lundi 12 juillet 2010

Dépêchons. La vie n'attend pas...

(...)

Dépêchons !
La vie n'attend pas

Même innocents du sang de notre prochain
il nous arrive de tuer la vie en nous
Plusieurs fois plutôt qu'une

Le voile
qui nous recouvre les yeux et le coeur
Les barricades que nous dressons
autour du corps suspect
La lame froide
que nous opposons au désir

Les mots que nous achetons et vendons
au marché florissant du mensonge
Les visions
que nous étouffons dans le berceau
La sainte folie
que nous enfermons derrière les barreaux

La panique que nous inspirent les hérésies
La surdité élevée au rang d'art consommé
La religion largement partagée
de l'indifférence

Bien des messagers
frapperont encore à notre porte
Y aura-t-il quelqu'un
dans la maison ?

Dites-moi
vers quel néant
coule le fleuve de la vie
C'est quand la dernière fois
que vous vous y êtes baignés ?

Abdellatif Laâbi

9 commentaires:

  1. Bonjour chère Françoise,ce texte me laisse sans voix,ce qui ma foi est plutot rare,alors je vais m'abstenir de laisser un commentaire complètement hors sujet.
    Peut-ètre que les commentaires de tes autres visiteurs m'aideront à saisir le sens exact qu'a voulu donné Abdellatif Laabi à son texte.
    Je te souhaite une belle,une douce journée.

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  2. Merci Françoise car par l'intermédiaire des liens de ton blog, je suis allée visité le blog de Christian Zennaro et là je ne sais pas , mais il s'est passé quelquechose en moi, un sentiment que je ne saurai expliquer,mais dès la première phrase j'ai su que j'allais tombé en amour pour ce blog.

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  3. La vie est éphémère, dépêchons nous, hâtons nous de la vivre...
    Je pense que c'est ce que veut exprimer Abdellatif Laabi, Laure. Du moins, c'est ainsi que je ressens ses mots dans ce poème.

    Tant mieux pour le blog de Christian, alors...

    Belle journée à toi, Laure.

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  4. Pour avoir souvent choisi les poèmes d'Abdellatif Lâabi, je connais la profondeur de ces textes. Je ne connaissais pas celui-ci qui
    nous parle de cette vie éphémère et de belle façon.
    A méditer.

    Bel été à toi, en poésie.

    Roger

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  5. Bonjour Françoise ....
    le fleuve de la vie n'irait-il pas là où on l'emmène ?
    Bien sur parfois , les bâtons dans les roues ne sont pas de notre fait et la méchanceté des uns âbime la vie des autres , mais finalement ... faudrait qu'on puisse avoir les commandes , tout le temps ... ca irait mieux .
    je t'embrasse .

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  6. Ah, comme le commentaire de BARBIE GIRL me plait!!!!

    Bisous FRANCOISE

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  7. @Oui, Roger, à méditer.
    Bel été à toi aussi, et merci pour tes visites et pour tes mots.

    @Tout comme Marie, ton commentaire me plaît, Barbie Girl. Merci à toi.
    Je t'embrasse.

    @Bisous, Marie :-))

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  8. Néant ou libération, ne nous y baignons t-il pas au cour de la méditation.
    Néant ou vacuité des phénomènes, des constructions du mental ?
    Jolies vacances a toi Françoise

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  9. Merci Christian, et merci pour tes mots.
    Te voilà à nouveau reparti, alors?
    Continue à alimenter ton blog, surtout :-)
    Belle journée à toi.

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Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

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FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne