Mo et Gab sont partis 15 jours en Galice (les veinards...) et ils nous ont rapporté de jolies photos. Les voici, pour vous ! Bon week-end, avec le soleil j'espère ! Je vous embrasse.
Soyons généreux et semons abondamment des graines de bonnes émotions ; un jour ou l'autre, quelques-unes d'entre elles germeront et porteront fruit. Daniel Desbiens
Être poète me permet de me situer dans l’intimité du monde. Dès lors, je peux parler d’un acte d’écoute et de consolation. La lumière qui parfois s’en dégage est ressentie comme une grâce, tant certains mots sont légers, fluides. Le poète se fait le récepteur et l’émetteur de tous les battements du monde, de toutes ses forces et de tous ses effacements. C’est un être proche, qui ne craint pas de tendre l’oreille vers la cendre et en ramène des présences, des intensités, des sensibilités. Dans cet esprit de recueillement, j’œuvre à une pensée dont la forme, même dans les noirs les plus prononcés ou les plus lointains, serait gardienne de cette lumière, car il nous faut un monde où l’on puisse allumer des fruits. Louise Warren - September Song
Un peu de lecture pour ce début de semaine ? Et j'attends vos commentaires ou réflexions...
"Dans le choix de notre objet d'amour, même si notre intuition nous fait pressentir une souffrance possible, nous sommes fascinés par certains regards qui nous font revivre les sensations de notre enfance : nous retrouvons le même désir de séduire et de prouver nos capacités d'être aimés, mais aussi la même peur de ne pas être à la hauteur, la même attente anxieuse d'un acquiescement qui semble inespéré... Il s'agit de rejouer encore et toujours la scène de notre enfance où une situation conflictuelle semble s'être nouée, de recommencer la même lutte, en apparence contre les autres, mais en réalité face à soi-même : nous nous mettons à l'épreuve alors même que nous croyons mettre l'autre à l'épreuve. Nous n'avons d'autre but que de nous prouver à nous-mêmes notre capacité de transformer un regard absent en regard attentif, un regard négatif en regard positif. La passion relève de cette illusion : l'illusion d'une attente enfin récompensée, l'illusion de transformer le purgatoire de notre passé en paradis, et de combler ainsi pour toujours une sensation de vide douloureuse à porter. Le nouvel objet investi du pouvoir d'apporter cette fois-ci avec certitude amour et reconnaissance ne peut que prendre une place très privilégiée. Dans son regard, nous nous sentons enfin aimables, remarquables, uniques, irremplaçables... nous l'avons choisi pour ce qu'il nous procure, nous en avons fait le don de nous-mêmes pour mieux nous faire aimer. Mais attention à la disparition de ce miroir valorisant, qu'il n'entraîne pas avec lui notre disparition tout entière ! Après la sensation d'une communication parfaite, survient la faille : la différence, l'impossibilité, l'éloignement. Si nous ne pouvons alors renoncer non pas à l'autre tel qu'il est, mais à l'autre idéal, tel que nous avons voulu le voir, nous allons revivre toutes les différences, toutes les impossibilités, tous les éloignements dont nous avons déjà souffert. Le manque de l'autre devient le manque à être, son absence crée une insupportable sensation de vide, son changement de regard entraîne un bouleversement de notre propre image. Et plus cet autre est investi d'une attente qui le précédait, plus grand est notre manque à combler, plus fort est ce lien de dépendance. Pris de passion, notre situation est comparable à celle d'un prisonnier focalisé sur des barreaux qu'il s'est créés, incapable dans ces conditions de voir la porte restée ouverte derrière lui. La passion apparaît alors comme le choix pathologique d'un tortionnaire ; elle met, comme l'indique son sens étymologique, en condition de souffrance. Elle réveille, après les avoir apaisées, les douleurs les plus profondes, elle met à nu pour les avoir exposées les zones les plus fragiles. Elle offre le talon d'Achille au bon vouloir de l'être élu. La passion en ce sens est une maladie : celui qui croit avoir la sensation de n'avoir jamais été autant lui-même, subit en réalité une situation de fragilité. Et il possède l'illusion de se dépasser, alors qu'il est au contraire totalement dépassé par ce qui lui est donné à vivre : il est emporté par des sentiments qui le submergent, sentiments d'autant plus forts qu'ils ne sont que la répétition d'une situation déjà passionnelle qu'il répète pour n'en être pas encore libéré."
Aime-toi, la vie t'aimera de Catherine Bensaïd, Ed. R. Laffont, 1992, p. 53-54-55
Le chat représente la lune à cause de la variété de son pelage, de son activité pendant la nuit, et de sa fécondité. On dit, en effet, que cet animal fait d'abord un petit, puis deux, puis trois, puis quatre, puis cinq, et ainsi jusqu'à sept à la fois, de sorte qu'en tout, il va jusqu'à vingt-huit, nombre égal à celui des jours de la lune. Ceci d'ailleurs ne peut bien être qu'une fable. Mais il paraît toutefois que dans les yeux du chat, les prunelles s'emplissent et se dilatent à la pleine lune, tandis qu'elles se contractent au décours de cet astre. Plutarque, Isis et Osiris, Le Chat et la Lune.
Cette nuit, j'ai entendu un homme chanter et j'ai su à la hauteur de son chant qu'il n'était pas guéri. Je ne connais pas plus grande détresse que le chant d'une joie imaginée. La désolation de cet homme est un poème qui appartient au monde... Louise Warren, Poête et essayiste - Québec
Texte sublime, déposé mercredi dernier par Jaca, dans les commentaires.
Me voici revenue de mon petit week-end en Provence. Je vous ai rapporté des photos du village de Fuveau. Les voici, c'est pour vous. Si vous voulez les voir en plus grand, cliquez sur la photo.
La montagne Sainte-Victoire, maintes fois peintes par Cézanne.
Je m'envole encore jusqu'à dimanche soir, cette fois dans le midi, près d'Aix-en-Provence, faire la fête en famille ! Bon week-end à vous tous, et gros bisous.
Peinture : Jean-Michel Folon
Je rajoute un diaporama des peintures de J.-M. Folon. Régalez-vous, ce n'est que du bonheur !...
En ces heures brouissailleuses, remplies de serpents, lorsque mon coeur sombrait et que je me noyais, tu t'avançais, tu venais nue, toute griffée, tu arrivais en sang jusqu'à mon lit, novia mia, et nous marchions toute la nuit en dormant : à notre réveil tu étais intacte et nouvelle, comme si le vent grave de nos rêves avait rallumé tes cheveux, comme s'il avait plongé ton corps dans le blé et dans l'argent pour le rendre à nouveau éblouissant.
Je n'ai pas souffert, mon amour, tout simplement, je t'attendais. Il te fallait changer de coeur et de regard depuis que tu avais touché cette profonde zone de mer que ma poitrine te livrait. Il te fallait sortir de l'eau pure comme une goutte soulevée par une vague dans la nuit.
Novia mia, il t'a fallu mourir et naître, je t'attendais. Te cherchant, je n'ai pas souffert, je savais, oui, que tu viendrais, une nouvelle femme avec ce que j'adore de celle qui n'adorait pas, avec tes yeux, tes mains, avec ta bouche mais avec un coeur différent, celle qui s'éveilla un jour auprès de moi comme si elle s'y était trouvée depuis toujours pour à jamais poursuivre à nous deux le chemin.
Pablo Neruda Vingt poèmes d'amour, Editions Gallimard, p. 223-225
Si quitter ce monde est une réalité aussi forte que l'aimer, alors il doit y avoir une signification dans les rencontres et les séparations de la vie. Rabindranàth Tagore
Bon week-end à ceux qui font le pont, et bonne fin de semaine aux autres ! Moi, je fais partie de ceux qui font le pont et demain, je repars encore en vadrouille. Cette fois, nous nous rendons pour quelques jours à Besançon chez notre fils aîné et notre belle-fille. Gros bisous à vous et à bientôt !
S'il existe, de par l'univers, un seul être dont tu peux dire "je bénis ce matin du monde qui a offert à ton existence et à ma vie de se rencontrer", alors c'est que tu as commencé à t'aimer. C'est la source de tout amour d'avoir rencontré celui ou celle qui nous a autorisé à nous respecter. Jacques Salomé
Au bout du téléphone, il y a votre voix Et il y a des mots que je ne dirai pas Tous ces mots qui font peur quand ils ne font pas rire Qui sont dans trop de films, de chansons et de livres Je voudrais vous les dire Et je voudrais les vivre Je ne le ferai pas, Je veux, je ne peux pas Je suis seule à crever, et je sais où vous êtes J'arrive, attendez-moi, nous allons nous connaître Préparez votre temps, pour vous j'ai tout le mien Je voudrais arriver, je reste, je me déteste Je n'arriverai pas, Je veux, je ne peux pas Je devrais vous parler, Je devrais arriver Ou je devrais dormir J'ai peur que tu sois sourd J'ai peur que tu sois lâche J'ai peur d'être indiscrète Je ne peux pas vous dire que je t'aime peut-être
Mais si tu crois un jour que tu m'aimes Ne crois pas que tes souvenirs me gênent Et cours, cours jusqu'à perdre haleine Viens me retrouver Si tu crois un jour que tu m'aimes Et si ce jour-là tu as de la peine A trouver où tous ces chemins te mènent Viens me retrouver Si le dégoût de la vie vient en toi Si la paresse de la vie S'installe en toi Pense à moi Pense à moi
Mais si tu crois un jour que tu m'aimes Ne le considère pas comme un problème Et cours et cours jusqu'à perdre haleine Viens me retrouver Si tu crois un jour que tu m'aimes N'attends pas un jour, pas une semaine Car tu ne sais pas où la vie t'emmène Viens me retrouver Si le dégoût de la vie vient en toi Si la paresse de la vie S'installe en toi Pense à moi Pense à moi
Pour vous, ce soir, ce magnifique poème d'Amina Saïd. Je l'aime beaucoup, j'espère que vous l'appréciez autant que moi. Bonne fin de soirée, bonne nuit et bon début de semaine à vous. Gros bisous.
même si je dois désapprendre le monde pour découvrir de quels ailleurs nous venons de quels ailleurs nous rêvons vers quels ailleurs nous allons et qui rêvent peut-être de nous même si cent fois je perds et retrouve le fil d'Ariane je resterai debout dans la lumière
même si mes rêves ne me laissent pas dormir que je ne trouve nulle part de repos même si je sais que le temps ne nous accordera qu'un soupir sur les eaux profondes du désir je remercierai la vie pour chaque joie chaque souffrance chaque regard chaque parole chaque silence partagés
même si notre voyage se poursuit entre le jour et la nuit sous un ciel qui nous demeure étranger que le passé s'efface et se meurt malgré lui sous nos pas même si les mots me laissent inconsolable heureuse amoureuse désespérée jusqu'à ce qu'advienne la grande nuit je resterai debout dans la lumière même l'esprit broyé par les sombres prisons de la nuit même la chair clouée par les mains avides du monde même oubliés la date et le lieu exacts de ma naissance je resterai debout dans la lumière
Amina Saïd La douleur des seuils Ed. La différence, p. 113-114
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents, Ne vous laissez pas attacher, ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles... On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous, alors le fleuve Amour coule tranquille, les jours sont heureux sous les marronniers mauves, Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve, alors soufflent les vents contraires, le bateau tangue, la voile se déchire, on met les canots à la mer, les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur. La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui; La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire ne peut plus supporter le son de votre voix. Plus rien n'est négociable On a jeté votre valise par la fenêtre, Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir, Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage? Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre. Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent, Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie, alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs, Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie et tant de temps à attendre des autres des signes, des baisers, de la reconnaissance Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie, Tout nous serait cadeau Nous ne serions jamais déçus On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin Chacun est dans sa vie et dans sa peau... A chacun sa texture son message et ses mots