jeudi 31 juillet 2008

Peindre, c'est se remettre à aimer


Peindre, c'est se remettre à aimer. Pour voir comme le peintre voit, il faut regarder avec les yeux de l'amour. Son amour à lui n'a rien de possessif: le peintre est obligé de partager ce qu'il voit. Le plus souvent, il nous fait voir et sentir ce que nous ignorons ou ce contre quoi nous sommes immunisés. Sa manière d'approcher le monde vise à nous dire que rien n'est vil ou hideux, que rien n'est banal, plat ou indigeste si ce n'est notre propre puissance de vision. Voir n'est pas seulement regarder; ce qu'il faut, c'est regarder-voir; c'est pénétrer du regard et observer.
Henry Miller

lundi 28 juillet 2008

Bonne semaine

Si tu ne veux pas que meurent les fleurs de ton jardin, ouvre ton jardin.
A. Porchia.

samedi 26 juillet 2008

Bon week-end

Nous sommes faits de cela,
nous ne sommes faits que de ceux que nous aimons
et de rien d'autre.
Si retranchée soit notre vie,
perdues sur les hauteurs brûlées de vent,
elle n'est jamais si proche que dans une poignée de visages aimés,
que dans cette pensée qui va vers eux,
dans ce souffle d'eux à nous,
de nous à eux.

Christian Bobin


Sur ces belles paroles, je vous souhaite un très bon week-end.
Gros bisous à tous.

mercredi 23 juillet 2008

Souviens-toi

.

ainsi pour avancer sur la terre
nous suivons un rayon de lune
jusqu'aux heures à peine éveillées de l'aube
nous revenons pour partir encore

souviens-toi de la toute première rencontre

longeant des chemins infinis nous croyons
lire dans la terre à livre ouvert et elle
nous abandonne un reflet du visible

souviens-toi de ce que tu as oublié de voir

ainsi au fond de nos yeux
aucun mirage ne meurt aucun nuage
nul oiseau mémoire des êtres lieux choses

souviens-toi comme je frappais des pieds la terre

ainsi au fond de nos coeurs
nul deuil ne se fait nulle flamme
ne s'éteint nulle passion

souviens-toi quand j'ai tourné la lame contre moi

ainsi du bout de nos doigts naissent
des galaxies des sentiers étoilés de caresses
des points de suture pour nos âmes

souviens-toi de mon corps dans l'éclair du plaisir

ainsi sur les lèvres de chacun
pas un silence ne meurt pas une parole
et chacun contemple ce qu'il a oublié de vivre

alors souviens-toi
souviens-toi de ce qui eut lieu sans toi sans moi
souviens-toi du dernier et du premier poème
souviens-toi de ce que jamais je n'ai dit
des rêves que je ne raconterai pas
souviens-toi de mes colères quand réduite
en cendres je renaissais arbre femme oiseau
souviens-toi de mes vies vécues avant toi
des jours où je disparaissais
des jours où je reparaissais
souviens-toi de ton antique patience
des moments où la nuit nous tissait un suaire de nuit
souviens-toi de mes envols de mes chutes
de nos alarmes de nos rires de nos larmes
de ma part d'ombre et de lumière
souviens-toi de la faille oblique des regards
qui brillent dans les ténèbres

souviens-toi de l'absence à venir

Amina Saïd
La douleur des seuils,
Ed. la Différence, p. 119-120
La photo est de Jose A Gallego

mardi 22 juillet 2008

Martyn Bates



Découvrez Martyn Bates!


Vous avez peut-être remarqué que, déjà, en plusieurs fois, j'ai mis (et je remets) la chanson
Shorepoem de Martyn Bates, en musique de fond.
J'ai découvert
Martyn Bates il y a quelques semaines, sur le site de Télérama. Et depuis, je pourrais passer cette chanson en boucle, que je ne m'en lasserais pas. Je ne peux vous expliquer ce que je ressens quand je l'écoute. En même temps, elle me rend triste et en même temps je ressens un immense bonheur en l'écoutant.
Et vous, comment la trouvez-vous ? Dites moi...
Vous avez sûrement des chansons qui vous émeuvent plus que d'autres ? Lesquelles ? Je vous écoute...

lundi 21 juillet 2008

Si j'étais moi

.
Si j'étais moi,
Ni la montagne à gravir
Au bord du vide, la neige à venir
Ne me feraient peur

Si j'étais moi
Ni les pages à écrire
Ni de trouver les mots pour le dire
Ne me feraient peur

Mais je me lâche la main
Je m'éloigne de moi
Je me retrouve au matin
Sur la mauvaise voie
Quand on se perd en chemin
Comment venir à bout
De ces efforts inhumains
Qui nous mènent à nous

Si j’étais moi
Ni la femme que je suis
Ni l’homme même qui dort dans mon lit
Ne me feraient peur

Si j'étais moi
Ni les démons que je cache
Les idées noires, les flammes que je crache
Ne me feraient peur

Mais je me lâche la main
Je m'éloigne de moi
Je me retrouve au matin
Sur la mauvaise voie
Quand on se perd en chemin
Comment venir à bout
De ces efforts inhumains
Qui nous mènent à nous
Qui nous mènent à nous

Si j'étais moi
Tout ce que j'ai sur le coeur
Ce que je fais de pire et de meilleur
Ne me feraient peur

Si j'étais moi
Ce que je fais de pire et de meilleur
Ferait mon bonheur
Si j’étais moi

Zazie - 2001 - La Zizanie


Cliquez ici pour écouter :

Découvrez Zazie!

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dimanche 20 juillet 2008

Bonne soirée

Bonsoir mes ami(e)s,
J'espère que votre week-end s'est bien passé.
Pour le finir en douceur, voici un poème très léger.

C'est pour vous.
Bonne soirée et bon début de semaine.
Je vous embrasse.


Une branche

Une branche sur un bout de ciel
Effaçant le même nuage,
La même vague revenue
Depuis le fond des âges
Frapper le sable du rivage,

Ecoute, regarde, tais-toi :
Le monde a des millions d’années,
Pourtant il vient de commencer,
Rien que pour toi.

Pierre Gabriel
Le printemps des poètes,
Seghers, Paris 2004, p. 89

vendredi 18 juillet 2008

Bon week-end !



Ce qui est passé a fui
ce que tu espères est absent
mais le présent est à toi.
(Proverbe Arabe)



Passez un très bon week-end, doux et agréable.
Je vous embrasse très fort.

jeudi 17 juillet 2008

L'épreuve la plus difficile

Il est bon d'être seul parce que la solitude est difficile. Qu'une chose soit difficile doit nous être une raison de plus de nous y tenir.
Il est bon aussi d'aimer ; car l'amour est difficile. L'amour d'un être humain pour un autre, c'est peut-être l'épreuve la plus difficile pour chacun de nous, c'est le plus haut témoignage de nous-même ; l'oeuvre suprême dont toutes les autres ne sont que les préparations.
Rainer Maria Rilke

mercredi 16 juillet 2008

Recommence...

Si tu es las et que la route te paraît longue
Si tu t'aperçois que tu t'es trompé de chemin
Ne te laisse pas couler au fil des jours et du temps
Recommence...

Si la vie te semble trop absurde
Si tu es déçu par trop de choses et trop de gens
Ne cherche pas à comprendre pourquoi
Recommence...

Si tu as essayé d'aimer et d'être utile
Si tu as connu ta pauvreté et tes limites
Ne laisse pas là une tâche à moitié faite
Recommence...

Si les autres te regardent avec reproche
S'ils sont déçus par toi, irrités
Ne te révolte pas, ne leur demande rien
Recommence...

Car l'arbre rebourgeonne en oubliant l'hiver
Car le rameau fleurit sans demander pourquoi
Car l'oiseau fait son nid sans songer à l'automne
Car la vie est espoir et recommencement.

Auteur non connu


Peinture : Van Gogh

mardi 15 juillet 2008

Les amis

Les amis sont comme des anges qui nous remettent en position quand nos ailes ne se souviennent plus comment voler.
(Anonyme)

lundi 14 juillet 2008

Juste un petit texte

Pour ce soir, juste un petit texte que j'ai écrit cet après-midi, dans ma petite maison bleue.
Si vous voulez le lire, il est ici :


Des mots pour le dire

Bonne soirée et bonne nuit à vous. Je vous embrasse fort.

vendredi 11 juillet 2008

Bon week-end

Cet après-midi, je pars dans ma petite maison bleue jusqu'à lundi soir.
Je vous souhaite donc à tous un très bon week-end ! Profitez bien de ces trois jours. Pour moi, ce sera balade dans les bois, lecture et farniente !...
Je vous embrasse très fort.


mercredi 9 juillet 2008

Le soleil de juillet

Voici un petit texte improvisé hier pour nous, par notre ami Daniel Desbiens.
Merci Daniel. Ces mots sont très beaux car pleins de soleil et d'espoir.

Que le soleil de juillet miroite de ses milles reflets d'or dans les larmes de bonheur de ceux et celles qui acceptent de vivre l'été dans leur coeur malgré toutes les tempêtes et les caprices d'une fascinante vie à redécouvrir chaque matin.
Daniel Desbiens - Canada


Maximes d'aujourd'hui --> Daniel.desbiens

mardi 8 juillet 2008

Il y a des moments...

Il y a des moments doublement mélancoliques et mystérieux, où notre esprit semble éclairé à la fois par le soleil qui se couche et par la lune qui se lève.
Victor Hugo

lundi 7 juillet 2008

Tout passe et tout demeure

Jamais je n'ai cherché la gloire
Ni voulu dans la mémoire
des hommes
Laisser mes chansons
Mais j'aime les mondes subtiles
Aériens et délicats
Comme des bulles de savon.

J'aime les voir s'envoler,
Se colorer de soleil et de pourpre,
Voler sous le ciel bleu, subitement trembler,
Puis éclater.

A demander ce que tu sais
Tu ne dois pas perdre ton temps
Et à des questions sans réponse
Qui donc pourrait te répondre?

Chantez en coeur avec moi:
Savoir? Nous ne savons rien
Venus d'une mer de mystère
Vers une mer inconnue nous allons
Et entre les deux mystères
Règne la grave énigme
Une clef inconnue ferme les trois coffres
Le savant n'enseigne rien, lumière n'éclaire pas
Que disent les mots?
Et que dit l'eau du rocher?

Voyageur, le chemin
C'est les traces de tes pas
C'est tout; voyageur,
il n'y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant
Le chemin se fait en marchant
Et quand tu regardes en arrière
Tu vois le sentier que jamais
Tu ne dois à nouveau fouler
Voyageur! Il n'y a pas de chemins
Rien que des sillages sur la mer.

Tout passe et tout demeure
Mais notre affaire est de passer
De passer en traçant
Des chemins
Des chemins sur la mer

Antonio Machado

dimanche 6 juillet 2008

Rien qu'une chanson

Etre en apesanteur
Loin de la douleur
Loind de la gravité
Prêt à s'évader
Comme libéré

Ne plus tourner en rond
A perdre la raison
Se calmer les nerfs
Pouvoir changer d'air
Sans en avoir l'air
Léger

C'est rien qu'une chanson
Un manque de raison
Un peu d'émotion
Qu'on lâche comme des ballons

Pouvoir s'y accrocher
Lentement s'élever
Et pouvoir échapper
Aux attractions terrestres
Sans lâcher du lest

Planer sur la ville
Au-dessus des passants
Suspendu à un fil
Avoir le sentiment
Que tout est facile
Léger

C'est rien qu'une chanson
Un manque de raison
Un peu d'émotion
Qu'on lâche comme des ballons

Et plonger et plonger
Plonger dans une eau claire
Et nager et nager
A contre-courant
Prolonger prolonger
Prolonger l'éphémère

C'est rien qu'une chanson
Un manque de raison
Un peu d'émotion
Qu'on lâche comme des ballons...

Pierre Rapsat

vendredi 4 juillet 2008

Ecoute

L'homme a besoin de se dire, de se raconter, de se faire plaindre, de se faire encourager, de se faire porter.
Écoute l'autre, écoute encore, inlassablement, passionnément.
Certains meurent de n'avoir jamais rencontré quelqu'un qui leur fait l'hommage et l'amour de se recueillir tout entier pour les écouter.
Michel Quoist

jeudi 3 juillet 2008

Mon enfant

D'où te viennent-ils donc, mon enfant, tes yeux bleus?
- C'est que lorsque l'orage a traversé le ciel,
- Les éclairs qui brillaient étaient de flamme bleue;
- J'ai regardé la danse, au loin, de ces feux pâles,
- Et tout le firmament qui bleuissait ainsi.

Konstantine Dmitrievitch Balmont

Photo de mon fils Rémi,
qui est maintenant le papa de Timothé...

mardi 1 juillet 2008

Rencontre avec Timothé

Ce week-end, j'ai fait connaissance avec le petit ange du matin.
Tout en restant parfaitement objective (huum...),
Timothé est le plus joli des bébés... (sourire).
Et je suis une grand-mère ravie et comblée.

Pour vous, sa jolie petite menotte...

Deux petits pieds
Pour courir et sauter
Deux petites mains
Toujours en mouvement
Pour prendre et toucher
Un doux sourire
Pour tout demander
Deux petites oreilles
Pour tout entendre
Deux grands yeux
Bien ouverts
Pour tout regarder
Et un petit cœur gentil
Pour mieux, mieux aimer

Jean-Hugues Malineaue

FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne