mercredi 5 novembre 2008

Avis

Voyageurs du soir qui suivez la rumeur
Des vagues et l'étoile bleue des baies,
Gardez-vous de trop songer à vos songes
Et d'héberger pour longtemps les chagrins
Qui saccagèrent votre vie passée.
Il est au bout de la nuit une terre tout ensemble
Proche et lointaine que le jour naissant
Exalte d'hirondelles et de senteurs de goyave.
Un pays à portée de coeur et de sourire
Où le désir de vivre et le bonheur d'aimer
Brûlent du même vert ardent que les filaos.
Craignez de le traverser à votre insu :
Les saisons sur vos talons brouillent le paysage ;
Mais chaque pas est la chance d'un rêve.

Fatho Amoy

Chaque aurore est une chance,
Ceda, Abidjan, 1980 (Côte d'Ivoire)

9 commentaires:

  1. Bonjour, Francoise.
    " Avis". Ce terme me fait penser à mon enface beauceronne : jamais je n'ai entendu le garde-champêtre annoncer un tel avis à la population...Si chaque pas est la chance d'être un rêve, chacun d'entre nous à au moins une chance de rêver une fois... Tant mieux.
    Et merci.
    Je t'embrasse fort

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  2. Un bien joli texte. C'est vrai que le titre fait penser au garde-champêtre... Mais je ne pense pas que cette fonction existait en Côte d'Ivoire...

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  3. C'est vraiment est très joli texte .Avec un bien beau couché de soleil....
    je t'embrasse tendrement

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  4. C'est un bien joli ciel : on dirait de la crême chantilly, miam ! En tout cas, cette photo s'accorde parfaitement avec le texte : il y a une idée de renaissance, de jour nouveau, on redémarre quelque chose en effaçant les peines "gardez vous d'héberger trop longtemps les chagrins qui saccagèrent votre vie passée"...Belle philosophie de vie, très tonique !

    Bonne soirée

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  5. Encore un texte magnifique Françoise, comme tu sais bien les choisir.
    "Chaque pas est la chance d'un rêve". Se relever et marcher vers devant, vers le soleil qui se lève et qui réchauffe, vers le soleil de cette jolie photo.
    Merci Françoise pour ce rayon.
    Je t'embrasse très fort.
    Bonne soirée ma Douce

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  6. C'est bien vrai qu'il ne faut pas garder trop longtemps ses chagrins. Nous avons bien quelques sujets de satisfaction pour émailler notre vie d'un peu de soleil.

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  7. Une superbe photo, des mots qui chantent, merci du partage !

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  8. Bonjour françoise je voulais t'informer qu'une de tes lectrice "JALHOUSE" a été inondée d'insanité sur son blog pour avoir critiqué une réflexion défavorable à la venue de OBAMA.
    Tous ses billets son pourris d'un même dessin obscène.
    Ayant moi-même été victime d'un pirate, je te demande de la soutenir.
    merci d'avance

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  9. @Herbert : Tu parles de garde-champêtre... Mon beau-père a été pendant de nombreuses années le garde-champêtre du petit village où je vis. Il avait un tambour. Il est d'ailleurs chez nous, un peu usé par le temps, mais c'est un vestige d'un temps ancien.
    Oui, Si chaque pas est la chance d'être un rêve, chacun d'entre nous à au moins une chance de rêver une fois..., et c'est rassurant, je trouve.

    @Webradio : Tu as bien lu, oui, le poète, Fatho Amoy, est de Côte d'Ivoire. J'ai pris à la médiathèque un recueil de poésies d'Afrique. Il y en a vraiment de superbes. Mais j'en remettrai sûrement.

    @Jalhouse : Je suis ravie que le poème et la photo te plaisent, ma belle :-))

    @Chipie : De la crème chantilly ? rires. Tu dois être une gourmande, toi, je pense...
    Oui, une belle philosophie de la vie. Ne pas vivre avec le passé et ses peines, mais avancer, aimer, vivre...

    @Fanzesca : Je pensais bien qu'il te plairait, ma douce. N'avons-nous pas un peu les mêmes goûts et les mêmes ressentis ?...

    @Muse : Oui, avancer vers le soleil, et laisser si possible de côté les chagrins qui ne font que nous ralentir. Certains ne méritent pas de nous gâcher notre vie. Il vaut mieux aller de l'avant.

    @Ceanothe : Bonsoir à toi, et merci de ta visite et de tes mots. Je suis allée faire un tour chez toi, j'y retournerai... ;-))

    @Vincent : Oui, je suis allée soutenir Jalhouse. Merci à toi.

    Belle soirée à vous tous, et douce nuit.
    Je vous embrasse.

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Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

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FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne