lundi 16 février 2009

Le petit homme jamais devenu grand

Je suis mineur même si je m’en vais vers mes cent ans.
Je ne serai toujours qu’un petit garçon incapable de toucher les étoiles.
Mes yeux ne pourront jamais supporter la brillance du soleil.
Je ne pourrai jamais faire face à la charge du rhinocéros
ni ne pourrai surfer sur le dos d’un requin.
Non plus plonger d’une falaise
pour nager comme un poisson dans l’écume des rochers.


Quand j’entends une symphonie, pourquoi pas moi l’avoir composée
alors que dans ma tête mijote depuis cinquante ans
des vagues de notes en délire, en délice ?
Et la palette du peintre aux couleurs feu pastel amande et paon,
pourquoi n’est-ce pas moi qui la tiens dans mes mains
avec la joie extrême de peindre un pan de l’horizon
que je pourrais gonfler à l’infini,
peignant de nuit, sous l’éclairage des comètes,

figeant dans un cadre grand comme l’océan
l’époustouflant ballet des aurores boréales
dont j’entendrais le chuchotement :
« Quelle danse allons-nous danser ?
Quel jet de lumière allons-nous lancer
à ces sympathiques sauterelles ? »
Et de se tordre de plaisir dans le ciel, de s’étirer démesurément
de souffler et faire rouler les nuages
jusqu’à les faire débouler entre deux montagnes
pour servir de ouateux oreillers
à ces magnifiques chevaux las de

dormir sur leurs pattes

Il est 4h. du matin. Du soleil dans ma tête.
Mon cœur couché sur la lune.
Mes jambes remplies de mer, ballottant devant derrière.
L’archet d’une main. Le violon de l’autre.

Diagnostiqué
paralysé mental,
je suis le seul à sourire dans l’hôpital, tout le temps, tout le temps.
Je ne dors jamais, j’ai trop à penser, trop à réaliser sur le champ mes rêves,
ce que je ne pourrais faire quand diagnostiqué normal.
Je sers la main à tous et chacun
qui ont tous un petit sourire en se disant « Pauvre lui ».
Si vous saviez… moi qui suis le propriétaire
des mers, des montagnes, des étoiles :
c’est mon terrain de jeu où les pourquoi ont tous leurs réponses.
Merci… de me garder mineur à jamais.


Karl Chaboum - 2007





Je remercie Karl Chaboum de m'avoir donné l'autorisation de publier l'un de ses textes sur mon blog.

Je précise que l'illustration n'est pas de moi,

elle a été faite par Karl Chaboum.

Allez découvrir ses autres textes sur son blog.
Le détour en vaut vraiment la peine !
Cliquer sur le lien, c'est ici -->
Chaboumyah

19 commentaires:

  1. Bonjour, Francoise.

    Un texte simple, émouvant et juste.
    Comme le son d'un violon.
    Arc-en-ciel de tous les arts de la terre : lui le sait, parce qu'il sent et qu'il aime.
    Merci beaucoup.
    Je t'embrasse.

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  2. Bonsoir Françoise
    Je n'ai rien envie de dire, juste un grand respect et du sérieux pendant la lecture. C'est un texte très touchant!!!!
    Bonne semaine à toi Françoise et gros bisous
    Chantal

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  3. Tout finalement n'est-il pas dans l'acte de donner? Je vais aller sur son blog...
    Bonne soirée Françoise

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  4. Je te remercie infiniment Françoise, pour la transcription du texte de Karl Chaboum.
    C'est un texte profond, touchant...j'ai beaucoup, beaucoup apprécié! Je suis allée faire un tour sur son bloc - dont j'ai retenu l'adresse - M e r c i !
    Bon Mardi Françoise !
    Affection et bisous !

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  5. Allô Françoise:
    Simplicité et sagesse vont de la main.
    Impossible de ne pas être heureux quand on a le coeur rempli d'amour.
    Un example à suivre.
    Bisous :)

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  6. C'est magnifique et terriblement touchant ..
    Grace à toi , je m'ne vais donc de ce pas , découvrir son blog .
    merci à toi pour cette bien belle découverte .

    Bisou ma françoise

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  7. Il me semblait bien que ce texte de Karl Chaboum allait vous toucher vous aussi, comme il m'a touchée, moi. Il ne peut pas laisser insensible.

    Merci à vous pour tous vos mots.
    Belle fin de soirée.
    Je vous embrasse.

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  8. Quelle merveille que cette lecture.
    Touchée ? Oui je le suis. Comment ne pas l'être devant une si belle poésie ?
    Je suis allée visiter son blog que je vais mettre dans mes favoris.
    Merci Françoise pour cette belle rencontre ce soir.
    Une belle nuit je te souhaite et bien fort je t'embrasse.

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  9. C'est un très beau texte en effet... Merci, je suis allée faire une visite chez lui et j'y retournerai très certainement... C'est toujours plaisant de faire des découvertes!

    Merci !

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  10. Ca me donne un peu envie de pleurer, mais je vais voir ce blog Françoise.

    Je t'embrasse.

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  11. Oui, il est toujours plaisant de faire des découvertes, et de les faire découvrir à notre tour.
    Découvrir, j'aime ce mot...

    Belle et douce nuit à vous, et merci pour vos mots.
    Gros et très forts bisous.

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  12. bonjour Françoise... ce texte est très triste...avec Internet, nous jouons aux puces.. d'un blog à l'autre ..une culture qui se tisse..j'irai voir Karl Chaboum...
    Je te souhaite une bonne journée

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  13. Merci de nous faire connaitre ce texte de karl Chaboum
    Bonne journée amitié Yves

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  14. Sublime ce texte !! oh !! j'aurais bougrement aimé l'écrire !! la vache c'est super bien tourné !!
    et ...superbement illustré !! merci à toi Françoise pour la joliesse de ce lieu !
    belle soirée !!

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  15. Sublime ce texte, n'est-ce pas, Jean-Philippe, tu l'as dit !

    Merci à vous trois pour vos visites et vos mots.

    Je passerai chez vous tous très bientôt. Ces jours, je suis un peu "débordée" (beaucoup de travail).

    Je vous souhaite une belle et douce nuit, et vous embrasse très fort.

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  16. Herbert, Chantal, Muse, Jaca,Azuldelmar, Jahouse, Francesca, Magenta, Marie du Nord,Françoise, loula,Yves1947, jean-philippe, un peu plus et vous me faites retrouver la raison avec vos généreuses touchanteries.
    Dommage que vous soyez si loin du Québec, je vous bisouterais à chacun moult caresses !
    Ne craignez point pour moi, il y a des trous dans ma tête, où entre le soleil, les nuages, la pluie, le tonnerre,ce qui fait que je vois la muse,la jalhouse,le cyan,magenta, yellow, black (CMYK, couleurs de base pour composer des photos aux millions de couleurs), que je vois le loup là, ivre millésime1947, etc.
    Me voilà introduit dans la famille des amis de Françoise qui sait combien je suis une pie. Qui dit pis ? S'cusez-moi, mon bébé blog m'attend, merci de vos visites sans lesquelles il crie, le pauvre.

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  17. Merci Françoise pour cette belle rencontre avec Karl Chaboum. Cela te ressemble bien de la partager en plus avec nous.
    Bon week-end que je te souhaite ensoleillé.

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  18. Partager ce que l'on aime, c'est tellement agréable.
    Bon week-end à toi aussi, Calliprune.
    Gros bisous.

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  19. Karl, tu serais une pie ?... noooon... juste un peu bavard... sourire
    Je savais que ce texte plairait à mes amis, je commence à bien les connaître... Merci encore.
    Belle soirée à toi.

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Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

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FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne