mardi 21 septembre 2010

Poème : Sans l'oublier

Voici bien longtemps que je n'ai pas déposé de poème.
En voici un très beau de Marceline Desbordes-Valmore :

Sans l'oublier

Sans l'oublier, on peut fuir ce qu'on aime.
On peut bannir son nom de ses discours,
Et, de l'absence implorant le secours,
Se dérober à ce maître suprême,
Sans l'oublier !

Sans l'oublier, j'ai vu l'eau, dans sa course,
Porter au loin la vie à d'autres fleurs ;
Fuyant alors le gazon sans couleurs,
J'imitai l'eau fuyant loin de la source,
Sans l'oublier !

Sans oublier une voix triste et tendre,
Oh ! que de jours j'ai vus naître et finir !
Je la redoute encor dans l'avenir :
C'est une voix que l'on cesse d'entendre,
Sans l'oublier !

Marceline Desbordes-Valmore

6 commentaires:

  1. J'aime les poèmes de Marceline Desbordes-Valmore, ils sont si sensibles et tellement beaux.

    Merci pour celui-ci qui nous dit que sans l'oublier, on peut vivre quand même.

    Je t'embrasse très fort Françoise et te souhaite une douce nuit.

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  2. Oui, Laudith, on peut vivre quand même :-)

    Douce nuit à toi aussi.
    Je t'embrasse fort.

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  3. Françoise, ce (très beau) poème prend une connotation très particulière pour moi, en ce matin d'une 8ème année qui commence.

    Non, je n'oublie pas et je remercie d'être en vie.

    je dois mon cheminement à cette démarche spirituelle dont je retrouve ici, chez toi de beaux exemples à méditer.

    Je t'embrasse bien fort.

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  4. Oui, je comprends Louis-Paul. Et j'en suis heureuse pour toi.

    Belle journée à toi.
    Je t'embrasse fort moi aussi.

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  5. bonjour
    ce poème est très beau ,on peut rever,imaginer ce qui aurait pu etre,mais aussi vivre !!sans l'oublier!!
    je vis mal,je suis triste ,mais je reve à ce qui aurait pu etre
    bises à toi,et merci ,j'aime venir sur tes blogs ,pas aussi souvent que je le voudrais

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  6. Merci, Maguy, j'aime tes visites aussi.
    Gros bisous, et bon week-end à toi.

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Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

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FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne