mercredi 30 avril 2008

Bon week-end du 1er mai

Depuis ce matin, j'ai cette chanson dans la tête : Mon ami mon amour de Marie Laforêt. Je ne sais pas pourquoi.
Chanson légère pour un week-end léger et printanier. C'est pour vous.
Au fait, je pars de nouveau jusqu'à dimanche, je vais dans ma petite maison aux volets bleus respirer le bon air, faire des photos, bouquiner, me balader, me ressourcer...
Alors à bientôt ! je vous laisse avec Marie. Et bon week-end à vous aussi ! Gros bisous.

mardi 29 avril 2008

J'aime les gens qui doutent

free music


Les gens qui doutent

J'aime les gens qui doutent
Les gens qui trop écoutent
Leur coeur se balancer
J'aime les gens qui disent
Et qui se contredisent
Et sans se dénoncer

J'aime les gens qui tremblent
Que parfois ils ne semblent
Capables de juger
J'aime les gens qui passent
Moitié dans leurs godasses
Et moitié à côté

J'aime leur petite chanson
Même s'ils passent pour des cons

J'aime ceux qui paniquent
Ceux qui sont pas logiques
Enfin, pas comme il faut,
Ceux qui, avec leurs chaînes,
Pour pas que ça nous gêne
Font un bruit de grelot

Ceux qui n'auront pas honte
De n'être au bout du compte
Que des ratés du coeur
Pour n'avoir pas su dire
"Délivrez-nous du pire
Et gardez le meilleur"

J'aime leur petite chanson
Même s'ils passent pour des cons

J'aime les gens qui n'osent
S'approprier les choses
Encore moins les gens
Ceux qui veulent bien n'être
Qu'une simple fenêtre
Pour les yeux des enfants

Ceux qui sans oriflamme,
Les daltoniens de l'âme,
Ignorent les couleurs
Ceux qui sont assez poires
Pour que jamais l'Histoire
Leur rende les honneurs

J'aime leur petite chanson
Même s'ils passent pour des cons

J'aime les gens qui doutent
Mais voudraient qu'on leur foute
La paix de temps en temps
Et qu'on ne les malmène
Jamais quand ils promènent
Leurs automnes au printemps

Qu'on leur dise que l'âme
Fait de plus belles flammes
Que tous ces tristes culs
Et qu'on les remercie
Qu'on leur dise, on leur crie
"Merci d'avoir vécu

Merci pour la tendresse
Et tant pis pour vos fesses
Qui ont fait ce qu'elles ont pu".

Anne Sylvestre

lundi 28 avril 2008

Le langage des rêves

N'attache aucune importance aux critiques et au jugement des autres. Ils traduisent leur souffrance, leur inquiétude, leurs hésitations, derrière des attitudes violentes, de fausse affirmation de soi. Parle-leur le langage des rêves, celui des émotions simples qu'ils ont perdues, si tu veux te rapprocher d'eux.
Jean-Paul Bourre

dimanche 27 avril 2008

Mon week-end

Bonjour vous, mes visiteurs et visiteuses ! me voici de retour après une petite escapade dans le Haut-Beaujolais, une petite escapade ma foi fort agréable.
Pour nos anniversaires, l'année passée, nos enfants nous avaient offert un coffret weekendesque, pour un lieu de notre choix. Nous avons choisi le Haut-Beaujolais car, tout d'abord, nous ne connaissions pas cette région, et ensuite, parce qu'une ancienne collègue de travail à moi (lorsque j'habitais à Lyon, donc ça remonte à environ... 31 ans...) et son compagnon y vivent et cela faisait... 13 ans ! que nous ne les avions pas vus, c'était donc l'occasion d'aller leur faire un petit coucou...
Nous avions réservé dans une auberge près de Beaujeu, un très joli cadre et des propriétaires vraiment très sympathiques. Voici quelques photos :


Nous avons passé un petit séjour très agréable et les retrouvailles avec nos copains se sont magnifiquement bien passées ! Cette fois, nous n'attendrons pas 13 ans pour les revoir, on se l'est promis ! Colette, tu n'as pas internet, dommage, mais je tiendrai la promesse, car on a passé une journée vraiment hyper sympa avec toi et Alain.

Voilà. C'était un petit résumé de mon week-end. Bisous à vous tous, et bonne fin de soirée.


jeudi 24 avril 2008

Petite pause

Petite pause de quelques jours (beaucoup de travail + petite escapade ce week-end). Je vous laisse en compagnie de Serge Reggiani avec cette très belle chanson : "L'italien".
Bonne journée et bonne fin de semaine à vous. Bisous.

free music


L'italien

C'est moi, c'est l'Italien
Est-ce qu'il y a quelqu'un
Est-ce qu'il y a quelqu'une
D'ici j'entends le chien
Et si tu n'es pas morte
Ouvre-moi sans rancune
Je rentre un peu tard je sais
18 ans de retard c'est vrai
Mais j'ai trouvé mes allumettes
Dans une rue du Massachussetts
Il est fatiguant le voyage
Pour un enfant de mon âge

Ouvre-moi, ouvre-moi la porte
Io non ne posso proprio più
Se ci sei, aprimi la porta
Non sai come è stato laggiù

Je reviens au logis
J'ai fais tous les métiers
Voleur, équilibriste
Maréchal des logis
Comédien, braconnier
Empereur et pianiste
J'ai connu des femmes, oui mais
Je joue bien mal aux dames, tu sais
Du temps que j'étais chercheur d'or
Elles m'ont tout pris, j'en pleure encore
Là-dessus le temps est passé
Quand j'avais le dos tourné

Ouvre-moi, ouvre-moi la porte
Io non ne posso proprio più
Se ci sei, aprimi la porta
Diro come è stato laggiù

C'est moi, c'est l'Italien
Je reviens de si loin
La route était mauvaise
Et tant d'années après
Tant de chagrins après
Je rêve d'une chaise
Ouvre, tu es là, je sais
Je suis tellement las, tu sais
Il ne me reste qu'une chance
C'est que tu n'aies pas eu ta chance
Mais ce n'est plus le même chien
Et la lumière s'éteint

Ouvrez-moi, ouvrez une porte
Io non ne posso proprio più
Se ci siete, aprite una porta
Diro come è stato laggiù

Serge Reggiani

mercredi 23 avril 2008

Nous marchons

J'ai acheté récemment un recueil de poèmes de Amina Saïd : "La douleur des seuils". Magnifique ouvrage, très beaux poèmes. En voici un pour vous :

nous marchons
sur des chemins
séparés du ciel

astre inconnu
où s'inscrit
notre part d'ombre

un trait bleu
calligraphie
la ligne d'horizon
que contient le regard

qui es-tu
pour que chaque nuit
mon corps s'invente
une nouvelle aube
une nouvelle histoire

Amina Saïd,
Ed. de la Différence, p. 42

mardi 22 avril 2008

Il y a pour chacun de nous

Il y a pour chacun de nous des rencontres structurantes qui nous révèlent le meilleur et agrandissent nos possibles. Nous pouvons aussi être une de ces rencontres qui réveillera et stimulera le meilleur de l’autre.
Jacques Salomé
(Contes à aimer, contes à s’aimer,
Ed. Albin Michel, 2000, p. 239)

lundi 21 avril 2008

Elle marchait

Elle marchait, et elle savait vers quoi. C'était ça l'important. Une sensation merveilleuse. Quand le destin finalement s'entrouvre, et devient chemin visible, trace indéniable, et direction certaine. Le temps interminable de l'approche. Ce moment où l'on accoste. On voudrait qu'il ne finisse jamais. Le geste de s'en remettre au destin. C'est une émotion, ça. Plus de dilemmes, plus de mensonges. Savoir où. Et y aller. Quel qu'il soit, ce destin.
Alessandro Baricco

vendredi 18 avril 2008

Bon week-end !

Je pars à Lyon ces deux jours chez mon fils et ma belle-fille.
Je vous laisse en compagnie de Maurane : Je me suis envolée... Magnifique chanson ! écoutez la.
A dimanche soir. Bisous à tous.

Je me suis envolée

free music


Et j’ai marché, marché seule
Toi tu dormais, touché du doigt
Le ciel étoilé,
Courir pieds nus dans l’été
Pieds nus dans l’été,
Je me sentais libre et légère
J’étais ma propre lumière
Mes idées noires je les avais alors oubliées
Au fond d’une nuit égarée
Et puis j’ai respiré
Peut être un peu trop fort

Je me suis envolée
C’est vrai je jure, je le promets
Je me suis envolée
J’ai ri et j’ai pleuré
J’ai vu la terre tourner
Autour d’un corps adoré
J’ai compris qui j’étais
Et où j’allais

Et j’ai marché, marché
Dans ma tête pas de nuages
De temps en temps un ou deux soleils
Ceux qu’on voit sur les plages
Venaient se réchauffer
A ma peau à mon visage
Je m’étonnais de ces mystères
L’amour n’a rien d’ordinaire
Et tout ce qu’il invente est vrai,
J’avais oublié

Je me suis envolée
C’est vrai je jure, je le promets
Je me suis envolée
J’ai ri et j’ai pleuré
J’ai vu la terre tourner
Autour d’un corps adoré
J’ai compris qui j’étais
Et où j’allais

L’ordre des choses, qu’on nous oppose
L’amour peut tout défier,
Sage ou distrait
Fou, innocent, beau, rêveur, insolent
Quand j’ai vu la terre tourner
Autour d'un ange qui dormait
J’ai alors mesuré comme je l’aimais

Je me suis envolée
C’est vrai je jure, je le promets
Je me suis envolée
J’ai ri et j’ai pleuré
J’ai vu la terre tourner
Autour d’un corps adoré
J’ai compris qui j’étais
Et où j’allais

Je me suis envolée, envolée

Maurane

Summer Wine

Hier, chez Lyse, j'ai découvert la chanteuse Emilie Simon. Comme j'ai été enthousiasmée par sa voix et sa douceur, j'ai cherché d'autres vidéos d'elle, et j'ai trouvé ce très beau duo qu'elle partage avec Alain Bashung. Ils chantent ensemble la chanson Summer Wine qui a été reprise de nombreuses fois, mais j'aime beaucoup cette version. Il faut dire que j'aime aussi beaucoup Bashung... C'est pour vous.


Summer Wine - Emilie Simon et Alain Bashung

jeudi 17 avril 2008

Mon ciel est grand

C’est l’étendue du temps,
L’étendue des champs
Les possibles infinis des choses, des mots, des gens.
Le ciel c’est aussi dans
Le tout petit que je le trouve.
C’est le sens de l’amour
Comme un fruit de saison.
Cette joie communicable.
Ce souci vertigineux d’être juste,
C’est le début de l’inconnu.
La fin du rationnel.
Une habitude démesurée.

Maurice Audejean,
Le Printemps des poètes,
Anthologie, Seghers, Paris 2004, p 12

mercredi 16 avril 2008

L'enfance

L'enfance [...] est le grenier de nos émotions. (Stan Rougier)

Photo : Jean Dieuzaide

mardi 15 avril 2008

La petite fille

avec mes mots...

Elle s’asseyait en face de lui
sans un mot, sans un bruit,
surtout ne pas le déranger.
Elle prenait sa gomme, son crayon
et dessinait avec application.
Tout comme lui, elle aimait dessiner.
Parfois, elle levait les yeux
et le regardait, lui, toujours silencieux.
Elle aurait tant aimé qu’il la regarde
qu’il lui adresse une parole,
qu’il lui dise dans un sourire :
Que tu es belle ma fille,
comme je suis fier de toi.
Et alors elle se serait senti vivre,
et alors elle aurait ri,
elle aurait tellement ri,
à ne plus pouvoir s’arrêter.
Et elle aurait dansé,
et elle aurait chanté à tue-tête
tant elle aurait été heureuse…

Mais il ne l’a pas compris,
non, il ne l’a pas compris
ce que cette petite fille espérait tant,
ce dont elle rêvait tellement
et elle n’a jamais rien osé dire.

Ils sont passés l’un à côté de l’autre
sans avoir eu le temps de se connaître.
Il est parti trop tôt, elle a grandi sans lui.
Pourtant un regard, un mot aurait suffi
pour lui permettre d’exister pleinement,
pour qu’elle arrête cette quête incessante,
ce besoin jamais assouvi de reconnaissance.

F.A.

lundi 14 avril 2008

Ecouter son coeur

Personne ne peut fuir son coeur. C'est pourquoi il vaut mieux écouter ce qu'il dit.
Paulo Coelho

samedi 12 avril 2008

Bon week-end !

Bon week-end à vous tous. Passez deux belles journées.
Je vous laisse avec ces adorables chatons photographiés par ma belle-soeur Agnès et ce petit texte de Pierre Loti. Gros bisous.


Il s'étend et s'abandonne en commençant le ronron amical, devenu comme une petite chose molle et toute en velours, que je puis pétrir à mon gré entre mes doigts. Petite chose toute en velours, petit être à peine né, petite combinaison d'atomes qui, il y a six mois sans doute, n'était ni formée ni seulement prévue, mais flottait dans le néant d'avant la naissance, néant plus absolu et plus mystérieux que celui d'après la mort.
Pierre Loti

vendredi 11 avril 2008

Sound of silence

Début de journée en musique... Bonne journée à vous.



Simon and Garfunkel - "Sound of Silence".

jeudi 10 avril 2008

Le monde des rêves

Pour aujourd'hui, je n'avais pas du tout pensé poster ce thème de réflexion sur les rêves, j'avais prévu autre chose. Mais, sur le matin, j’ai fait un rêve assez étrange, et du coup, je me suis dit que pour une fois, j’allais parler un peu plus personnellement de moi.

Je ne pensais pas que l’on pouvait ressentir une douleur physique dans un rêve. En fait, j’ai rêvé - je ne vous raconterai pas le rêve dans sa totalité, il n’apporterait rien de plus -, donc j’ai rêvé qu’une jeune femme me fermait dans ses bras, et m’écrasait le dos de son poing. Et alors j’éprouvais une douleur atroce dans le dos, et elle continuait de serrer, et j’avais horriblement mal, je ne pouvais même pas crier tellement j’avais mal, il n’y avait qu’une issue : me réveiller, c’est ce que j’ai fait. Une fois bien réveillée, je me suis touchée le dos : rien, aucune douleur. Car il arrive parfois d’avoir une douleur bien réelle et c’est celle-ci qui nous réveille. Alors que là, c’était vraiment une douleur ressentie uniquement dans le rêve. Assez troublant. Il était 6 h du matin, je n’ai pas pu me rendormir. J’ai regardé sur mon dictionnaire des rêves (car j’en ai un, vu les rêves que je fais, c’est toujours intéressant de savoir à peu près ce qu’ils signifient), et j’ai lu à douleur : si vous éprouvez une douleur, c’est qu’un aspect de vous-même ne parvient pas à s’exprimer. Cherchez à définir ce que vous refoulez… Bien, bien… je vais y réfléchir…
Je rêve énormément, et je me rappelle bien souvent de mes rêves d’une façon très précise. La plupart du temps, j’aime rêver, je pourrais même écrire des livres de mes rêves (je me demande ce que j’attends d’ailleurs pour le faire) tellement mes rêves m’emmènent dans des lieux et des situations variés, très divers et parfois très riches, et troublants, et ce, depuis que je suis toute jeune.
Il m’arrive aussi de rire dans mes rêves, d’avoir de grands éclats de rire. Parfois, par contre, je rêve que je pleure, et je me réveille avec un rictus aux lèvres. Il m’est même arrivé en pleine nuit de me réveiller en pleurs, et de ne pas pouvoir m’arrêter. Assez impressionnant.
Je rêve aussi parfois de personnes défuntes que j’ai beaucoup aimées (très souvent ma mère), et comme dans mon rêve, je sais que je rêve, j’en profite pour les serrer dans mes bras, je veux en profiter au maximum, car je sais que je vais me réveiller et qu’elles ne seront plus là à mes côtés. Rêve un peu similaire : rencontrer, faire connaissance de personnes dans mes rêves, et similairement au rêve ci-avant, en profiter, car je sais que je vais me réveiller, et je ne les reverrai peut-être plus jamais, juste l’espace de ce rêve.
Il m’arrive parfois même de pouvoir contrôler mon rêve, c'est-à-dire orienter mon rêve là où je voudrais qu’il aille, être dans mon rêve et le diriger, désirer qu’il se passe quelque chose de précis et y arriver. Ce n’est pas toujours que je peux le faire, mais il vaut peut-être mieux après tout, puisque dans nos rêves, c’est le subconscient qui se manifeste. Et puis il n'est pas toujours bon de vouloir tout contrôler...

Voilà. J’espère que je ne vous ai pas trop ennuyé avec mes réflexions.
Et vous, rêvez-vous ? vous rappelez vous de vos rêves ? sont-ils importants pour vous ? Je vous écoute… ou du moins, je vous lis… ça m’intéresse.


Peinture : source inconnue

mercredi 9 avril 2008

De la passion amoureuse et de l'authenticité

Un peu de lecture pour les plus courageux...

Si l'on ne sait pas pourquoi, on sait très bien quand on aime vraiment. Sur ce point, personne ne peut se mentir à soi-même. La mauvaise foi est l'ennemie de la passion : l'amoureux ne joue jamais la comédie très longtemps car, précisément, il vit dans un univers où tout s'accélère à la vue de la personne aimée. "O temps, suspends ton vol", dit le poète. Le temps du passionné est fait d'attente et de suspension. C'est parce que l'amour demande un certain accord avec soi-même que l'authenticité est requise pour aimer. Le menteur peut faire semblant d'être ceci ou cela, de ressentir ce qu'il ne ressent pas. Pas l'amoureux. Mais il faut qu'il dise "oui" à sa propre attirance pour que celle-ci soit sincère. La sincérité naît de l'accord entre ce que l'on dit et ce que l'on pense. C'est la vérité que recherchent les enfants. Et les adultes feraient bien de s'en souvenir, au lieu de préférer la seule vérité "scientifique" - l'accord entre les faits et les discours. La sincérité exclut le petit manège auquel se livrent ceux qui refusent d'être eux-mêmes dans les relations sentimentales.
Tout serait simple s'il n'était pas aussi difficile d'être "soi-même". Tout d'abord, l'identité n'est jamais acquise. On se définit par des actes et non par une nature préétablie. Il faut du temps pour s'apercevoir que son avenir dépend de sa propre faculté à agir et à se reconnaître dans ce que l'on fait. Non seulement personne ne peut nous définir à notre place, mais personne ne peut en lui-même trouver de quoi se "définir" indépendamment de ce qu'il choisit de lui-même. L'identité étant au départ un ensemble vide, être "soi-même", c'est persévérer dans le choix de sa propre identité.
Ensuite, cette identité requiert le jugement d'autrui pour être validée. On n'a pas de "défauts" ou de "qualités" sans le recours à autrui pour nous confier son accord... ou son désaccord. Cette dépendance à l'égard du jugement d'autrui signifie que l'on ne peut se juger soi-même, tout seul, sans l'aide d'autrui. Aimer authentiquement, c'est donc toujours prouver à l'autre quelque chose dans le sens de son amour. Ne pas se reposer sur ses lauriers et agir, même le plus simplement, pour montrer à l'autre l'importance de son existence.
Enfin, la passion ne se vit dans l'authenticité que si les mots suivent ou précèdent les actes sans les contredire. On peut aimer sans le dire mais pas vraiment sans le montrer. C'est pourquoi la sincérité n'est pas si facile, et le mensonge est comme une tentation permanente. Il faut y résister, et, à long terme, on gagne à bannir le mensonge pour la vérité. Dire à l'autre qu'on l'aime n'est pas toujours simple mais il y a mille manières d'être sincère.
Il faut donc ne se priver de rien et oser en paroles, en gestes ce que les rêves proposent. La réalité dépasse souvent l'image que l'on se fait de soi-même. L'authenticité reste donc l'amie intime de la passion amoureuse.

André Guigot,
Petite philosophie de la passion amoureuse
édition Milan 2004, p. 57 à 59

mardi 8 avril 2008

Un seul mot

Peinture : Gustav Klimt

Pour nous comprendre et vaincre le silence
nous n’avions qu’un seul mot
pour éclairer la route
faire échec à la nuit
nous n’avions qu’un seul mot
mon amour mon amour

pour que renaisse dans l’ombre
un visage armé d’un sourire
pour qu’une claire certitude
délivre l’espoir dans les yeux
nous n’avions qu’un seul mot
mon amour mon amour

Gilbert Socard

lundi 7 avril 2008

C'est de l'émotion

La musique, on a tous la nôtre, un air à soi. L'important, c'est de savoir le jouer assez bien pour que les gens aient l'envie de l'écouter. Ce n'est pas de la technique, ça, ni de l'inspiration ou du génie. C'est de l'émotion.
Maxence Fermine

dimanche 6 avril 2008

Se fendre les joues

Allez ! on termine le week-end en musique avec cette très belle chanson de Da Silva Se fendre les joues. Moi, j'aime beaucoup. C'est pour vous.

vendredi 4 avril 2008

Bon week-end !

Cette fin de semaine, je vous laisse en compagnie du matou de Mo et Gab et de ce très beau texte de Guy de Maupassant...
Passez un bon week-end et gros bisous à vous.

Un gros chat blanc qui appartenait au jardinier, sauta sur mes genoux et, de cette secousse, ferma le livre que je posai à côté de moi pour caresser la bête. (...)

Le chat se roulait sur mes genoux, sur le dos, les pattes en l'air, ouvrant et fermant ses griffes, montrant sous ses lèvres ses crocs pointus et ses yeux verts dans la fente presque close de ses paupières. Je caressais et maniais la bête molle et nerveuse, souple comme une étoffe de soie, douce, chaude, délicieuse et dangereuse.

Elle ronronnait ravie, prête à mordre, car elle aime griffer autant que d'être flattée. Elle tendait son cou, ondulait, et quand je cessais de la toucher, se redressait et poussait sa tête sous ma main levée.
Je l'énervais et elle m'énervait aussi, car je les aime et je les déteste, ces animaux charmants et perfides.

J'ai plaisir à les toucher, à faire glisser sous ma main leur poil soyeux qui craque, à sentir leur chaleur dans ce poil, dans cette fourrure fine, exquise. Rien n'est plus doux, rien ne donne à la peau une sensation plus délicate, plus raffinée, plus rare que la robe tiède et vibrante d'un chat. (...)

Et toujours, toujours, au bout de mes dix doigts, je sens le chatouillement vif et léger qui m'envahit.

Guy de Maupassant, La Petite Roque et autres histoires, "Sur les chats"

mercredi 2 avril 2008

Ame contre âme

Quand les amoureux quittent leurs corps nocturnes,
l'un se pose sur une branche au loin,
l'autre s'accoude à la fenêtre.
L'amour, c'est âme contre âme.
Pascal Quignard

mardi 1 avril 2008

Les mots

free music


Les mots ne tiennent pas sur cette mélodie,
Je les mets sur des notes, le matin, mais la nuit
Ils tombent et je découvre, épars sur le tapis,
De pauvres lettres mortes et mes idées enfuies.
Pourtant j'ai essayé même le mot "amour"
Dieu sait s'il s'accroche à une simple croche.
Il n'a tenu que quelques heures, à peine un petit jour.
Je l'ai remis dans ma poche, il servira toujours.
Les mots ne tiennent pas sur cette mélodie,
Est-elle si facile que sur elle ils s'ennuient?
Ils aiment ce qui balance, ils aiment qu'on les crie,
Ils ont de drôles de goûts, tous les mots d'aujourd'hui.
Alors j'ai essayé de parler de la paix.
Dieu sait s'il faut des rondes pour arrondir le monde!
A peine avais-je écrit ce mot sur la portée,
Que le mot est tombé, que la paix s'est brisée.
Moi, si j'étais un mot, je m'étendrais près d'elle,
Je lui ferais l'amour, je la trouverais belle.
De silences en soupirs, on passerait la nuit.
Ah! Si j'étais un mot sur cette mélodie.
Cet air ne retient rien. Parlons de liberté,
Elle qui ne supporte aucune fausse note.
Déjà j'étais certain de tenir mon sujet
Quand, au lieu de tomber, le mot s'est envolé.
Les mots ne tiennent pas sur cette mélodie,
Je les mets sur des notes, le matin mais la nuit
Ils tombent et je découvre, épars sur le tapis,
De pauvres lettres mortes et mes idées enfuies.

Georges Chelon

FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne