Je veux que tu saches
une chose,
Tu sais fort bien ce qu'il en est ;
si je regarde
la lune de cristal, la branche rouge
du lent automne à ma fenêtre,
si je touche
près du feu
la cendre impalpable
ou le corps ridé du bois,
tout me conduit à toi,
comme si tout ce qui existe
- parfums, clarté, métaux -
était de petits bateaux naviguant
vers les îles, tes îles qui m'attendent.
Oui, mais voilà :
si peu à peu tu cesses de m'aimer
je cesserai de t'aimer peu à peu
Si, brusquement,
tu m'oubliais,
inutile de me chercher :
je t'aurai déjà oubliée.
Si par trop long, si par trop fou
te semble le vent de drapeaux
qui souffle dans ma vie,
si tu décides
de me laisser sur le rivage
du coeur où plongent mes racines,
pense
que ce jour-là
au même instant
mes bras se dresseront
et mes racines partiront
chercher une autre terre.
Pourtant,
si chaque jour,
chaque heure,
tu sens que tu m'es destinée
avec une douceur inexorable.
Si chaque jour une fleur monte
sur tes lèvres pour me chercher,
ah ! mon amour, ah ! mienne, mienne,
en moi tout ce feu se répète,
en moi rien ne s'éteint ni ne s'oublie,
mon amour, aimée, se nourrit du tien
et tant que tu vivras il sera dans tes bras
sans pour autant quitter les miens.
Pablo Neruda
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FEMMES ET HOMMES
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots
Julos Beaucarne
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots
Julos Beaucarne
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerAbsolument touchée par ce Poème de Neruda! Il est trés beau et suggère des étapes possibles sur le chemin de la vie...
RépondreSupprimer- Si un jour, brisé on est seul et que le train emmène loin de nous, une partie de notre coeur...on reste étourdis et pauvre de tout :
- Alors, il faut s'en aller, abandonner les rails désetes...mais garder, comme un voleur, dans la paume de la main, le souvenir d'une caresse.
Merci Françoise.
Je t'embrasse.
Bonjour Rançoise !
RépondreSupprimerJoli texte de Pablo, oui...
A bientôt...
Je partage avec toi la passion Néruda...J'ai sur mon chevet "la centaine d'amour"
RépondreSupprimer... Si tu m'oublie j'aurais l'impression de n'être plus rien,perdue dans le temps, l'impression d'avoir rêvé tout ça, d'être a bout de souffle, a bout de coeur, a bout d'amour...la vie sèpare mais n'efface pas les souvenirs... N'effaces rien...
RépondreSupprimerBonjour, Francoise.
RépondreSupprimerNeruda...Tu sais bien que je l'aime....
Et il sait si bienparler d'amour.
Merci, Francoise.
Je t'embrasse.
Je suis sans voix.... Magnifique
RépondreSupprimerBonsoir Françoise,
RépondreSupprimerCes mots que je lis sont merveilleux "Mon amour, aimée, se nourrit du tien et tant que tu vivras il sera dans tes bras".
J'ai ce mal de ne pouvoir oublier même si l'on m'oublie, de ne pouvoir repartir chercher une autre terre.
Merci Françoise pour ce très beau poème qui me touche.
Je t'embrasse et te souhaite une très douce nuit.
Je vois que vous aimez tous, comme moi, les si beaux poèmes de Pablo Neruda.
RépondreSupprimerJe vous en remettrai prochainement, promis.
Moi aussi, Muse, j'ai "la centaine d'amour".
Merci de votre passage et de vos mots.
Belle fin de soirée, douce nuit.
Je vous embrasse fort.