lundi 12 septembre 2011

J'étais fragile...

J'étais fragile comme du papier
J'étais facile à déchirer
Le moindre petit vent contraire
M'envoyait de suite en enfer
J'étais fragile comme du cristal
Des jours très bien, des jours très mal
A la merci de l'air du temps
Un mot me griffait jusqu'au sang.

J'étais l'argile du potier
Je me laissais toujours modeler
Un jour j'ai voulu être moi
Plutôt qu'une autre sous tes doigts
J'ai voulu savoir qui j'étais
Etais-je l'algue ou la forêt
Etais-je la soie ou la laine
Le granit ou la porcelaine ?

Aujourd'hui je vais vers moi-même
Même s'il en coûte à ceux qui m'aiment
Trop habitués à me voir
Docilement suivre leurs couloirs
Aujourd'hui je me suis de près
Je ne me quitte plus jamais
Je ne m'éloigne plus de moi
J'allais de guingois, je vais droit.

Je suis subtile, je rebondis
je suis heureuse et puis je ris
Il n'y a plus de vents contraires
Je nage au milieu de la mer
Je suis légère comme une plume
Je sors enfin de la brume
Je suis bien dans ma propre peau
Je navigue au fond de mon eau.

Très beau poème de Julos Beaucarne

15 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas ce très beau texte, merci Françoise :)

    RépondreSupprimer
  2. Oui, un très beau texte, Philippe.
    Merci à toi, et bonne nuit :-)

    RépondreSupprimer
  3. c'est l'avantage des années !!!
    Avec le temps, on prend le temps !!! de nous écouter !!
    Bisous Françoise

    RépondreSupprimer
  4. Merci Françoise pour ce joli texte ..
    Quelle merveilleuse découverte que celle de soi !
    Bisous

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour Françoise
    C'est un bien joli texte : merci pour le partage.
    Bonne fin de journée
    je t'embrasse

    RépondreSupprimer
  6. - Oui, Marie, et on prend de l'assurance aussi ! :-)
    Gros bisous à toi, et bonne nuit.

    - En effet, quelle merveilleuse découverte, et Julos Beaucarne l'exprime si bien.
    Bisous à toi aussi.

    - Bonsoir Yves, c'est moi qui te remercie.
    Bonne fin de soirée. Je t'embrasse aussi.

    RépondreSupprimer
  7. Bonjour, Françoise.
    Il suffit de lire...
    Merci beaucoup pour ce texte poétique.

    Bonne journée.
    Je t'embrasse fort.

    RépondreSupprimer
  8. Je me retrouve dans ce magnifique poème que je ne connaissais pas, merci pour ce partage de qualité chère Françoise.

    Je t'embrasse très fort.

    RépondreSupprimer
  9. - Merci à toi, Herbert.
    Belle fin de soirée.
    Je t'embrasse fort, moi aussi.

    - Oui, ce poème est très beau, je l'ai juste découvert lundi soir, en fait.
    Je t'embrasse très fort aussi.

    RépondreSupprimer
  10. je l'ai aussi découvert il y a quelques jours, sur un ailleurs et je t'ai dit ce que j'en pensais, et le plaisir de le relire ici..

    une découverte ce poème, merci ...
    gros bisous Françoise , gros bisous !

    RépondreSupprimer
  11. Merci, ma Nanou :-)
    Gros bisous à toi aussi, et douce nuit.

    RépondreSupprimer
  12. Bonjour Françoise
    Une petite visite de courtoisie pour te souhaiter un très agréable vendredi.
    je t'embrasse

    RépondreSupprimer
  13. Je découvre aussi ce très beau poème !

    Merci Françoise

    Je t'embrasse

    RépondreSupprimer
  14. Un bisou en passant
    bon weekend à toi ....
    Pensées

    RépondreSupprimer
  15. - Merci Yves. Me voici de retour chez moi.
    Je te souhaite une belle fin de soirée, et t'embrasse bien fort, moi aussi.

    - Merci à toi, Noëlle. Je t'embrasse aussi.

    - Belle fin de week-end à toi, Patricia.
    Gros bisou à toi aussi :-)

    RépondreSupprimer

Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne