mercredi 8 avril 2009

Mesure du temps

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Quand il m'arrive de sentir que mon temps est peu de chose, je pense à celui qui s'écoule simultanément dans bien des endroits du monde et qui passe près du mien : ce sont des arbres qui chassent des pollens, des femmes qui attendent une rupture des eaux, un garçon qui étudie un vers de Dante, mille cloches de récréation qui sonnent dans toutes les écoles du monde, du vin qui fermente au soutirage, toutes choses qui arrivent au même moment et qui, alliant leur temps au mien, lui donnent de l'ampleur.
Erri De Luca

Image trouvée sur le net

10 commentaires:

  1. Mettre un sablier dans l'eau,quelle idée démesurée !
    Quand on pense courir après le temps, on devrait se voir courant dans l'eau, traversant l'océan.

    Le temps alors dégonflerait, goutte à goutte, et tout à coup on se verrait maître à bord et non esclave de la montre.
    Qui donc eut le temps de penser à créer le sablier ? Sûrement qu'il en a pris du temps...
    Merci Françoise de cette découverte.

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  2. Bonjour, Françoise.
    Je n'aime guère les symboles du temps qui passe....
    Mais j'aime bien imaginer la simultanéité des évenements qui se passent au même instant.
    J'ai l'impression très prétentieuse d'être devenu quelqu'un d'universel...
    Merci beaucoup.
    Bonne journée.
    Je t'embrasse.

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  3. Je ne mesure que mon apéritif et je prends mon temps pour le boire.

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  4. Tu as pris le temps d'écrire un long commentaire qui était tout sauf du "bavardage". Je te remercie, cela a permis de préciser les choses.(Tu liras ...)

    Très Bonnes Fêtes pascales. Bises.

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  5. @J'apprécie beaucoup et j'aime lire les mots que tu déposes sur mon blog, Karl. Merci à toi.

    @Oui Herbert, ce qui m'a attiré dans ce texte, c'est cette simultanéité des événements dans plein de lieux différents, j'aime cette idée.

    @Et tu as bien raison, Jean-Claude. A la tienne !... ;-))

    @Je suis allée lire, Louis-Paul. J'avais donc bien compris. Bonnes fêtes pascales à toi aussi, mais avant, à demain, pour le défi !...

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  6. Le temps passe, mais rien ne nous oblige à le suivre...

    Passe une belle nuit Françoise, je t'embrasse.

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  7. Erri de Luca est un auteur que j'ADORE
    Bonne fin de soirée, françoise...

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  8. Tu as sans doute raison, Laudith.
    Douce nuit à toi. Bisous.

    Bonne fin de soirée à toi aussi, Coumarine...

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  9. On peut adopter le dispositif de la clepsydre!
    Mais combien nous faut-il de temps et de vies pour connaître tout ce qui mérite de l'être ?...

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  10. Il n'y en aura jamais assez, Too banal, et c'est bien dommage...
    Bonne fin de soirée à toi.

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Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

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FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne