vendredi 11 février 2011

Je voudrais en parler, mais je me tais


Dans ma jeunesse, je n'avais jamais connu le goût du chagrin
Mais je me plaisais à hanter de hauts balcons
Du haut desquels, pour écrire des poèmes nouveaux,
je me forçais à chanter d'imaginaires chagrins.

Aujourd'hui que j'ai bu le chagrin jusqu'à la lie
Je voudrais en parler, mais je me tais
Et si j'ouvre la bouche, c'est seulement pour dire:
« L'air est frais, quel bel automne ! »

Xin Qiji

5 commentaires:

  1. Il parle peu. C'est sans doute pour cela qu'il n'a pas de bouche.
    Jolie sculpture!

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  2. Tu es observateur, Richard, c'est bien :-)
    Bonne fin de soirée à toi.

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  3. Bonjour, Françoise.
    Mais cette sculpture parle tant...
    Bonne journée.
    Merci beaucoup.
    Je t'embrasse.

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  4. Bonjour Françoise,

    Tout d'abord merci pour les petits mots que tu m'adresse, ils me touchent au coeur. Je suis très heureuse de faire ta connaissance, via le net.

    Ton mot est fort en retour sur soi.
    Le chagrin, je peux te faire part de mon expérience pour l'avoir bu moi aussi jusqu'à la lie.

    Le chagrin se vit avec le coeur, tout au fond de soi, il tangue comme un océan, à vous en donner la nausée.

    Et oui on se tait car on ne sait pas parler, on pleure mais toujours en silence, enfermée dans une pièce pour ne pas être vue, mais toujours en silence car on ne veut pas être entendue.

    Mais il faut qu'il sorte, c'est inévitable. Alors moi, pour ne pas étouffer sous mes cris, je les ai écrit....

    Ils sont toujours là mais plus en dedans, non ils sont au dehors de moi, éternels compagnons....

    La solitude est salutaire et indispensable à la gestion de nos chagrins, c'est ce que j'appelle le désert....

    mais on en ressort (et oui la route est longue, mais au bout du tunnel il y a tj la lumière) grandit et beaucoup plus fort.

    Ensuite vient la période de reconstruction et c'est là où on doit oublier la rancoeur et surtout apprendre à les bénir car ils ont fait de nous ce que nous sommes.

    Si l'automne est beau, l'hiver couvert de son blanc manteau est très pur, et après vient le printemps, où la vie reprend VIE,et ensuite l'été ou celle-ci s'épanouit.........

    Je te souhaite une douce journée, remplie d'amour, d'harmonie et de partage;

    Je t'embrasse, Monique.

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  5. - Bonsoir Herbert,
    C'est vrai que la statue pourrait se passer de mots...
    Bonne soirée à toi.
    Je t'embrasse.

    - Bonsoir Monique,
    C'est moi qui te remercie de l'intérêt que tu portes à mon blog. Et je te remercie de partager avec nous ce que suscite chacun de mes billets. Des partages riches, et je suis touchée que tu les déposes ici.
    Tu as tout écrit, dis-tu ? C'est vrai que l'écriture permet de se décharger de bien des poids de la vie. Ton commentaire est vraiment très intéressant. Je l'ai lu avec beaucoup d'attention.
    Je te souhaite une belle fin de soirée, et un bon dimanche, Monique, et j'embrasse moi aussi.

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Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

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FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne