lundi 16 juin 2008

Je te l'ai dit

Je te l'ai dit pour les nuages
Je te l'ai dit pour l'arbre de la mer
Pour chaque vague pour les oiseaux dans les feuilles
Pour les cailloux du bruit
Pour les mains familières
Pour l'oeil qui devient visage ou paysage
Et le sommeil lui rend le ciel de sa couleur
Pour toute la nuit bue
Pour la grille des routes
Pour la fenêtre ouverte pour un front découvert
Je te l'ai dit pour tes pensées pour tes paroles
Toute caresse toute confiance se survivent.


Paul Éluard

15 commentaires:

  1. Après un "détour" par les photographies (j'aime bien la jachère florale - sourire) une autre lecture du texte d'Éluard. Je crois que ce n'est pas la seule visite que je vais faire en ces lieux (rires)
    Merci pour le commentaire.
    Bonne soirée, à bientôt.

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  2. Voilà pourquoi je ne serai jamais poète. A un esprit simple il faut des images simples, ici c'est trop "surréaliste" pour moi, et je n'arrive pas à rejoindre ces nuages, me laisser envelopper par ces carresses. La fenêtre est ouverte, mais je reste assis dans le salon, bêtement. Sans doute est-ce le lot des benêts comme moi, de toujours passer à côté de l'essentiel, de rester à quai lorsque le train s'éloigne, de quitter les conversations dont je n'arrive pas à saisir la subtilité, ou la profondeur.

    Oui décidément, ces temps-ci je me sens véritablement étranger à beaucoup de choses. La poésie - cette poésie - y compris.

    Bonne nuit Françoise si tu repasses.

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  3. Magnifique ce texte de Paul Éluard, belle poésie.

    Oui, toute caresse, toute confiance se survivent, car ils demeurent ancrés dans notre mémoire.

    Bon mardi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.

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  4. Bonjour Françounette

    je te le dis aussi

    "Toute caresse toute confiance se survivent."


    Moon est de retour(sourire)

    en lune rousse ?
    Bisou Moonoune en passant

    et à toi aussi françoise bien- sûr

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  5. Bonjour, Francoise.
    Si je choisis un vers, je choisis le dernier.
    Bonne journée pour toi, Francoise.
    Des bisous aussi, et merci.

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  6. Moon, les "benêts" comme toi (c'est toi qui le dis), ont d'autres atouts dans leur sac... ;-) qui ne sont pas négligeables non plus, crois moi. Tu n'es peut-être pas réceptif à ce genre de poésie, peu importe, l'essentiel est que ton coeur sache rester ouvert et réceptif et ne soit pas fermé, que tu ne soies pas indifférent. Et tu es loin d'être quelqu'un d'indifférent et de blasé, tu as encore en toi ton coeur d'enfant, je le sais, donc susceptible de s'émerveiller...

    Moi aussi, c'est le dernier vers que je préfère, Herbert et Lyse.

    Merci Michel et Rosie de vos mots et de votre visite.

    Bonne journée à vous tous. GROS BISOUS.

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  7. [tu as encore en toi ton coeur d'enfant, je le sais, donc susceptible de s'émerveiller...]

    et susceptible de souffrir, et de pleurer aussi...

    Merci pour tes mots Françoise.

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  8. Ces mots sont superbes, j'adore Éluard. Merci Françoise.

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  9. on reprend le bal des anonymes???

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  10. Merci à vous de votre intérêt pour mon petit chez moi.
    Belle soirée à vous, et douce nuit.
    Je vous embrasse.

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  11. "Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie" (Baudelaire)

    Si vous blessez la sensibilité d'une personne, vous blessez celle de ceux(celles) qui l'aiment.
    Et vous ne méritez que mépris.

    Bonsoir Françoise, bisous

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  12. Oui, veiller à ne blesser aucune sensibilité.
    Bonne journée, Rom.

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  13. J'aime beaucoup Paul Eluard.. merci ma belle Francoise
    bisos étoilés

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Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

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FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne