samedi 31 janvier 2009

Bon week-end

Il y a ainsi des gens qui vous délivrent de vous-même - aussi naturellement que peut le faire la vue d'un cerisier en fleur ou d'un chaton jouant à attraper sa queue. Ces gens, leur vrai travail, c'est leur présence.
Christian Bobin


Merci à vous de votre présence. Passez un très bon week-end !

mercredi 28 janvier 2009

Oser être soi

Faites-vous partie de ceux ou celles qui, pour se faire aimer à tout prix, oublient leur vraie personnalité et se coulent dans un moule, celui que l'autre désire, ou bien faites-vous partie de ceux ou celles qui, quitte à déplaire et à perdre certaines relations, osent s'affirmer tels qu'ils sont ?
Ce thème de réflexion m'a été inspiré par le livre de C. Bensaïd : "Je t'aime la vie", dont voici un extrait :


"Il est un temps où il importe pas tant de plaire ou de déplaire que d'être en accord avec ce que l'on est, ressent et pense. Rentrer dans le jeu de l'autre pour être certain de ne pas le perdre conduit à se perdre. En affirmant ce que l'on est et en restant intransigeant sur ce que l'on veut, peut-être ferons-nous fuir ceux qui nous voudraient différents. Mais ainsi, leur donnerons-nous l'opportunité de nous aimer tel que l'on est.
(...)


Il leur faut, pour s'exprimer, dépasser des peurs profondément ancrées : voir l'autre exploser ou les rejeter dès qu'ils se permettent de l'affronter. Ils ne doivent plus craindre de blesser qui les blesse, de décevoir qui les déçoit, d'abandonner qui les abandonne. Et surtout il leur faut abandonner l'idée qu'ils finiront par obtenir ce qu'ils veulent en faisant sans cesse des pas vers qui les ignore. Pourquoi s'acharner à plaire à qui ne craint pas de nous déplaire ?
(...)


Ils osent alors ce qu'ils n'avaient jamais osé jusque-là. Ils mettent des limites à ce que les autres leur font vivre : précisément à ce qu'ils n'ont pas envie de vivre. Pour y parvenir, ils acceptent de ne pas être parfaits : de ne pas être tels qu'ils aimeraient être dans le regard de ceux qu'ils aiment. Ils prennent le risque, si la situation les y contraint, de se mettre eux-mêmes en défaut. Ils ne craignent plus de rompre avec l'image que les autres ont d'eux. Ni de ce qui peut en être la conséquence : une éventuelle rupture. "

Catherine Bensaïd - Je t'aime la vie

mardi 27 janvier 2009

Il est bon aussi d'aimer

Il est bon aussi d’aimer ; car l’amour est difficile. L’amour d’un être humain pour un autre, c’est peut-être l’épreuve la plus difficile pour chacun de nous, c’est le plus haut témoignage de nous-même ; l’œuvre suprême dont toutes les autres ne sont que les préparations. (…)
Enclins à ne voir dans l’amour qu’un plaisir, les hommes l’ont rendu d’accès facile, bon marché, sans risque, comme un plaisir de foire.
Rainer-Maria RILKE - (Lettre à un jeune poète)

vendredi 23 janvier 2009

Bon week-end

Une chanson sympa de Bénabar : quatre murs et un toit. Je suis sûre qu'elle rappellera des souvenirs à beaucoup d'entre vous... Bon week-end, et gros bisous !

jeudi 22 janvier 2009

La crise

De tous les actes inachevés, de tous les gestes que nous n’avons pas menés jusqu’au bout, de tout cet à-peu-près dont nous tissons nos nuits et nos jours, de toutes les rencontres avortées avec soi-même et les autres naît un jour la crise.
Christiane Singer (Histoire d’âme)

Peinture faite par Mo

lundi 19 janvier 2009

Ces gens étranges

J'aime ces gens étranges
Aux trous dans la mémoire
Des trous remplis de plaies
Présentes ou bien passées
Vérités toutes crues
Remontant en marée
Quand les masques ont fondu
Que la farce est jouée

J'aime ces gens étranges
A la mémoire trouée
Qui échangent des bribes
De leurs vies effacées
Voyageurs sans papiers
Sans qualification
Ils sont ce que nous sommes
Et nous leur ressemblons

J'aime ces gens étranges
Qui repèrent la fausseté
Des gestes et des paroles
Réclament l'amour vrai
Carburent à la tendresse
Négligent tout le reste
Ils sont vérité nue
Ils aiment ou ils détestent

J'aime ces gens étranges
Qui ont le mal d'enfance
Comme le mal du pays
Qu'ils chercheraient en silence
Derrière l'apparence
De leur mémoire perdue
Leurs corps parlent une langue
Que nous n'entendons plus

Julos Beaucarne



Ce matin, ce poème sur la vieillesse, en souvenir de Jeanne, la maman d'un ami, qui nous a quittés vendredi matin...

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jeudi 15 janvier 2009

L'imagination durant le sommeil

Faites-vous partie de ceux qui se souviennent de leurs rêves ? Moi, oui. Je rêve énormément et je me rappelle incroyablement bien de mes rêves. C'est parfois assez troublant. En effet, dans la réalité, je suis de nature plutôt timide et peu aventureuse, et pourtant mes rêves m'emmènent en des lieux et des situations que je n'aurais même jamais osé imaginer... C'est le privilège des rêves...

Je vous propose ci-dessous un peu de lecture à ce sujet : L'imagination durant le sommeil.

Belle fin de soirée à vous, et bonne nuit. Et surtout, faites de beaux rêves...


Dans le sommeil, tous les organes se reposent par le ralentissement ou l'arrêt des mouvements, mais le cerveau en est le principal bénéficiaire. Toutefois, l'imagination et la mémoire continuent à jouer normalement, avec une indépendance plus grande qu'à l'état de veille : ce sont elles les grandes pourvoyeuses des rêves. Pendant le sommeil, l'attention se relâche, la conscience s'assouplit et la volonté devient incapable d'efforts. Les associations d'idées se font au hasard et résultent souvent d'impressions sensorielles confuses, dues à des incidents extérieurs affectant la vue, l'ouïe, le toucher et quelquefois l'odorat. La plupart des associations formées dans le sommeil (en dehors des impressions sensorielles) sont analogues à celles se développant dans la folie ; elles sont provoquées par l'imagination en délire et laissent souvent, après le réveil, une contrainte mentale lorsqu'un rêve extravagant demeure dans l'esprit.

L'imagination est d'autant plus à l'aise pour agir pendant le sommeil qu'aucune des causes capables de la freiner ne peut intervenir. A l'état de veille, elle est dominée par les perceptions et les sensations du moment, l'évocation des souvenirs, la réflexion, le raisonnement et la succession des images mentales lui laisse peu de place pour interposer ses créations fantaisistes. Elle entre en jeu seulement lorsqu'on fait appel à ses merveilleuses possibilités, et elle se montre d'autant plus féconde qu'on sait la guider, la diriger et lui fournir des éléments sur lesquels elle peut s'appuyer pour entrer en utile fermentation.

Il n'y a pas de sommeil sans rêve, mais il y a, au réveil, de nombreux rêves oubliés. Quoi qu'il en soit, dans les rêves les images semblent appartenir à la réalité ; le réel et l'imaginaire se confondent, il n'y a plus d'opposition entre les sensations du moment et les images venant du fonds individuel. Les productions de l'esprit se présentent comme si elles étaient apportées par le monde extérieur, et il est tout naturel qu'il en soit ainsi puisque le monde extérieur ne fournit rien, sauf les impressions sensorielles confuses. Aucune rivalité n'existe entre l'imagination et la conscience, et l'être endormi ne réagit en aucune façon pour analyser ses sensations. Contrairement à ce qu'il ferait dans l'état de veille, au lieu de considérer toutes ses pensées comme émanant de ses réflexions, il les considère comme les recevant de l'extérieur, comme amenées par des suggestions étrangères. Les images se forment sans contrôle et se succèdent sans lien logique, dans une incohérence dont le rêve est forcément imprégné.

Les associations d'images dans le rêve ne se forment pas comme les associations d'idées dans l'état de veille ; les rapprochements faits par le hasard, quelles que soient leur fugacité et leur insignifiance, s'ils consistent dans une analogie de sens, de forme, de consonance dans les mots et de ressemblance plus ou moins vague dans les choses, servent à des enchaînements où se succèdent les images les plus disparates, les plus invraisemblables.

Antoine Luzy
La puissance du regard - (Le regard et le sommeil),
Ed. Dangles, p. 130-131
Le dessin est de Pablo Picasso

lundi 12 janvier 2009

L'éternité est dans la cour

L’homme a agrippé la femme
Et la femme murmure
« Ne t’écarte pas, nous tombons
Tu vois, c’est un voyage dans le vent de la chute
Et c’est si beau
Le vent s’enchante
Dans la maison trop claire qui tient sa paume ouverte
Comme une plaine
Sans turbulence malgré le vent »
Tous deux s’épousent et le moment ne tombe pas
La femme ne sait pas où ils vont
L’homme croit peut-être le savoir
Elle ferme simplement les yeux
Pour mieux sentir son cœur qui navigue vers lui
Et les vergers font des étoiles
On voit le vent qui s’énamoure
Et qui secoue les arbres fous
L’homme et la femme emportent pour repères
La satiété d’anciens châteaux du paysage
Qu’ils ont toujours connus arrimés dans le temps
« Ne t’écarte pas, nous tombons »
Nœud partageable fol appui
Le voyage et son point fixe
Et le moment ne tombe pas
Et c’est sans eux que le temps se décline

Gabrielle Althen (1939)

vendredi 9 janvier 2009

Le manège

Le chagrin creusé par ceux qui partent fait le nid de ceux qui arrivent dans le coeur de ceux qui espèrent. Il y a lurette que le manège aurait cessé de tourner, sinon.
Daniel Pennac


lundi 5 janvier 2009

Le bonheur

J'ai envie de vous faire profiter d'un cadeau que j'ai eu pour les fêtes : un petit livre avec des citations sur le bonheur.
En voici une première :


Il n'est pas difficile d'être malheureux, ce qui est difficile c'est d'être heureux : ce n'est pas une raison pour ne pas essayer, au contraire ; le proverbe dit que toutes les belles choses sont difficiles.
Alain


Bonne fin de soirée à vous et douce nuit.

jeudi 1 janvier 2009

Bonne année 2009 !

Je ne suis pas ici, mais je suis tout de même là... la magie du net... sourire.

Je vous souhaite une TRES BONNE ANNEE 2009 !
Qu'elle vous apporte bonheur, santé, amour, amitié, joie, sérénité.
Qu'elle soit faite de tendresse, de douceur, d'émotions...
Que vos rêves les plus fous se réalisent !
Et surtout, que cette nouvelle année apporte dans le monde actuel qui en a tant besoin : l'espoir, la tolérance, le respect, la PAIX...

A très bientôt. Je vous embrasse tous, fort !

FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne