mardi 28 septembre 2010

Le destin

On ne peut goûter la saveur des jours que si l'on se dérobe à l'obligation d'avoir un destin.
(Cioran)

dimanche 26 septembre 2010

Une note bleue

Sur une idée de Louis-Paul, plusieurs blogs vont se colorer d'une touche "bleue" ces prochains jours. J'aime cette idée, car le bleu est ma couleur préférée. La liste de ces blogs se trouve chez Louis-Paul.

L'infiniment bleu invitant au rêve...

Photos faites en Haute-Loire (cet été) et en Bretagne (en avril de cette année).
Un petit clic dessus et vous verrez mieux...

Et si le coeur vous en dit, pourquoi ne pas apporter cette touche bleue, vous aussi, sur votre blog, l'espace d'un instant, d'un jour, voire plus...

vendredi 24 septembre 2010

Pourquoi ne revient-il pas !

Il murmura : Mon amour lève les yeux
Je le grondai et lui dis : Va ! Mais il ne bougea pas.
Il resta devant moi et garda mes deux mains dans les siennes.
Je dis : Laisse-moi ! Mais il ne s'en alla pas.

Il approcha son visage près du mien.
Je le regardai et lui dis : Quelle honte ! Mais il ne fit pas un mouvement.
Ses lèvres frôlèrent ma joue.
Je tremblai et je dis : Tu oses trop ! Mais il n'eut pas honte.

Il mit une fleur dans mes cheveux. 
Je dis : C'est inutile ! Mais il ne se troubla pas.
Il prit la guirlande de mon cou et s'en alla.
Je pleure et je demande à mon coeur : Pourquoi ne revient-il pas !

Rabindranath Tagore (Le jardinier d'amour)

Peinture de John William Waterhouse

mardi 21 septembre 2010

L'orage - Georges Brassens

Pour le plaisir d'une chanson,
parlons de la pluie et non pas du beau temps...


Poème : Sans l'oublier

Voici bien longtemps que je n'ai pas déposé de poème.
En voici un très beau de Marceline Desbordes-Valmore :

Sans l'oublier

Sans l'oublier, on peut fuir ce qu'on aime.
On peut bannir son nom de ses discours,
Et, de l'absence implorant le secours,
Se dérober à ce maître suprême,
Sans l'oublier !

Sans l'oublier, j'ai vu l'eau, dans sa course,
Porter au loin la vie à d'autres fleurs ;
Fuyant alors le gazon sans couleurs,
J'imitai l'eau fuyant loin de la source,
Sans l'oublier !

Sans oublier une voix triste et tendre,
Oh ! que de jours j'ai vus naître et finir !
Je la redoute encor dans l'avenir :
C'est une voix que l'on cesse d'entendre,
Sans l'oublier !

Marceline Desbordes-Valmore

samedi 18 septembre 2010

Un peu de silence y suffit...

Il nous appartient - quand tout nous fait défaut et que tout s'éloigne - de donner à notre vie la patience d'une oeuvre d'art, la souplesse des roseaux que la main du vent froisse, en hommage à l'hiver. Un peu de silence y suffit.
(Christian Bobin)



Photo faite cet après-midi près de chez moi.
(un petit clic dessus vous permettra de la voir en grand format)

vendredi 17 septembre 2010

Je m'en fous...

"Quand on dit qu'on se fout de quelque chose, c'est qu'on ne s'en fout pas."
C'est Toulouse-Lautrec
qui l'a dit...

Peinture de Toulouse-Lautrec

mercredi 15 septembre 2010

La beauté, source de joie

La beauté d'un paysage n'est-elle pas source de joie ?...
Pour moi, si... :-)



Photo faite aux alentours de ma petite maison bleue vendredi dernier.
Vous pouvez cliquer sur la photo pour la voir en grand.

mercredi 8 septembre 2010

"Absence" - Carrie Rodriguez

Je ne connaissais pas Carrie Rodriguez jusqu'à hier soir...
Ecoutez, c'est très beau...

Et en parlant d'absence, et pour info, je serai moi-même absente de la toile du vendredi 10 au lundi ou mardi 14 septembre. Le travail étant très calme, j'en profite pour repartir quelques jours dans ma petite maison bleue. A bientôt donc ! Bises à vous.



mardi 7 septembre 2010

Les ailes des libellules

Je suis un jour entré dans un lien où chaque parole de l'un était recueillie sans faute par l'autre. Il en allait de même pour chaque silence. Ce n'était pas cette fusion que connaissent les amants à leurs débuts et qui est un état irréel et destructeur. Il y avait dans l'amplitude de ce lien quelque chose de musical et nous y étions tout à la fois ensemble et séparés, comme les deux ailes diaphanes d'une libellule. Pour avoir connu cette plénitude, je sais que l'amour n'a rien à voir avec la sentimentalité qui traîne dans les chansons et qu'il n'est pas non plus du côté de la sexualité dont le monde fait sa marchandise première - celle qui permet de vendre toutes les autres. L'amour est le miracle d'être un jour entendu jusque dans nos silences, et d'entendre en retour avec la même délicatesse: la vie à l'état pur, aussi fine que l'air qui soutient les ailes des libellules et se réjouit de leur danse.
(Christian Bobin)

dimanche 5 septembre 2010

Clarté

Quand on regarde hâtivement une chose belle - et toutes les choses vivantes sont belles parce qu'elles portent en elles le secret de leur prochaine disparition - on a envie de la prendre pour soi. Quand on la contemple avec la lenteur qu'elle mérite, qu'elle appelle et qui la protège un instant de sa fin, alors elle s'illumine et on n'a plus envie de la posséder : la gratitude est le seul sentiment qui réponde à cette clarté qui entre en nous.
(Christian Bobin)



Photo faite le 26 juin au Col des Supeyres (Puy-de-Dôme)

vendredi 3 septembre 2010

Aimer, souffrir (?)

Aimer, c'est donner à quelqu'un le droit - sinon le devoir - de nous faire souffrir.
(Georges Perros)

Je ne suis pas de son avis, et pourtant, c'est bien souvent que cela se passe.
Aimons-nous donc...
(cela vaudrait mieux...) à ce point souffrir ?...

Débat ?... ;-)

jeudi 2 septembre 2010

Guérir l'âme

On se donne bien de la peine et on s'impose bien des privations pour guérir le corps; on peut bien, je pense, en faire autant pour guérir l'âme.
(George Sand)

FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne