mercredi 30 septembre 2009

Est-il possible de ne blesser personne...

Est-il possible de sortir d'une situation amoureuse pour entrer dans une autre sans blesser personne ? Ceci à titre d'exemple des multiples questions que l'on se pose quand on se rend compte, brusquement, que quelque chose va commencer, mais aux dépens de ce qui va prendre fin.

Carlos Fuente

lundi 28 septembre 2009

Tout serait plus simple...

Tout serait plus simple si on ne t'avait pas inculqué cette histoire d'arriver quelque part, si seulement on t'avait appris, plutôt, à être heureux, en restant immobile. Toutes ces histoires à propos de ton propre chemin. Trouver ton chemin. Suivre son chemin. Alors que si ça se trouve on est fait pour vivre sur une place, ou dans un jardin public, là sans bouger, à faire que la vie passe, si ça se trouve on est un carrefour, le monde a besoin qu'on reste là sans bouger, ce serait une catastrophe si on s'en allait, à un moment donné, suivre notre route, mais quelle route ? les autres sont des routes, moi je suis une place, je ne mène à aucun endroit, je suis un endroit.

Alessandro Baricco (City)

vendredi 25 septembre 2009

Bon week-end

Passez toutes et tous un très bon week-end.
Prenez soin de vous. Gros bisous.

mercredi 23 septembre 2009

C'est la musique qui est difficile...

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(Peinture de Maria Amaral)

C'est la musique qui est difficile, voilà la vérité, c'est la musique qui est difficile à trouver, pour se dire ces choses, quand on est si proche l'un de l'autre, la musique et les gestes, pour dissoudre le chagrin, quand il n'y a vraiment plus rien à faire, la juste musique, pour que ce soit une danse, un peu, et non pas un arrachement, de partir, de se laisser glisser loin de l'autre, vers la vie et loin de la vie, étrange pendule de l'âme, salvateur et assassin, si on savait danser cette chose-là, elle ferait moins mal, et c'est pourquoi les amants, tous, cherchent cette musique, à ce moment-là, à l'intérieur des mots, sur la poussière des gestes ; et ils savent que, s'ils en avaient le courage, seul le silence pourrait être cette musique, musique exacte, un vaste silence amoureux, clairière de l'adieu, lac fatigué qui s'écoule enfin dans la paume d'une petite mélodie, connue depuis toujours, à chanter à mi-voix.

Alessandro Baricco (Océan mer)

mardi 22 septembre 2009

Partage

Cet après-midi, je suis allée faire un tour sur le blog de Barbara, et la photo qu'elle a mise aujourd'hui, m'a fait penser à une Peinture de Vilhelm Hammershoi, dont une reproduction est restée longtemps affichée dans mon bureau.
Je trouve cette Peinture tellement douce, tellement délicate, tellement apaisante, je ne saurais dire pourquoi. Si, peut-être parce que cette femme vue de dos, me fait penser à ma mère (d'après des photos que j'ai vues d'elle lorsqu'elle était jeune). Elle me fait penser à ma mère, à sa douceur, à sa grâce.
Ce soir, j'ai envie de partager ce moment avec vous.


Vilhelm Hammershoi

lundi 21 septembre 2009

Je volette...

Je volette de perchoir en perchoir
dans une cage de plus en plus petite
dont la porte est ouverte, grande ouverte.

Gyuka Illyes
(poète hongrois)

dimanche 20 septembre 2009

Ce qui fait mal...

"Ce qui fait mal ne fait pas forcément de tort."

(...) "la seule façon de sortir de la peine, c'est d'y entrer pleinement. Tant que je tourne autour en tentant de la minimiser ("Je me fais des idées. C'est pas si grave. Ca ira mieux demain") ou en me bétonnant ("On ne pleure pas. En avant. Pense à autre chose"), en croyant la mettre de côté, je la mets au centre et je n'en sors pas."

(...) "Je crois en effet que très souvent notre souffrance est ignorance : j'ignore une dimension de vie en moi, une dimension de sens qui est comme emmurée dans une pièce perdue de mon palais intérieur, une chambre oubliée ; et c'est la souffrance qui vient fissurer le mur, ouvrir la brèche ou tourner la clé de la porte secrète, de sorte que je puisse accéder à son nouvel espace en moi, profond et inattendu. Un lieu où je goûterai davantage d'aisance et de bien-être intérieur, davantage de solidité et de sécurité intérieures et d'où je pourrai me regarder et regarder les autres et le monde avec plus de bienveillance et de tendresse. Et la chambre oubliée s'ouvre alors comme une terrasse sur le monde.

Ce texte de Christian Bobin illustre cet écroulement et cette ouverture :
Il arrive qu'une pierre vacille en toi, puis d'autres voisines. Un pan de mur devant lequel tu ne pensais plus guère, cède bientôt sous la poussée lointaine du vent. Tu regardes les pierres dispersées : disjointes, avec une lenteur passionnée, par les herbes séchées de l'oubli, creusées par les eaux grises des fatigue, elles ne pouvaient très longtemps tenir. Il a suffi d'un souffle pour les renvoyer à leur diversité première. Tu écoutes les ultimes échos de l'éboulement. Tu entends ce qu'ils disent : quelqu'un est parti de toi, qui n'y était jamais entré. Peu à peu s'évanouit la fascination de ces ruines, s'annule leur dernier pouvoir de convoquer les regrets. Tu t'éloignes, éprouvant l'informulable d'une lumière qui te sert à mesurer l'immensité négligeable de tes pertes."


Cessez d'être gentil, soyez vrai ! - Thomas d'Ansembourg
Les éditions de l'Homme, 2001, pp.135-136

mercredi 16 septembre 2009

Femmes qui courent avec les loups / 2

Il y a quelques jours, je vous ai parlé d'un livre : Femmes qui courent avec les loups.
J'ai bientôt terminé de le lire. Il est passionnant ! Je crois bien qu'il va devenir mon nouveau livre de chevet...
Pour vous, en voici un extrait :

La nature duale des femmes

"Etre proche d'une femme sauvage, c'est se trouver en présence de deux femmes : l'être extérieur et la criatura intérieure, l'une qui vit dans le monde du dessus, l'autre qui vit dans le monde qui ne se laisse pas facilement voir. La créature extérieure vit au grand jour. On peut l'observer facilement. Elle est souvent pragmatique, acculturée, très humaine. La criatura, elle, émerge souvent à la surface après un long voyage, apparaissant et disparaissant tout aussi vite, mais laissant toujours derrière elle le sentiment de quelque chose qui surprend, qui est original, qui sait.

Dans leur tentative pour comprendre cette nature duale, il arrive que les hommes et parfois les femmes elles-mêmes ne sachent à quels saints se vouer. La nature jumelle des femmes a ceci de paradoxal que lorsqu'un côté est, sur le plan des sentiments, plutôt cool, l'autre a la fièvre. Quand un côté a des relations enrichissantes, l'autre peut être de glace. Un côté peut être plus heureux, plus souple et l'autre se languir d'un "je ne sais quoi". L'un peut être ensoleillé, l'autre pensif et aigre-doux. Ces "deux" femmes-qui-n'en-font-qu'une" sont des éléments séparés mais conjoints qui offrent des centaines de combinaisons dans la psyché."

Clarissa Pinkola Estés, Femmes qui courent avec les loups,
Ed. Grasset, 1996, p.114


Photo trouvée sur le net

mardi 15 septembre 2009

Willy Ronis

Distraite et un peu absente ces derniers jours, je n'avais pas encore rendu hommage à ce grand monsieur de la photo, Willy Ronis, qui vient de disparaître le 12 septembre à l'âge de 99 ans. Je répare mon oubli.
Willy Ronis était un homme infiniment gentil et humain, qui nous laisse des photos pleines de tendresse, de douceur et de délicatesse.




lundi 14 septembre 2009

L'absence

L'absence n'est-elle pas, pour qui aime, la plus certaine, la plus efficace, la plus vivace, la plus indestructible, la plus fidèle des présences ?
Marcel Proust



(Peinture de Katty Wyatt)

dimanche 13 septembre 2009

Avec les mots...

Avec les mots offerts, avec les mots
Accueillis, on ne se méfie
Jamais assez !
Quelques mots déposés, envolés,
N’ont l’air de rien, des petits vents,
Des petits sons, des bribes de sens,
Qui s’enracinent loin de nous !
Des mots de quelques lettres accrochées
Ensemble et on reste là, suspendu au milieu
De ses émotions en attente de tout.
Oui, de tout !
Les mots ont cette vocation d’ouvrir
Le coeur et prolonger le temps
Bien au-delà d’une existence.

Jacques Salomé - Passeur de vies



Avec les mots... oui, avec les mots...

Bonne semaine à vous tous !
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jeudi 10 septembre 2009

A dimanche soir !

Demain matin, je repars respirer le bon air dans mon petit coin de paradis, le seul vrai endroit où je me déconnecte vraiment de tout...
A dimanche soir. Prenez soin de vous. Et passez un bon week-end.

mardi 8 septembre 2009

Coup de coeur

Cette semaine, bien que je ne soie pas en vacances, je n'ai pas de travail (pour info, je travaille à domicile), donc j'ai du temps pour moi. J'en profite pour me balader un peu.

Hier, avec ma soeur, nous sommes allées chez Rose Dalban. Rose Dalban est une artiste peintre qui n'habite pas très loin de chez moi, et tout près de chez ma soeur. J'ai découvert ses oeuvres dans une exposition d'art cet été et j'ai eu un véritable coup de coeur. Hier, elle nous a donc reçues, et nous a fait visiter son atelier. Nous avons ainsi pu admirer son travail. Si j'avais pu me le permettre, je serais repartie au moins avec deux ou trois de ses oeuvres, tellement je les trouve magnifiques.

Avec son autorisation, je vous en présente deux, mes préférées (cliquez sur la photo pour la voir en grand) et je vous conseille vivement d'aller sur son site, dont voici le lien :
Rose Dalban

Nuit boréale

Clair obscur
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dimanche 6 septembre 2009

Tout changement fait partie de la vie

Le temps passe, les liens se font et se défont. Même pour ceux qui s'accompagnent tout au long d'une vie, il est des moments d'éloignement nécessaires pour mieux se retrouver ensuite. Un changement n'est pas inévitablement une rupture. En mettant une distance momentanée entre nous et ceux que nous aimons, bien loin de détruire le lien qui nous unit avec eux, nous pouvons le rendre plus solide. Ce qui est le plus susceptible de le détruire serait de vouloir le préserver, tel qu'il est, à n'importe quel prix.
Il est indispensable qu'une relation puisse évoluer, parallèlement à notre propre évolution. De même, il faut permettre à l'autre d'évoluer pour que la relation puisse continuer à vivre. Si l'on craint tout changement, sous quelque forme que ce soit, la relation se meurt. Un changement est toujours bénéfique. Il fait partie de la vie.

Catherine Bensaïd - Je t'aime la vie



Sur ces belles paroles - à méditer -, je vous souhaite une très bonne semaine à tous !
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vendredi 4 septembre 2009

Bon week-end

Pour cette fin de semaine, je vous propose deux chansons.
J'espère que vous les aimerez.
Et je vous retrouve dimanche soir !


Bon week-end à vous.



jeudi 3 septembre 2009

Trop tard... ou juste... tard ?

Je songeai que quand on a laissé passer le bon moment, quand on a trop longtemps refusé quelque chose, ou que quelque chose vous a trop longtemps été refusé, cela devient trop tard, même lorsqu'on l'affronte avec force et qu'on le reçoit avec joie. A moins que le "trop tard" n'existe pas, qu'il n'y ait que le "tard" et que ce "tard" soit toujours mieux que "jamais" ?
Bernhard Schlink

FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne