jeudi 15 janvier 2009

L'imagination durant le sommeil

Faites-vous partie de ceux qui se souviennent de leurs rêves ? Moi, oui. Je rêve énormément et je me rappelle incroyablement bien de mes rêves. C'est parfois assez troublant. En effet, dans la réalité, je suis de nature plutôt timide et peu aventureuse, et pourtant mes rêves m'emmènent en des lieux et des situations que je n'aurais même jamais osé imaginer... C'est le privilège des rêves...

Je vous propose ci-dessous un peu de lecture à ce sujet : L'imagination durant le sommeil.

Belle fin de soirée à vous, et bonne nuit. Et surtout, faites de beaux rêves...


Dans le sommeil, tous les organes se reposent par le ralentissement ou l'arrêt des mouvements, mais le cerveau en est le principal bénéficiaire. Toutefois, l'imagination et la mémoire continuent à jouer normalement, avec une indépendance plus grande qu'à l'état de veille : ce sont elles les grandes pourvoyeuses des rêves. Pendant le sommeil, l'attention se relâche, la conscience s'assouplit et la volonté devient incapable d'efforts. Les associations d'idées se font au hasard et résultent souvent d'impressions sensorielles confuses, dues à des incidents extérieurs affectant la vue, l'ouïe, le toucher et quelquefois l'odorat. La plupart des associations formées dans le sommeil (en dehors des impressions sensorielles) sont analogues à celles se développant dans la folie ; elles sont provoquées par l'imagination en délire et laissent souvent, après le réveil, une contrainte mentale lorsqu'un rêve extravagant demeure dans l'esprit.

L'imagination est d'autant plus à l'aise pour agir pendant le sommeil qu'aucune des causes capables de la freiner ne peut intervenir. A l'état de veille, elle est dominée par les perceptions et les sensations du moment, l'évocation des souvenirs, la réflexion, le raisonnement et la succession des images mentales lui laisse peu de place pour interposer ses créations fantaisistes. Elle entre en jeu seulement lorsqu'on fait appel à ses merveilleuses possibilités, et elle se montre d'autant plus féconde qu'on sait la guider, la diriger et lui fournir des éléments sur lesquels elle peut s'appuyer pour entrer en utile fermentation.

Il n'y a pas de sommeil sans rêve, mais il y a, au réveil, de nombreux rêves oubliés. Quoi qu'il en soit, dans les rêves les images semblent appartenir à la réalité ; le réel et l'imaginaire se confondent, il n'y a plus d'opposition entre les sensations du moment et les images venant du fonds individuel. Les productions de l'esprit se présentent comme si elles étaient apportées par le monde extérieur, et il est tout naturel qu'il en soit ainsi puisque le monde extérieur ne fournit rien, sauf les impressions sensorielles confuses. Aucune rivalité n'existe entre l'imagination et la conscience, et l'être endormi ne réagit en aucune façon pour analyser ses sensations. Contrairement à ce qu'il ferait dans l'état de veille, au lieu de considérer toutes ses pensées comme émanant de ses réflexions, il les considère comme les recevant de l'extérieur, comme amenées par des suggestions étrangères. Les images se forment sans contrôle et se succèdent sans lien logique, dans une incohérence dont le rêve est forcément imprégné.

Les associations d'images dans le rêve ne se forment pas comme les associations d'idées dans l'état de veille ; les rapprochements faits par le hasard, quelles que soient leur fugacité et leur insignifiance, s'ils consistent dans une analogie de sens, de forme, de consonance dans les mots et de ressemblance plus ou moins vague dans les choses, servent à des enchaînements où se succèdent les images les plus disparates, les plus invraisemblables.

Antoine Luzy
La puissance du regard - (Le regard et le sommeil),
Ed. Dangles, p. 130-131
Le dessin est de Pablo Picasso

15 commentaires:

  1. Je ne me souviens pas tellement de mes rêves...ils s'effilochent très vite au réveil
    Ce que je sais, c'est que souvent je me réveille en pleurant
    J'en ai déjà parlé dans mon blog...
    C'est curieux...

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  2. La plupart du temps, je n'ai aucun souvenir de mes rêves, mais très souvent ceux dont je me souviens, sont tristes, inquiétants voir même sanglants. J'aime autant ne pas m'en souvenir, Car la mauvaise impression laissée peut me hanter très longtemps.

    Je t'embrasse ma Françoise.

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  3. Bonjour, Francoise.
    Ce texte est proche de la philosophie du rêve, de Bergson, philosophe que j'adore...Donc....
    Une infime partie de notre imagination trouve sa place dans l'éveil, en effet. Quant à se souvenir de tout ce que l'on a rêvé, c'est impossible.Et souvent, que l'on retient est, en vérité, très proche de la réalité qui est nôtre, dans nos rêves éveillés.
    Enfin...C'est ce que je pense.
    Sujet captivant, en tout cas.

    Bonne journée pour toi, bon courage et merci.
    Je t'embrasse fort.

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  4. Bonjour Françoise
    C'est un très large sujet, LE REVE!
    c'est mon jardin secret, mes rêves
    peut-être une autre vie?
    Gros bisous Françoise et bon week-end à toi
    Chantal

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  5. C'est vrai, et Chantal a raison ...C'est un large sujet : Le Rêve ! Et on pourrait le traiter de différentes façons, l'imaginaire pourrait en prendre une grande partie...
    Par le sommeil, quittant une éxistence ordonnée, on plonge (parfois) dans un tourbillon...une sorte de lointain insaisissable. Rêver est irrationnel...Au réveil, si la mémoire de la nuit est là, on voudrait bien trouver un fil conducteur...
    Trés interessant l'exposé d'Antoine Lusy
    Merci Françoise - Gros bisous

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  6. @Coumarine : Il m'est arrivé une fois de me réveiller en pleurant moi aussi, et ces pleurs et ces sanglots étaient si violents que je n'arrivais pas à me calmer, et je me rappelle encore maintenant de ce rêve qui m'avait tant bouleversée...

    @Marie : C'est vrai que certains rêves sont tellement forts qu'ils peuvent nous laisser une sensation de mal à l'aise toute la journée, voire plus.

    @Herbert : Cela ne m'étonne pas que le domaine des rêves t'intéresse aussi. Non, on ne peut pas se souvenir de tous ses rêves. Et je pense, oui, que dans les rêves, beaucoup de nos rêves éveillés se manifestent alors puisque rien ne peut les arrêter à ce moment là. Ils ont le champ libre...

    @Chantal : Oui, les rêves restent bien souvent notre jardin secret, et c'est bien ainsi... Notre inconscient peut ainsi se libérer l'espace de la nuit, et sans nuire à personne.

    @Jaca : Trouver un fil conducteur. Oui, c'est vrai que bien souvent, on voudrait bien pouvoir expliquer certains rêves. Mais ils ne sont pas toujours explicables, quoique...

    Merci de vos visites à tous.
    Bonne nuit à vous. Je vous la souhaite peuplée de doux rêves...
    Je vous embrasse.

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  7. Je ne me souviens pas de mes rêves ou si peu souvent et de façon parcellaire. Par contre il m'arrive de me lever la nuit avec quels vers en tête que je devais "rêver" ou que auxquels je pensais si fort qu'ils me faisaient me lever et les écrire...

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  8. Je ne me souviens pas toujours de mes rêves, il m'arrive ausi de refaire les mêmes rêves avec beaucoup de temps entre, et souvent la nuit ou le matin, lorsque je me réveille, comme Muse, je dois vite écrire les mots qui sont nés de ma nuit, sous peine de les oublier très vite ou de les voir perdre leur magie.
    Les rêves sont très mystérieux ...
    et nous pourrions en débattre très longtemps.
    Que ta nuit t'apporte de doux rêves ma Françoise et qu'ils te laissent un goût au parfum sucré pour bercer ta journée.
    Belle nuit à toi Françoise, je t'embrasse

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  9. @Muse et Fanzesca : C'est pareil pour moi : je me réveille parfois la nuit en ayant plein de mots dans la tête, mais j'avoue que je ne me lève pas pour les écrire... je devrais, car bien souvent, le matin, les mots se sont envolés... ou bien ne sont plus aussi bien alignés...

    Bon dimanche à vous.
    Je vous embrasse.

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  10. Bonjour Françoise

    Le rêve, un sujet bien passionnant

    Je rêve beaucoup. Je me souviens souvent de mes rêves. J'ai des rêves récurrents. Je reconnais les paysages et les situations d'un rêve à l'autre.

    Ma mère était ainsi. Elle m'avais demandé un jour, au tout début de sa maladie d'Alzeihmer: "Ça se peut-tu qu'on ait deux vies en même temps"?

    Lorsque je me couche, j'ai même la possibilité de m'apercevoir que je viens de commencer à rêver. Je sais alors que quelques secondes plus tard je vais dormir.

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  11. Je suis artiste peintre et sculptrice. En général je ne me souviens pas de mes rêves sauf parfois quand je suis "bloquée" au niveau peinture et que je suis dans une impasse parce que rien ne va, que je ne sais comment continuer la peinture commencée, il m'arrive alors de me réveiller le matin avec LA solution vue en rêve...
    Exemple:lien cliquable
    Pratique non?

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  12. Moi aussi, je m'en souviens souvent de mes rêves, et je les accorde autant d'importance qu'à mon raisonnement logique de l'éveil, eux ils m'aident à connâitre la réalité que des fois s'avère insaisissable par nos moyens normales de compréhension. J'adore ton blog, c'est bien intéressante!! Bisous dès Montréal.

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  13. @Bonsoir Jackss.
    A une certaine époque, moi aussi, j'avais des rêves récurrents dont je n'arrivais pas à me débarasser. Mais à force de réfléchir sur le sens de ces rêves, j'y suis enfin arrivée (il s'agissait en fait surtout de cauchemars).
    Et moi aussi, je sens le moment où je vais m'endormir, où des bribes de rêves commencent à se faufiler... et j'aime bien ce moment.

    @Bonsoir Christiana. En effet, ce doit être pratique. Je suis allée faire un tour sur ton blog, et vu ce que j'y ai vu, j'y retournerai. La sculpture, j'aime ! j'aime beaucoup !

    @Bonsoir azuldelmar. En effet, certains rêves aident à expliquer ce que nous cherchons vainement à comprendre d'une manière rationnelle dans la réalité.
    Merci de ta visite. Je retournerai également chez toi.

    Bonne soirée à vous, et douce nuit.

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  14. Je suis un grand insomniaque et je dors peu! Juste 3 voire 4 heures de sommeil par nuit. Cela fait que j'ai l'impression de ne pas rêver sinon très peu! En tout cas, je ne m'en rappelle pas et quand cela m'arrive, je me rends compte que le peu des rêves dont je me souviens est d'une banalité plate...
    Mais il faut reconnaître que je suis en grand enfant très insouciant!
    Bonne nuit pleine de beaux rêves...

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  15. Contrairement à toi, j'ai un très bon sommeil, et j'espère que je vais le conserver encore longtemps. Je dors environ 7 à 8 heures par nuit, et plus (+) les week-end, si bien que j'ai amplement le temps de rêver, et j'aime rêver, à condition, évidemment, que ce ne soit pas des cauchemars... ce qui m'arrive parfois. Je referai un billet, tiens !, un prochain jour, sur les cauchemars et sur les rêves récurrents, aussi.

    Belle et douce nuit à toi aussi, Too banal.

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j'aime tant les lire... :-)

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FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne