jeudi 31 janvier 2008

Le coucher du soleil

Le soleil qui se couche, et enfin le crépuscule…

Tout crépuscule est double, aurore et soir. Cette formidable chrysalide qu'on appelle l'univers trésaille éternellement de sentir à la fois agoniser la chenille et s'éveiller le papillon.
Victor Hugo








mercredi 30 janvier 2008

Les mots

Les mots

Les mots divins, les mots en vain,
Les mots de plus, les motus
Les mots pour rire, les mots d'amour
les mots dits pour te maudire
Les mots bruissants comme des rameaux
les mots ciselés comme des émaux
la faim de mots, la soif de mots
Qui disent quelque chose

Les mots chéris qui sur mes lèvres
N'ont pas trouvé leur place
Les mots muets, les mots buée
Comme un baiser sur la glace
les mots bouclés, clés de l'espace
Les mots oiseaux qui laissent des traces

Les mots qui tuent, les mots qui muent
Les mots tissant l'émotion
Les mots pâlis, les mots salis
les mots de prédilection
Les mots qui te caressent comme des mains
Les mots divins, les mots devins
Les premiers mots
La fin des maux

Claude Nougaro

Lever de soleil

Bonjour ! Pour une fois, je vous mets un lever de soleil pris hier matin de la fenêtre de mon bureau. C'était assez étrange cette traînée laissée par un avion dans le ciel, éclairée par le soleil levant.
Bonne journée à vous toutes et tous !


lundi 28 janvier 2008

Construire

Construire, c'est collaborer avec la terre : c'est mettre une marque humaine sur un paysage qui en sera modifié à jamais.
Marguerite Yourcenar

Le caillou blanc

Bien serré au creux de ta paume,
Le caillou blanc ramassé en chemin
S’est endormi, tiède comme un oiseau

Mais soudain on dirait qu’il bouge
Il vient de frémir dans ta main,
C’est un coeur qui bat sourdement,

Un simple caillou blanc
Comme le cœur du monde dans ta main.

Pierre Gabriel
Le Printemps des poètes, Seghers, Paris 2004, p. 89

dimanche 27 janvier 2008

Pour terminer la journée en beauté

Oui je sais... je mets beaucoup de photos de coucher de soleil, mais je suis tellement scotchée et émue à chaque fois par tant de beauté que je ne peux m'en empêcher... et ce n'est pas fini...
Photos prises il y a 3/4 d'heure environ...




samedi 26 janvier 2008

Il y a quelque chose en toi

Photo: © Françoise2008

Il y a quelque chose en toi
d'une lumière apaisante
quelque chose
comme un trésor de silence
qui n'a pas de nom
j'ai moi-même pour mémoire
une infinité de jours et de nuits
j'ai pour mémoire le silence
mais le silence
- ce qu'il laisse entendre -
est-il un lien
un seuil
le lieu extrême de notre solitude

dans la poussière
toujours neuve
d'une parole habitée
nous avons tenté d'aller
comme le soleil
de l'autre côté de soi
nous avons lutté
pour conquérir notre être
trouver le Lieu
le meilleur des deux mondes
exprimer l'indicible
tel un arbre qui chante
il nous faut désormais œuvrer
à conquérir le néant.

Amina Saïd, La douleur des seuils , extrait.

jeudi 24 janvier 2008

Faites de beaux rêves

Photo faite avant-hier soir de ma terrasse (sans retouche).
Ciel étrange... je l'ai regardé un moment évoluer. C'était merveilleux et irréel. Je vous mettrai d'autres photos faites ce soir là très prochainement.
Passez une bonne nuit. Et faites de beaux rêves...

mercredi 23 janvier 2008

Ce qu'il restera

Peinture : Maria Amaral

Ce qu'il restera lorsque viendra l'oubli
Et que les routes parfumées à l'eau de nos envies
Seront toutes mouillées du passé qui s'enfuit,
Ce qu'il restera, viens que je te le dise
Juste là, dans le velours de ton oreille
Sur le bord de nos draps où l'on tricote le sommeil
Des désirs qui flamboient jusqu'à nos occidents.

Viens tout près de moi que je te dise seulement
Ce qu'il restera dans l'air de notre temps,
Regarde, je te le dis avec mes yeux
Pour qu'ils t'emportent plus loin encore que la mémoire
Par-delà tous les ports et toutes les autres histoires.

Viens tout contre moi
Laisse dans ma peau l'empreinte de la tienne
Dis-moi des doux mots pour que l'on s'en souvienne
Quand soufflera à travers nos persiennes
L'hiver froid et la solitude des soleils qui déclinent.

Ce qu'il restera quand tout cela sera fini
Quand un de nous deux sera parti
Nul ne le dira parce qu'on n'emmène pas
Avec juste quelques mots toutes les nuances du ciel
Qui nous couvre de son chapeau
Lorsque l'on s'Aime, lorsque l'on s'Aime.

Ce qu'il restera ça sera simplement,
Là sous notre peau, un petit joyau
Qui aura la couleur des choses qu'on n'oublie pas.
Voilà ce qu'il restera.

Claire Eolia

Joyeux anniversaire, Lyse !

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de notre petite Lyse !

Plein de gros bisous et de douces pensées pour toi, ma Lysounette.
Que cette journée soit belle, et remplie de rires et de joie !

mardi 22 janvier 2008

Dormez bien

Dormez bien, la lune veille sur vous...

N'oubliez jamais

free music

Après avoir observé... N'oubliez jamais... (Joe Cocker).

Observez

Observez perpétuellement, observez l'inquiétude, la déconvenue, la venue de l'âge, la bêtise, vos propres abattements, mettez sur le papier cette seconde vie qui inlassablement se déroule derrière la vie officielle, mélangez ce qui fait rire et ce qui fait pleurer. Inventez de nouvelles formes, plus légères, plus durables.
Virginia Woolf

Bladi



Bladi par Souad Massi, magnifique chanson, tristement d'actualité...

Si vous ne connaissez pas Souad Massi et si vous voulez en savoir plus sur elle, allez voir ici :

http://www.rfimusique.com/sitefr/biographie/biographie_14491.asp

lundi 21 janvier 2008

Sentier de lumière

j'ai dormi trois siècles sur un lit de rochers
j'ai vu des choses oubliées des hommes
j'ai mesuré la distance qui sépare le ciel de la terre
j'ai lu les lignes de la main j'ai rendu les oracles
une voix qui n'était pas la mienne a parlé par ma bouche
j'ai disparu dans une ville elle-même disparue
des cavaliers en armes ont envahi nos plaines
nous sommes restés dans l'attente d'autres barbares
la mer s'est retirée des portes de ma ville
je me suis concilié les fleuves de la terre
j'ai orné le jour du tatouage de mes rêves
mon visage a vu mon autre visage
je n'ai pas entendu la voix qui m'appelait
la main qui me cherchait ne m'a pas trouvée
je suis née plusieurs fois de chaque étoile
je suis morte autant de fois du soleil des jours
j'ai pris très tôt des bateaux pour nulle part
j'ai demandé une chambre dans la patrie des autres
je n'avais rien accompli avant nos adieux
j'ai habité le couchant le levant et l'espace du vent
j'étais cette étrangère qu'accompagnait le soir
deux fois étrangère entre nord et sud
j'ai gravé des oiseaux tristes sur des pierres grises
j'ai dessiné ces pierres et les ai habitées
j'ai construit des radeaux où il n'y avait pas d'océans
j'ai dressé des tentes où n'étaient nuls déserts
des caravanes m'ont conduite vers un rêve d'orient
mes calligraphies ont voyagé sur le dos des nuages
je me suis souvenue de la neige des amandiers
j'ai suivi la route aérienne des oiseaux
jusqu'au mont de la lune aux duvets des naissances
j'ai appris et oublié toutes les langues de la terre
j'ai fait un grand feu de toutes les patries
j'ai bu quelques soirs au flacon de l'oubli
j'ai cherché mon étoile dans le lit des étoiles
j'ai gardé ton amour au creux de ma paume
j'ai tissé un tapis avec la laine du souvenir
j'ai déplié le monde sous l'arche des commencements
j'ai pansé les plaies du crépuscule
j'ai mis en gerbes mes saisons pour les offrir à la vie
j'ai compté les arbres qui me séparent de toi
nous étions deux sur cette terre nous voilà seuls
j'ai serré une ceinture de mots autour de ma taille
j'ai recouvert d'un linceul l'illusion des miroirs
j'ai cultivé le silence comme une plante rare
lueur après lueur j'ai déchiffré la nuit
la mort un temps m'a courtisée
j'ai cherché dans le soleil la direction du soleil
je me suis couchée dans ma tombe et me suis relevée
je me suis égarée puis retrouvée d'une genèse à l'autre
je t'ai attendu sans t'attendre
jusqu'à ce que tu deviennes poème
j'ai mêlé la chair à l'argile et à la lumière
j'ai mêlé le souffle à ce qui était déjà souffle
j'ai habité la maison chaude de ta voix
j'ai fait naître les souvenirs avant qu'ils n'aient vécu
j'ai caché mon amour sous les pudeurs de l'ombre
je me suis demandé comment le dire avant de le dire
et pourquoi je ne le disais pas
j'ai dit qu'il était temps que j'aille vers toi
j'ai rampé jusqu'à tes lèvres sur un lit de ronces
j'ai cru que ce qui nous unissait
était ce qui nous ressemblait
je me suis cherché en toi un pays une langue
en m'éloignant du rêve je m'en suis approchée
j'ai noirci des pages avec la nuit du poème
l'oiseau noir du silence les froissait une à une
j'ignore encore quelle langue me parle et m'absout
j'ai pris un sentier de lumière qui mène à l'horizon
mon pays : un bouquet d'adieux cueillis au fil du temps
j'ai déroulé ses rives comme une natte d'alpha
j'ai trouvé un nom pour ce gui reste de l'enfance
pour fleurir entre tes bras
j'ai jeté les oranges du souvenir dans un puits
j'ai dessiné mon amour à la craie sur une muraille d'eau
rien ne demeure dans la mémoire des hommes
je marchais en moi et loin de moi
une ombre parfois épousait mon ombre
à chaque départ je tranchais un lien
libérais l'oiseau de feu des cendres de la mémoire
je marchais en toi et loin de toi
je me suis alliée à l'alphabet du sable
aux ondulations de la vague
à la paix qui clôt tes paupières
mon chant sera à l'image de cette paix
j'ai reconnu l'aube à l'aube dans son regard
j'ai voulu le jour à l'image de ceux que j'aime
j'ai apprêté la nuit pour la moisson du rêve
j'ai courtisé le visible j'ai étreint l'invisible
j'ai tout lu de la terre dans le grand livre de la terre
j'ai témoigné de l'éphémère et de l'éternité de l'instant
je me suis attardée au seuil de chaque seuil
nos morts appelaient de l'autre rive
les lignes de leur monde sillonnaient nos mains
l'écho de leurs voix s'épuisait dans la distance
les suicides du sang étaient autant de pierres
dans les remparts du temps
j'ai fait mes premiers pas dans le limon des fleuves
on m'a ensablée vive sous un amas de dunes
on a obstrué la caverne - que mon sommeil s'éternise
on a exilé mon corps à l'intérieur de mon corps
on a effacé mon nom de tous les registres
jusqu'aux épousailles des deux rives
j'ai porté en moi le vide comme la bouche d'un noyé
décembre a disparu derrière l'horizon
j'ai appelé - seul le silence était attentif
j'ai vu les siècles s'égarer jusqu'à nous
le grenadier refleurissait entre les stèles
ma ville changeait de maîtres comme de parure
ma terre : un nuage en marge du levant
pourquoi chercher un lieu quand nous sommes le lieu
mon ombre a gravi un long chemin jusqu'à moi
un jour je suis entrée dans la maison de la langue
j'ai niché deux oiseaux à la place du cœur
j'ai traversé le miroir du poème et il m'a traversée
je me suis fiée à l'éclair de la parole
j'ai déposé un amour insoumis dans le printemps des arbres
et délivré mes mains pour que s'envolent les colombes.

Amina Saïd

dimanche 20 janvier 2008

petite balade du dimanche soir

En fin d'après-midi, je suis allée me balader tout près de chez moi et j'ai encore vu de magnifiques couleurs. C'est pour vous :







Si vous désirez voir les photos en format plus grand, cliquez dessus.

Où s'en vont mourir les rêves

samedi 19 janvier 2008

La femme des longues patiences


Dans les sèves
Dans sa fièvre
Ecartant ses voiles
Craquant ses carapaces
Glissant hors de ses peaux

La femme des longues patiences
se met
lentement
au monde.

Dans ses volcans
Dans ses vergers
Cherchant cadence et gravitations
Etreignant sa chair la plus tendre
Questionnant ses fibres les plus rabotées

La femme des longues patiences
se donne
lentement
le jour.

Andrée Chedid

jeudi 17 janvier 2008

A l'écoute de son désir

Photo : Robert Doisneau

"Un jour, j'ai décidé de savoir me faire plaisir, de ne plus faire partie de ceux dont je dis qu'ils ont une inaptitude au bonheur." Une fois acquise la notion de plaisir, tous les comportements vont instinctivement s'écarter de ce qui peut nuire et tendre vers la création d'un bien-être. Mais encore faut-il savoir comment le rechercher. Il ne se laisse pas enfermer dans une définition précise ; il est différent non seulement pour chacun, mais également pour chaque moment de la vie.

Pour écouter son désir, et par là même trouver une sensation de bien-être, il faut, ce qui représente un véritable déconditionnement, se libérer du regard des autres sur soi. L'attitude "camaléon", l'hyperadaptation au désir de l'autre finit par aboutir à un décalage permanent entre ce que l'on désire vivre et ce que l'on vit. "J'ai peur, si je refuse d'obéir aux désirs de l'autre ou si je dis des phrases qu'il n'a pas envie d'entendre, de perdre son amour ; je vis dans l'obsession d'être rejetée."

Si nous nous imposons certains actes par peur du jugement d'autrui, et surtout par la peur de ne pas être toujours "aimables", nous empruntons des rôles successifs qui nous font perdre de vue qui nous sommes. "J'ai l'impression d'avoir tant de rôles à emplir à la fois que je ne sais plus ni qui je suis ni ce que je désire. Je manque totalement d'amour de moi, d'amour-propre, dans le sens où l'autre est roi avec ses désirs et ce qu'il impose. J'ai l'impression de ne plus exister que dans l'image de ce que les autres attendent de moi." Nous ne savons plus ensuite si nous sommes appréciés pour ce que nous sommes ou pour ce que nous prétendons être et, bien loin d'être rassurés par ce type de comportement, notre incertitude quant à l'amour que nous sommes susceptibles ou non de susciter chez les autres, ne fait finalement que croître.

Depuis notre enfance, nous sommes à la recherche d'une reconnaissance qui puisse enfin nous permettre de nous accepter tels que nous sommes. Ce que nos parents attendent de nous constitue par conséquent un support référentiel : pour ou contre, nous nous définissons par rapport à leur attente. Et ensuite, par rapport à ce que nous imaginons être celle des autres. "Tout ce que je fais, je le fais pour plaire... ou pour déplaire ; je suis sans cesse dans la séduction ou la provocation. Je finis par me demander : où suis-je ? Où est ma liberté là-dedans ?"

Aime-toi, la vie t'aimera, Cath. Bensaïd, Ed. R. Laffont, 1992, p. 108-109

Ciel du matin

Voici le ciel du matin chez moi aujourd'hui.
En fait, j'aime le soleil mais j'aime aussi ce ciel gris et tourmenté, avec ces gros nuages noirs et bleutés, et cette étrange lumière.
Un ciel comme celui-ci me laisse rêveuse, et j'aime le contempler...

Belle et douce journée à vous ! Je vous embrasse.

mercredi 16 janvier 2008

Je suis passant

Ta pause est trop longue et je ne suis pas l’ombre de ton repos
Tu t’arrêtes plus que tu ne marches, tu gardes les trois yeux fermés en dormant
Le vent ne te connaît pas, les nuages ne te saluent point
Tu regardes derrière toi et tu parles de l’horizon !
De quel passant parles-tu ?
Par le feu et le sang de mon désir suicidaire je te dis
Sois passant si tu veux, mais tout passant que tu es
Apprends la courtoisie et la discrétion du voyageur vrai

N’aie pas les pieds trop lourds, ni la main trop légère
Et si c’est vrai que tu as du bleu dans l’œil
Apprends à ne pas laisser d’ombre.

Siham Issami (Les amants de l’ailleurs)

Bonne journée

Photo: © Agnès2007

lundi 14 janvier 2008

si nous avions le courage

Tous nous serions transformés si nous avions le courage d'être ce que nous sommes.
Marguerite Yourcenar

Le gardeur de troupeaux (extraits)

Mon regard est net comme un tournesol.
J’ai l’habitude d’aller par les chemins,
jetant les yeux de droite et de gauche,
mais en arrière aussi de temps en temps…
Et ce que je vois à chaque instant
est-ce que jamais auparavant je n’avais vu,
de quoi j’ai conscience parfaitement.
Je sais éprouver l’ébahissement
de l’enfant qui, dès sa naissance,
s’aviserait qu’il est né vraiment…
Je me sens né à chaque instant
à l’éternelle nouveauté du Monde…

Je crois au monde comme à une pâquerette,
parce que je le vois. Mais je ne pense pas à lui
parce que penser c’est ne pas comprendre…
Le Monde ne s’est pas fait pour que nous pensions à lui
(penser c’est avoir mal aux yeux)
mais pour que nous le regardions avec un sentiment d’accord…

Moi je n’ai pas de philosophie : j’ai des sens…
Si je parle de la Nature, ce n’est pas que je sache ce qu’elle est,
mais parce que je l’aime, et je l’aime pour cette raison
que celui qui aime ne sait jamais ce qu’il aime,
ni ne sait pourquoi il aime, ni ce que c’est qu’aimer…

Aimer, c’est l’innocence éternelle,
et l’unique innocence est de ne pas penser.

Fernando Pessoa

dimanche 13 janvier 2008

La nature est une symphonie

(...) lorsqu'on jette un regard sur la création, une sorte de musique mystérieuse apparaît sous cette géométrie splendide ; la nature est une symphonie ; tout y est cadence et mesure ; et l'on pourrait presque dire que Dieu a fait le monde en vers.
Victor Hugo

Quelques touches de givre

Ce matin, je suis allée me balader aux alentours de chez moi. Le soleil était là, bien présent, et cette nuit, il avait fait une bonne gelée. Voici ce que j'ai vu...
(Si vous voulez voir les photos en plus grand, cliquez dessus...)











vendredi 11 janvier 2008

Bonne nuit...

Bonne nuit à vous tous. Faites de beaux rêves...

L'ardeur

( Anna de Noailles)

Rire ou pleurer, mais que le coeur
Soit plein de parfums comme un vase,
Et contienne jusqu'à l'extase
La force vive ou la langueur.

Avoir la douleur ou la joie,
Pourvu que le coeur soit profond
Comme un arbre où des ailes font
Trembler le feuillage qui ploie ;

S'en aller pensant ou rêvant,
Mais que le coeur donne sa sève
Et que l'âme chante et se lève
Comme une vague dans le vent.

Que le coeur s'éclaire ou se voile,
Qu'il soit sombre ou vif tour à tour,
Mais que son ombre et que son jour
Aient le soleil ou les étoiles...

Anna de Noailles

jeudi 10 janvier 2008

Alain Souchon

free music

Alain Souchon... l'un de mes chanteurs préférés, loin devant...
Je suis allée le voir en concert en avril 2007, c'était vraiment magique. Il est d'une générosité, d'une simplicité cet homme, et tout en grâce, aérien, gentil, drôle...

Voici trois de ses chansons (d'habitude, elles s'affichent sur le lecteur...)
- J'aimais mieux quand c'était toi
- La vie Théodore
- Le baiser

Bonne soirée et bonne nuit à vous tous. Je vous embrasse.

Lever de soleil

Lever de soleil et brouillard, de la fenêtre de mon bureau, il y a 10 mns. Pour vous...


mercredi 9 janvier 2008

Changements

Les murs ne sont pas toujours au-dehors.

Dans tous les murs il y a une lézarde,
dans toute lézarde, très vite,
il y a un peu de terre,
dans cette terre la promesse d’un germe,
dans ce germe fragile, il y a l’espoir
d’une fleur
et dans cette fleur, la certitude
ensoleillée
d’un pétale de liberté.

Oui la liberté est en germe même
dans les murs les plus hostiles.
La liberté peut naître d’une fissure,
d’une rupture,
d’un abandon.
Elle peut naître aussi d’une ouverture,
d’un mouvement
ou d’un élan de tendresse.
La liberté a de multiples visages,
elle est parfois la caresse d’un regard
qui a croisé le mien,
le rire d’une parole qui a transformé
la mienne
pour en faire un chemin.

Les murs les plus cachés sont souvent au-dedans
et dans ces murs aussi, il y a des lézardes…
laisse pousser tes fleurs
elle sont les germes
de ta vie à venir.

Jacques Salomé (Apprivoiser la tendresse)

Love


mardi 8 janvier 2008

Sagesse

N'essaie pas en vain de puiser ton eau à une source tarie; va plutôt te creuser un puits plus loin.
Daniel Desbiens

Après une averse

Vous avez remarqué comme les couleurs de la nature sont belles après une averse, comme elles sont ravivées, comme si on les avait débarassées d'une pellicule, d'un voile, comme si on les avait lavées...

Voici quelques photos que j'ai prises dimanche après-midi, après une averse justement...



ma préférée :

FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne