Peinture : Gustav Klimt
Le visage de ceux qu'on n'aime pas encor
Apparaît quelquefois aux fenêtres des rêves,
Et va s'illuminant sur de pâles décors
Dans un argentement de lune qui se lève.
Il flotte du divin aux grâces de leur corps,
Leur regard est intense et leur bouche attentive ;
Il semble qu'ils aient vu les jardins de la mort
Et que plus rien en eux de réel ne survive.
La furtive douceur de leur avènement
Enjôle nos désirs à leurs vouloirs propices,
Nous pressentons en eux d'impérieux amants
Venus pour nous afin que le sort s'accomplisse ;
Ils ont des gestes lents, doux et silencieux,
Notre vie uniment vers leur attente afflue :
Il semble que les corps s'unissent par les yeux
Et que les âmes sont des pages qu'on a lues.
Le mystère s'exalte aux sourdines des voix,
A l'énigme des yeux, au trouble du sourire,
A la grande pitié qui nous vient quelquefois
De leur regard, qui s'imprécise et se retire...
Ce sont des frôlements dont on ne peut guérir,
Où l'on se sent le coeur trop las pour se défendre,
Où l'âme est triste ainsi qu'au moment de mourir ;
Ce sont des unions lamentables et tendres...
Et ceux-là resteront, quand le rêve aura fui,
Mystérieusement les élus du mensonge,
Ceux à qui nous aurons, dans le secret des nuits,
Offert nos lèvres d'ombre, ouvert nos bras de songe.
Anna de Noailles
trés beau poéme Françoise et la photo que t'as choisis pour l'illustrer ..mazette ! chaud devant ..LOL. comme nos réves en faite.Bisous.
RépondreSupprimerJe te dirai que je découvre plein de poèmes depuis que j'ai créé mon blog, et j'adore. Je ne connaissais pas bien ceux de Anne de Noailles, je les découvre vraiment et j'aime beaucoup.
RépondreSupprimerEt la peinture... ben oui, c'est Klimt quoi !
Bonne journée, ma puce. Bisous.
Jolie poétesse. Ben quoi Klimt il n'est pas que chaud , il est raffiné même...le regard lubrique de Françoise selectionne ? lol
RépondreSupprimerbisous
Oui, jolie poétesse. Je remettrai certainement de ses poèmes, elle en a écrit vraiment de très beaux.
RépondreSupprimerEt Klimt ? oui, raffiné et... chaud... lol.
"Le regard lubrique de Françoise sélectionne...", tu m'as bien fait rire, ma Lysounette...
Gros, gros bisous.