"Ce qui fait mal ne fait pas forcément de tort."
(...) "la seule façon de sortir de la peine, c'est d'y entrer pleinement. Tant que je tourne autour en tentant de la minimiser ("Je me fais des idées. C'est pas si grave. Ca ira mieux demain") ou en me bétonnant ("On ne pleure pas. En avant. Pense à autre chose"), en croyant la mettre de côté, je la mets au centre et je n'en sors pas."
(...) "Je crois en effet que très souvent notre souffrance est ignorance : j'ignore une dimension de vie en moi, une dimension de sens qui est comme emmurée dans une pièce perdue de mon palais intérieur, une chambre oubliée ; et c'est la souffrance qui vient fissurer le mur, ouvrir la brèche ou tourner la clé de la porte secrète, de sorte que je puisse accéder à son nouvel espace en moi, profond et inattendu. Un lieu où je goûterai davantage d'aisance et de bien-être intérieur, davantage de solidité et de sécurité intérieures et d'où je pourrai me regarder et regarder les autres et le monde avec plus de bienveillance et de tendresse. Et la chambre oubliée s'ouvre alors comme une terrasse sur le monde.
Ce texte de Christian Bobin illustre cet écroulement et cette ouverture :
Il arrive qu'une pierre vacille en toi, puis d'autres voisines. Un pan de mur devant lequel tu ne pensais plus guère, cède bientôt sous la poussée lointaine du vent. Tu regardes les pierres dispersées : disjointes, avec une lenteur passionnée, par les herbes séchées de l'oubli, creusées par les eaux grises des fatigue, elles ne pouvaient très longtemps tenir. Il a suffi d'un souffle pour les renvoyer à leur diversité première. Tu écoutes les ultimes échos de l'éboulement. Tu entends ce qu'ils disent : quelqu'un est parti de toi, qui n'y était jamais entré. Peu à peu s'évanouit la fascination de ces ruines, s'annule leur dernier pouvoir de convoquer les regrets. Tu t'éloignes, éprouvant l'informulable d'une lumière qui te sert à mesurer l'immensité négligeable de tes pertes."
Cessez d'être gentil, soyez vrai ! - Thomas d'Ansembourg
Les éditions de l'Homme, 2001, pp.135-136
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FEMMES ET HOMMES
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots
Julos Beaucarne
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots
Julos Beaucarne
Et si en étant gentils nous étions vrais ?
RépondreSupprimerBonne semaine Françoise.
sourire...
RépondreSupprimerBonne semaine à toi aussi, Bérénice.
Et si les méchants n'étaient pas vrais ?
RépondreSupprimerAllez je vais réfléchir à tout cela sur mon oreiller !
*** BISOUS à toi Françoise ! ***
rires...
RépondreSupprimerRéfléchis, Nancy, réfléchis !
Gros bisous à toi aussi !
En fait, le titre du livre est "Cessez d'être gentils, soyez vrais", mais l'extrait que j'ai mis ce soir dit "Ce qui fait mal ne fait pas forcément de tort", et c'est surtout cela dont je voulais parler ce soir...
RépondreSupprimerJ'adore !! Tes billets philosophiques me plaisent beaucoup Françoise et , de plus tu prends comme référence des auteurs que j'aime tel Christian Bobin dont j'admire l'écriture ciselée . Je me souviens avec émotion de son livre "le très bas" et cette phrase :
RépondreSupprimer"la seule façon de sortir de la peine, c'est d'y entrer pleinement " est d'un réalisme !
Je te souhaite d'entrer dans la joie et d'y rester longtemps ! elle nous anime et nous illumine !
belle semaine Françoise !
Bonjour, Françoise.
RépondreSupprimerJe vais revenir.
Car je n'aurai quère de temps , ce matin.
Bonne semaine.
Je t'embrasse.
Bonjour Françoise ...
RépondreSupprimerMoi aussi je reviendrai .. confiture de pêches aujourd'hui.
Bisous ..
Ta Note fusionne avec mon actualité de cette semaine qui commence, en fait mercredi, date anniversaire où la souffrance s'est estompée et où j'ai "tourné la clé de la porte secrète" pour "accéder à un nouvel espace en moi". Ce "lieu où j'ai pu entamer de longs soins. Aujourd'ui, je peux écrire ces mots "bien-être intérieur" et j'essaie depuis de donner un peu d'espoir par mes témoignages de Nouvelle vie.
RépondreSupprimerTu vois, l'on est que lundi mais ta Note est une belle méditation pour ce jour.Je t'embrasse.
Pour battre l'adversaire, il faut l'affronter, bien en face, être conscient que c'est l'ennemi...
RépondreSupprimerCa me fait penser à certaines maladie. Elle nous font souffrir et pour éviter cela, on prend de l'aspirine ou autre anti-douleur, mais le mal est toujours là, sournois, attendant que le cachet ne fasse plus d'effet, alors il resurgit. On ne peut guérir qu'une fois que l'en connaît la cause...
Mais il faut une grande dose de courage....
Il faut être bien entouré et ne plus regarder derrière.... "Fais ce que je dis, ne fais pas ce que je fais...", je sais aussi!
Que la force soit avec... tous ceux qui en ont besoin!
Ici même sont venus poster des personnes que j'admire et qui ont remporté le plus beau des défis... affronter et combattre un démon terrible. Je l'en remercie d'ailleurs, il m'a apporté exemple ce week end quand ma file, ayant commencé le programme Weight Watchers, m'a dit "Maman, c'est trop dur, je veux arrêter".
Je lui ai expliqué qu'il y avait bien plus difficile quand il s'agissait d'envie et de besoin, mais que même de ça, on peu sortir vainqueur!
Je sais qu'il sait!
Je l'embrasse!
Je t'embrasse aussi très fort Françoise!
Barbara
@Merci Jerry Ox, pour tes si belles paroles ! Belle semaine à toi aussi !
RépondreSupprimer@A bientôt, alors, Herbert.
Je t'embrasse.
@Alors, Emiliane, cette confiture ? réussie ?
Bisous à toi aussi.
@Louis-Paul, merci. Merci pour ta présence et pour ce commentaire plein d'espoir.
Je t'embrasse moi aussi.
@Petite Barbara, j'adore te lire, j'adore ta spontanéité ! Ne changes surtout pas.
Je t'embrasse très fort.
Bonne nuit à vous tous. Dormez bien.
"...mais le mal est toujours là, sournois, attendant que le cachet ne fasse plus d'effet, alors il resurgit. On ne peut guérir qu'une fois que l'en connaît la cause...
RépondreSupprimer"
Et l'on prend 2 cachets puis 3 puis les cachets ne font plus d'effet! Si ils ont détruit le corps, le mental, l'être.
Alors dans le dernier moment de lucidité, de brin d'envie de Vie, on choisit, plutôt que d'en finir, de se noyer, on choisit -quelque part dans son inconscient- de crier "au secours".
C'est aussi pour cela que l'on dit ensuite si souvent Merci.
Je vous embrasse toutes les deux.
Bonne soirée à toi, et douce nuit, Louis-Paul.
RépondreSupprimerJe t'embrasse.
Alors je reviens vers toi, Françoise, puisque j'ai fait un hors sujet (sourire)... j'aimais bien ce thème, c'est pour ça...
RépondreSupprimerSouvent ce qui fait mal fait avancer, mais peut être seulement lorsque la souffrance est passée.
Il faut malgré tout tenir compte d'un bon nombre de paramètres : l'individu, le degré de la souffrance, l'entourage etc...
Alors là, je suis entièrement d'accord avec toi, Bérénice, lorsque tu dis : "Souvent ce qui fait mal fait avancer, mais peut-être seulement lorsque la souffrance est passée"...
RépondreSupprimerOui, je pense tout comme toi.
Belle soirée à toi. Bisous et merci.