lundi 23 février 2009

De l'autre côté du soleil

.

rosée sur la pierre du monde
j'aurai cherché un sens
sous le regard des astres
qui nous éclairent

forte de l'instinct de la nuit
j'aurai cherché un seul le Lieu
la lumière mes découvertes
autant de stèles dressées vers le ciel

j'aurai aimé cette terre
chéri joies et blessures
aimé ma solitude le silence
et le risque de la parole

j'aurai aimé l'amour ressurgi soudain
comme un exil de plus
sacrifice
où se survivre à soi-même

j'aurai aimé
ce que je ne connaissais pas encore
et jusqu'à l'abîme
notre unique vérité

la lumière je l'aurai entrevue
avant de retrouver
infinis sous mes pas
les chemins de l'ombre

de quoi rêvais-je
dans ma nuit de femme
sinon de ce qui de nous
avait une chance de survivre

Amina Saïd
La douleur des seuils
Clepsydre/Éditions de la Différence,
Paris, 2002, pp. 97-98.

4 commentaires:

  1. Bonjour, Francoise.
    Ici l'émotion et le silence valent mieux que les mots.
    Je me tais.

    Merci beaucoup.Pour tout
    Bonne journée.
    Je t'embrasse.

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  2. Pour une survivance il existe en chacun de nous une force intérieure incroyable.
    Belle journée Françoise.

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  3. J'aurai aimé cet autre côté du soleil, c'est plus paisible et calme. Merci de l'avoir montré et partagé !

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  4. Merci à vous trois pour vos commentaires.
    J'aime les mots d'Amina Saïd, et je suis ravie qu'ils vous aient plu à vous aussi.
    Belle journée à vous.
    Je vous embrasse.

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Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

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FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne