Et ce fut à cet âge... La poésie
vient me chercher. Je ne sais pas, je ne sais d'où
elle surgit, de l'hiver ou du fleuve.
Je ne sais ni comment ni quand,
non, ce n'étaient pas des voix, ce n'étaient pas
des mots, ni le silence :
d'une rue elle me hélait,
des branches de la nuit,
soudain parmi les autres,
parmi des feux violents
ou dans le retour solitaire,
sans visage elle était là
et me touchait.
Je ne savais que dire, ma bouche
ne savait pas
nommer,
mes yeux étaient aveugles,
et quelque chose cognait dans mon âme,
fièvre ou ailes perdues,
je me formai seul peu à peu,
déchiffrant
cette brûlure,
et j'écrivis la première ligne confuse,
confuse, sans corps, pure
ânerie,
pur savoir
de celui-là qui ne sait rien,
et je vis tout à coup
le ciel
égrené
et ouvert,
des planètes,
des plantations vibrantes,
l'ombre perforée,
criblée
de flèches, de feu et de fleurs,
la nuit qui roule et qui écrase, l'univers.
Et moi, infime créature,
grisé par le grand vide
constellé,
à l'instar, à l'image
du mystère,
je me sentis pure partie
de l'abîme,
je roulai avec les étoiles
mon coeur se dénoua dans le vent.
Pablo Neruda
Seghers, Paris, 2004, Poètes d'aujourd'hui, p. 239
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FEMMES ET HOMMES
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots
Julos Beaucarne
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots
Julos Beaucarne
Neruda!!! au cours d'espagnol nous en parlons souvent...je vis en parallèle avec ses écrits...pour traduire ses mots.. et j'aime bien écouter Atahulpa Yupanki qui chante les poèmes de Neruda..
RépondreSupprimerIl est vrai que les mots en poésie arrivent en se bousculant... et quand ils arrivent il faut les noter avant qu'ils ne s'en volent... c'est ainsi que moi je le ressens... et toi Françoise, as-tu aussi des envies subites d'écrire, as-tu des tempêtes intérieures... ? cela m'arrive souvent quand un évènement me bouleverse et que j'aimerai le faire connaître à tous ceux qui m'entourent, n'importe où, mais je ne le fais pas , alors je me sens emportée par mes pensées... tu vois je délire ce soir... mais non, je ne délire pas, c'est comme cela que je suis !!!
je te fais une grosse bise...
Quelle bavarde cette Loula... ;)
RépondreSupprimerMoi, en fait, j'adorerais savoir écrire des poèmes, mais je ne sais pas pourquoi, alors que j'ai des mots pleins la tête, lorsque je me trouve devant la page blanche, eh bien... elle reste blanche...
Un très bon ami m'a expliqué comment lui, il procédait, et j'essaie d'appliquer ses conseils.
Il faut vraiment que je soies dans l'émotion pour arriver à écrire sans réfléchir et que les mots sortent facilement (exemple, le poème écrit pour ma mère).
Au fait Loula..., j'adore quand tu délires ! Gros bisous.
Juste un petit bonne nuit : on est au même endroit presque à la même heure .très bientôt
RépondreSupprimerBonne nuit Marithé, je suis encore par là, mais cette fois, je vais y aller... dormir...
RépondreSupprimerBisous, bisous.
C'est si beau la poésie, moi aussi j'admire beaucoup ceux/celles qui savent en écrire. Mais je me délecte en lisant ceux des autres.
RépondreSupprimerUne bien belle plume ce compositeur qui a écrit ce texte.
Bon mercredi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.
"Les oiseaux de la nuit picorent les étoiles"
RépondreSupprimerBonjour, Francoise et merci pour tout...Les chats aussi te remrcient.
RépondreSupprimerNeruda, je l'aime beaucoup, tu le sais...
Il parle si bien de ce qu'il est tout en faisant croire qu'il recherche les sentiments de ce qu'il dit.
Bisous à toi. Bonne journée...
Voilà que je j'arrive ce matin... habituellement c'est le soir, comme les étoiles....le soleil est là, il me réchauffe, me donne du courage, avant d'aller prendre.... devine ma Françoise..... d'aller prendre l'aspirateur !!! merci pour ton com... je te souhaite une bonne journée.... et bises
RépondreSupprimerLa lumière du poème pour éclairer nos pas...dans la prose du quotidien!
RépondreSupprimerMais la poésie est de tous les temps et de toutes les saisons...
Merci à vous pour vos commentaires. Gros bisous.
RépondreSupprimerPablo Néruda un poète exceptionnel, je ne me lasse pas de lire ses oeuvres.
RépondreSupprimerMerci Françoise de nous offrir celui-ci.
Bisous, Loula
Oui Loula, un très grand poète.
RépondreSupprimerMerci à toi. Gros bisous.