jeudi 2 avril 2009

Les passantes

Les passantes, merveilleux poème d'Antoine Pol (1888-1971), mis en musique et chanté par Georges Brassens. Un pur moment de bonheur. Ecoutez...



Les passantes



Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connait à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais

A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui

A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main

A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant

Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin

Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux cœurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus

Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir

Antoine Pol

Le dessin est de Henri Matisse

15 commentaires:

  1. J'adore les chansons de Brassens,donc que te dire de plus Françoise, hormis te souhaiter une bonne soirée.
    Je t'embrasse.

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  2. Bonjour Françoise,

    Nous avons les mêmes goûts. Cette chanson de Brassens est superbe, c'est une de mes préférées, pour ne pas dire ma préférée.

    Bisous et à bientôt.

    Do.

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  3. J'adore, je suis une inconditionnelle de Mr Brassens. Une autre chanson, si je devais choisir, ce serait "la non demande en mariage"
    Merci Françoise et bisous

    Christine

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  4. Nous voici donc déjà trois fans de Brassens !...

    "La non-demande en mariage" est très belle aussi, et je ne suis pas étonnée que tu aimes cette chanson, Christine... sourire.

    Marouschka et Marie, tant mieux si nous avons les mêmes goûts, cela ne m'étonne pas... :-))

    Belle journée à vous trois.
    Je vous embrasse.

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  5. Bonsoir Françoise
    Le poéme d'Antoine Pol chanté par Brassens est magnifique: Je te souhaite un très agreable week -end
    Amitiés Yves

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  6. Ah ! Brassens, un grand monsieur de la chanson dont on ne se lasse pas d'écouter, de plus ce texte d'Antoine Pol est superbe, à écouter sans modération.

    merci pour ce partage de qualité.

    Gros bisous en te souhaitant un excellent week-end Françoise.

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  7. @Merci Yves. Bon et agréable week-end à toi aussi. Amitiés.

    @Gros bisous à toi aussi Laudith. Oui, ce poème est superbe. Passe un très bon week-end.

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  8. J'entends Brassens,il y a 30 ans
    que je ne l'entends plus.
    Une berçeuse qui ne me berce plus,
    ma mère, puis une amie,
    puis une autre,
    tentantes passantes et prenantes
    captivantes,
    aux chaînes sur lesquelles
    je coulais de l'or liquide
    pour qu'en soudasse les maillons.

    J'entends maintenant les mots
    dont j'admire la rondeur
    le parfum
    de ces passionnantes passantes
    et j'invite Brassens
    à entrer dans ma tête
    pour me mieux faire voir
    ces femmes volatilisantes.

    Merci, d'être venu,Brassens.
    Je les vois, là, charnues,
    me frolant de leur jupon
    à l'arrivée du train.

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  9. Des mots magnifiques, Karl.
    Merci à toi de les avoir déposés.

    Tu entends les mots maintenant, et tu connais leurs secrets.

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  10. Les Mots d'Antoine Pol à lire et à écouter: Tu as raison, du pur bonheur!
    J'aime bien aussi la version de Cabrel.

    Et Matisse « dont l’art fut transfiguré par la lumière du midi ».
    Un lien sur l’illustration des Fleurs du Mal :
    http://leblogdelouis-paul.hautetfort.com/archive/2008/10/14/lxxxvii.html

    Très belle journée.
    Bises.

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  11. Oui, du pur bonheur, Louis-Paul.

    Je suis allée voir le lien. ;-))

    Bonne fin de dimanche à toi.
    Bises.

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  12. Merci beaucoup Françoise de ton com sur Baudelaire.
    La phrase que tu mets en exergue, je la ressent tant et tant car elle est plutôt mise à mal en ce moment (dans des exemples vécus).
    La relire ce dimanche soir me met du baume au coeur avant "d'attaquer" une nouvelle semaine. Belle soirée à toi.

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  13. J'en suis heureuse, Louis-Paul.
    Belle journée à toi. Bises.

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  14. Bonjour, Francoise.

    Cette chanson est une des plus belles de Brassens : les paroles sont admirables. Et le dessin aussi.
    C'est merveilleux.

    Merci Francoise.

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  15. Je suis contente que tu aimes, Herbert.
    Belle journée à toi !

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Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

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FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne