lundi 8 juin 2009

Je connais des bateaux

Je connais des bateaux qui restent dans le port
De peur que les courants les entraînent trop fort,
Je connais des bateaux qui rouillent dans le port
A ne jamais risquer une voile au dehors.

Je connais des bateaux qui oublient de partir
Ils ont peur de la mer à force de vieillir,
Et les vagues, jamais, ne les ont séparés,
Leur voyage est fini avant de commencer.

Je connais des bateaux tellement enchaînés
Qu'ils en ont désappris comment se regarder,
Je connais des bateaux qui restent à clapoter
Pour être vraiment sûrs de ne pas se quitter.

Je connais des bateaux qui s'en vont deux par deux
Affronter le gros temps quand l'orage est sur eux,
Je connais des bateaux qui s'égratignent un peu
Sur les routes océanes où les mènent leurs jeux.

Je connais des bateaux qui n'ont jamais fini
De s'épouser encore chaque jour de leur vie,
Et qui ne craignent pas, parfois, de s'éloigner
L'un de l'autre un moment pour mieux se retrouver.

Je connais des bateaux qui reviennent au port
Labourés de partout mais plus graves et plus forts,
Je connais des bateaux étrangement pareils
Quand ils ont partagé des années de soleil.

Je connais des bateaux qui reviennent d'amour
Quand ils ont navigué jusqu'à leur dernier jour,
Sans jamais replier leurs ailes de géants
Parce qu'ils ont le cœur à taille d'océan.

Mannick
.

11 commentaires:

  1. Très beau texte Françoise, nous sommes tous individuellement à la fois bateau et capitaine, dans l'océan de notre vie qui parfois bourrasque. La peur est parfois mauvaise conseillère et la crainte des vagues amène des tempêtes internes. Pas facile parfois... Je te souhaite une douce nuit sur une mer d'huile. Je t'embrasse. Ai-je besoin de te dire que ces mots m'ont plus que touchée, mais pas coulée, sourire.

    RépondreSupprimer
  2. Joli texte et moi je connais un blog où il fait bon venir...

    Gros bisous et belle nuit Françoise.

    RépondreSupprimer
  3. Coucou Françoise ! :-)

    Alors là j'avoue que ce texte est chouette !!!!
    Des mots simples qui forment des phrases au sens juste.

    Merci beaucoup Françoise ! Je vais m'endormir ce soir avec ce texte dans ma pensée.

    Bonne soirée et BISOUS!!!!!

    Nancy
    Blog : http://baobab2009.blogspot.com/

    RépondreSupprimer
  4. Un peu le choc en découvrant ce très beau texte
    Et l’occasion pour moi de découvrir cette auteure/interprète.
    J’ai l’impression d’écouter une autre histoire que je connais bien….

    « Je connais des bateaux qui s'égratignent un peu
    Sur les routes océanes où les mènent leurs jeux (…)
    Je connais des bateaux qui reviennent au port
    Labourés de partout mais plus graves et plus forts… »
    Oui, je connais bien...
    Bises et merci Françoise.

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour, Françoise.
    Je connais cette chanson...si simple et belle ( pour une fois).
    Et j'apprécie quand la chanson s'accompagne des paroles écrites.
    Donc je suis gâté...
    Merci beaucoup, Françoise.
    Bonne journée.
    Je t'embrasse.

    RépondreSupprimer
  6. Très beaux alexandrins, en tout cas !! Belles allégories aussi !
    Merci Françoise...

    RépondreSupprimer
  7. je l'avais oublié cette chanteuse !! merci Françoise !! j'écoutais Mannick avec les copains quand j'étais Scout et je pense que j'ai du la chanter aussi cette chanson qui est merveilleusement bien construite !! merci encore !!

    RépondreSupprimer
  8. Chacun peut s'y retrouver dans ces bateaux, tous ont une vie a raconter, leurs traversees, leurs echouges et renflouages!
    Merci pour ce texte si imagé

    Bisous

    Barbara

    RépondreSupprimer
  9. Bonjour Françoise,

    Un très beau texte, comme toujours, superbement interprété par Mannick.

    Merci Françoise.

    Gros bisous.

    Do.

    RépondreSupprimer
  10. Quelle bonne surprise que de trouver ici cette chanson qui fait partie du répertoire de ma chorale.
    Si tu savais comme elle est belle à quatre voix !! Et avec quel coeur nous la chantons ...
    Françoise, ça me fait un tel plaisir de l'entendre ici.
    Gros bisous et un grand merci.
    Bonne soirée Françoise

    RépondreSupprimer
  11. Cette chanson rappelle presque à chacun de vous un souvenir, une émotion, et j'aime les mots qu'elle vous inspire.
    Mannick, je l'écoute depuis bien longtemps déjà. J'aime ce qu'elle dit, ce qu'elle raconte, et c'est bien souvent que je me retrouve, moi aussi, dans ses mots.

    Kat : touchée, mais pas coulée ?... sourire

    Fanzesca, j'imagine bien, j'ai fait moi aussi partie d'une chorale où nous chantions de forts beaux chants à quatre voix. Je faisais partie du pupitre des soprano.

    Belle fin de journée à vous tous, et merci.
    Je vous embrasse très fort.

    RépondreSupprimer

Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne