lundi 9 février 2009

Fragiles (1)

La semaine dernière, je suis allée à la médiathèque, et j'ai pris ce livre : "Fragiles". On pourrait croire que ce livre est destiné aux enfants, mais pourtant, non. Il comporte des petits textes, illustrés de jolis dessins. Des petits textes que j'ai aimés lire. En voici un :


L'identité

Je n'aime pas cette question que je me pose. Je voudrais aimer la réponse, seulement. Entre les miroirs, seuls les autres me voient. Alors je fuis, je vis, je me sens libre, je m'oublie. Les autres me reconnaissent, et ne me connaissent pas. Je reviens au miroir. Je crois quelquefois me connaître - et je ne me reconnais pas.

10 commentaires:

  1. Bonjour, Francoise.
    Mais le miroir n'est pas fait pour se reconnaître...Il est fait pour se voir...Comme le masque n'est pas fait pour se dissimuler, mais chercher à se faire reconnaître...
    En effet, ce livre n'est pas que pour les enfants...
    Merci beaucoup.
    Bonne journée pour toi.
    Je t'embrasse

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Françoise
    quand on se pose devant le miroir, on voit ce qu'on veut bien voir, selon l'humeur de notre esprit
    c'est peut-être pour ça que l'on ne voit jamais la même chose!
    et quand on passe à côté du miroir, il y a tellement de choses à faire et à voir, qu'après tout avons nous vraiment besoin de ce miroir?
    BOnne journée à toi et gros bisous
    Chantal

    RépondreSupprimer
  3. Il me semble que l'on pourra être enfin heureux, que le jour où, la personne que nous renvoie le miroir, celle que les autres voit, sera enfin la même. L'images que les autres ont de nous est souvent bien différente de celle que nous avons nous.. souvent, le regard de l'autre est beaucoup plus objectif, moins dur que celui que l'on peut se porter soi même.. et puis l'image et donc l'opinion que l'on a de soi même est relativement fluctuante selon l'estime que l'on a de nous même et surtout selon les jours. Elle dépend souvent des autres, de leur avis. Elle dépend de l'amour que l'on nous porte. Je parle pour moi en tous cas. L'autre à une vision de nous beaucoup plus stable, moins d'exigence, plus de tolérance!
    le problème des ados, de l'anorexie et du mal être dépend avant tout de ça, me semble-t-il. Savoir vraiment voir ce que le reflet du Miroir nous renvoie sans déformation.
    Tu sais quoi, Françoise? Par ce texte, tu me fais comprendre pourquoi j'aime autant photographier les reflets..... L'image de soi, souvent déformée par la surface laquelle le reflet se forme....
    Merci et gros bisous

    Barbara

    RépondreSupprimer
  4. Sujet difficile pour moi ce soir ma Françoise.
    Ce n'est pas par le miroir que j'apprendrais à me connaître, c'est certain, puisque je suis à l'intérieur de mon enveloppe corporelle. Celle que je vois me représente, mais n'est pas moi.
    C’est aussi pour cela que les autres ne peuvent pas me connaître, puisqu’ils sont si rares ceux qui pouvent pénétrer à l’intérieur de mon être.
    Et pourtant, il en est qui pensent lire en moi comme dans un livre ouvert.
    J'aime beaucoup cette phrase "Alors je fuis, je vis, je me sens libre, je m'oublie".
    Du miroir, je préfère l'autre face.
    Merci Françoise
    Passe une bonne nuit.
    Gros bisous

    RépondreSupprimer
  5. Je parlerai du livre, que je connais depuis trois ans
    Tu sais quoi? Je l'utilise pour mes ateliers d'écriture...
    Et oui! tu as raison...c'est autant un livre de réflexion pour les adultes...

    RépondreSupprimer
  6. Merci de partager avec nous ces extraits, j'aime bien le titre : Fragiles, un mot mais qui veut dire beacoup...et je retiens aussi qu'on peut aimer des réponses sans aimer leurs questions !! très beau, je trouve !

    RépondreSupprimer
  7. L'équation rimbaldienne à deux inconnues est toujours opérante : "Je est un autre"...

    RépondreSupprimer
  8. une belle écriture qui me donne envie d'en savoir plus et de découvrir ce livre !! du moins, une fois que j'aurai terminé la relecture du "cent ans de solitude" de Gabriel Garcia Marquez que je lis en ce moment avec passion ! je te souhaite une merveilleuse semaine Françoise !

    RépondreSupprimer
  9. en effet un texte qui a déclenché une foule de commentaires... se connait-on vraiment quand on ne se reconnais plus?

    RépondreSupprimer
  10. C'est vrai, Muse, une foule de commentaires, aussi riches les uns que les autres.
    Merci à vous tous de vous être exprimés aussi généreusement.

    Belle et douce nuit à vous.
    Je vous embrasse.

    RépondreSupprimer

Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne