lundi 12 janvier 2009

L'éternité est dans la cour

L’homme a agrippé la femme
Et la femme murmure
« Ne t’écarte pas, nous tombons
Tu vois, c’est un voyage dans le vent de la chute
Et c’est si beau
Le vent s’enchante
Dans la maison trop claire qui tient sa paume ouverte
Comme une plaine
Sans turbulence malgré le vent »
Tous deux s’épousent et le moment ne tombe pas
La femme ne sait pas où ils vont
L’homme croit peut-être le savoir
Elle ferme simplement les yeux
Pour mieux sentir son cœur qui navigue vers lui
Et les vergers font des étoiles
On voit le vent qui s’énamoure
Et qui secoue les arbres fous
L’homme et la femme emportent pour repères
La satiété d’anciens châteaux du paysage
Qu’ils ont toujours connus arrimés dans le temps
« Ne t’écarte pas, nous tombons »
Nœud partageable fol appui
Le voyage et son point fixe
Et le moment ne tombe pas
Et c’est sans eux que le temps se décline

Gabrielle Althen (1939)

12 commentaires:

  1. Bonjour, Francoise.
    Vivre dans l'éternité ( dans l'instant présent ) pour deux êtres sui s'aiment, c'est vivre le l'umpossible du possible des rêves ou l'inverse.
    Quelle réflexion, pour un lundi...
    Comme les contes...
    Bonne journée pour toi et merci.Fort, je t'embrasse.

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  2. Bonne soirée à toi, Herbert.
    Merci d'avoir partagé ce poème avec moi.
    Je t'embrasse fort.

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  3. Quelle merveilleux texte, savoir faire confiance à l'autre et se laisser guider...

    Bonne nuit Françoise, qu'elle te soit douce.

    Je t'embrasse.

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  4. oh !! qu'il est beau et prenant ce texte !! bravo Françoise !! merci pour ce poème et pour ce passage fort bien trouvé :les vergers font des étoiles ...grandiose ! je te salue !

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  5. Vous avez apprécié ce poème, vous aussi, Laudith et Jean-Philippe. J'en suis ravie.
    Merci à vous deux.
    Bonne fin de soirée et douce nuit. Bisous.

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  6. Ce petit mot, je te l'avais écris il y a deux jours... mais je réalise qu'il ne t'est pas parvenu!
    Je te disais que j'avais beaucoup aimé cette prose poétique de G. Althen, auteur que je ne connaissais pas.
    " L'éternité est dans la cour..." Voila une phrase trés inspirante...
    Merci, Françoise de mon coeur, je t'embrasse fort!

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  7. C'est un petit Test : 2 messages n"ont pas passé...
    Je t'embrasse

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  8. Bonsoir ma Jaca,
    Je ne suis pas surprise que ce poème te plaise. Le contraire m'aurait même étonnée... sourire, et j'en suis ravie, ma belle.
    Merci à toi de tes mots et de ta visite.
    Je t'embrasse très très fort.
    Bonne soirée à toi.

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  9. Sympa ce texte, on tombe, on tombe...
    bonne journée françoise...

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  10. Bonjour Françoise..... j'espère que tu vas bien.. ca fait longtemps que je n'étais plus passée.... mais aujourd'hui, j'ai une pensée pour Emma.. tu sais, ton amie...Peut être parce que j'ai le coeur gros, que je sens que j'étouffe.... , je manque d'air...mon coeur est très lourd.....
    Et j'avais besoin d'exploser... alors je viens exploser ici
    Pardon...
    je t'embrasse


    Infini

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  11. Comment ne pas penser à Follon en lisant ce poème...L'éternité n'est pas loin mais elle se mérite.

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  12. Bonsoir Pierrot,
    et bonne soirée...

    Ne t'excuse pas, Infini. Si le fait de venir "exploser" ici te fait du bien, cela ne me dérange pas, et tu sais, entre nous, Emma l'aurait très bien compris... Bisous à toi.

    C'est vrai, Muse, Folon... et ses personnages dans les airs. J'aime beaucoup les peintures de Folon.
    Belle soirée à toi.

    Et douce nuit à vous tous.

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Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

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FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne