glisser aussi vite du mauvais côté... peut être le manque d'estime de soi, peut être le manque d'assurance... peut être....
    Aujourd'hui, j'essaye d'être ce que je suis, c'est pas tous les jours facile.
    Je sais que je plais, j'e sais que je déplais aussi pas mal, mais les gens m'accepent, devraont m'accepter telle que je susi avec mon sale caractère, mes coups de coeurs, de blues, ma suceptibilité, ma bouderie, mon coeur, ma sensibilité, tout ce qui fait que je susi comme je suis...

    Merci Françoise pour ce beau sujet

    PS : c'est vraiment drôle, Jaca.. décidément, tu resteras un mystère pour moi!

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour, Francoise.
    Je vais être bref.
    Pourquoi ne pas oser être soi ?
    On ne fait rien de bon si l'on n'a pas cette franchise-là.
    Je l'ai compris depuis longtemps.
    Merci pour cette réflexion.
    Bonne journée.
    Je t'embrasse.

    RépondreSupprimer
  6. Je suis toujours restée moi,sans chercher à copier qui que ce soit, même si j'ai eu beaucoup de complexes à cause de ma timidité, de toute façon, le naturel revient toujours au galop, avoir sa propre personalité, cela est important, ayant été mariée à un homme occupant de hautes fonctions, cela n'était pas toujours facile, mais pour rien au monde je n'aurais voulu me montrer autre que je suis, je pense que ceux qui cherchent à changer leur personalité ne doivent pas être pleinement heureux.

    Je te souhaite une belle journée Françoise.

    Bisous ensoleillés, eh oui le soleil brille dans le pas de calais mais il fait froid.

    RépondreSupprimer
  7. Dans ce sens je pense que le meilleur cadeau qu'on peut offrir à nos enfants c'est de nous montrer comme example de respect, d'honnêteté et d'acceptation de nous-mêmes. Il n'y a pas de manuels pour ça. Ils suivront sans doute le chemin qu'ils nous voient parcourir au jour le jour. Bonne soirée :) (J'ai regardé les tableaux de ta soeur Mo)

    RépondreSupprimer
  8. J'ai toujours mis un point d'honneur à être moi, à être authentique et naturelle. Je trouve que c'est être franc et honnête, et ce n'est pas toujours facile, mais l'inverse me serait impossible.
    Et je relève cette phrase qui me parle particulièrement ce soir "Pourquoi s'acharner à plaire à qui ne craint pas de nous déplaire ?"
    Ma chère Françoise, je te souhaite une bonne nuit et je t'embrasse.

    RépondreSupprimer
  9. Vous êtes passionnants ! J'adore vous lire.

    Pourquoi ne pas oser être soi ? peut-être par peur de ne pas être aimé, tout simplement. Pour certaines personnes, dont j'ai fait partie lorsque j'étais plus jeune, il est pratiquement insupportable de savoir que l'on puisse ne pas être aimé. Ce n'est pas de l'orgueil, mais c'est un besoin, tout simplement, un besoin vital de se sentir aimé pour pouvoir exister. Et on est prêt à se mentir à soi-même pour l'obtenir. On croit alors être aimé, mais on n'est pas aimé pour ce que l'on est véritablement. Cela dure un temps, et puis on se rend compte que cela ne rime à rien. Et si on se pose les bonnes questions, on arrive à passer outre le fait de pouvoir déplaire et alors on ressent une grande paix. On peut enfin être soi.

    De toute façon, comme le dit Jackss, on ne peut pas plaire à tout le monde. L'important, c'est de vivre avec des gens que l'on aime et qui nous aiment tels que nous sommes. Les autres, ma foi, qu'ils restent... comme on dit... ;-))

    Bonne soirée à vous et merci beaucoup pour l'intérêt que vous avez témoigné à ce thème de réflexion.
    Je vous embrasse très fort.


    PS : J'avais écrit, en septembre 2008, un petit poème sur la "perte d'identité". Si vous avez envie de le lire, c'est ici :
    http://justequelquesmots.blogspot.com/2008/09/etait-ce-possible-de-se-perdre-ainsi.html

    RépondreSupprimer
  10. Françoise, je comprends tout à fait ce que tu dis de ton chemin, j'ai connu le même genre d'histoire, juste une citation qui dit bien ce que je ressens :
    "aller vers quelqu'un, c'est risquer de s'engager, aimer c'est risquer de ne pas être aimé en retour, espérer c'est risquer de désespérer, essayer c'est risquer d'échouer, mais seuls ceux qui risquent sont libres". Je t'embrasse fort.

    RépondreSupprimer
  11. Katimini j'aime ta citation.... je l'ai relu plusieurs fois pour qu'elle me parle mieux;..... et elle m'a parlé... merci.

    RépondreSupprimer
  12. Bonjour Françoise
    Je n'ai même pas à réfléchir sur mon comportement: je suis le vrai petit bélier dans toute sa splendeur!
    je sais que c'est quelquefois un handicap mais tant pis, je ne fais jamais semblant!
    gros bisous Françoise et bon week-end à toi
    Chantal

    RépondreSupprimer
  13. J'aime beaucoup cette citation, Kat. Je crois bien que je la mettrai en valeur sur mon blog d'ici peu... sourire.
    Je t'embrasse fort.

    Barbara, je ne suis pas étonnée que cette citation te parle à toi aussi.
    Gros bisous à toi.

    Un petit bélier dans toute sa splendeur ?... Alors, fonce, fonce, ma Chantal ! Mais attention, tout de même... sourire.
    Je t'embrasse.

    Et bon week-end à vous tous ! avec du soleil, je l'espère...

    RépondreSupprimer

Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne