Un peu de lecture pour les plus courageux...
Si l'on ne sait pas pourquoi, on sait très bien quand on aime vraiment. Sur ce point, personne ne peut se mentir à soi-même. La mauvaise foi est l'ennemie de la passion : l'amoureux ne joue jamais la comédie très longtemps car, précisément, il vit dans un univers où tout s'accélère à la vue de la personne aimée. "O temps, suspends ton vol", dit le poète. Le temps du passionné est fait d'attente et de suspension. C'est parce que l'amour demande un certain accord avec soi-même que l'authenticité est requise pour aimer. Le menteur peut faire semblant d'être ceci ou cela, de ressentir ce qu'il ne ressent pas. Pas l'amoureux. Mais il faut qu'il dise "oui" à sa propre attirance pour que celle-ci soit sincère. La sincérité naît de l'accord entre ce que l'on dit et ce que l'on pense. C'est la vérité que recherchent les enfants. Et les adultes feraient bien de s'en souvenir, au lieu de préférer la seule vérité "scientifique" - l'accord entre les faits et les discours. La sincérité exclut le petit manège auquel se livrent ceux qui refusent d'être eux-mêmes dans les relations sentimentales.
Tout serait simple s'il n'était pas aussi difficile d'être "soi-même". Tout d'abord, l'identité n'est jamais acquise. On se définit par des actes et non par une nature préétablie. Il faut du temps pour s'apercevoir que son avenir dépend de sa propre faculté à agir et à se reconnaître dans ce que l'on fait. Non seulement personne ne peut nous définir à notre place, mais personne ne peut en lui-même trouver de quoi se "définir" indépendamment de ce qu'il choisit de lui-même. L'identité étant au départ un ensemble vide, être "soi-même", c'est persévérer dans le choix de sa propre identité.
Ensuite, cette identité requiert le jugement d'autrui pour être validée. On n'a pas de "défauts" ou de "qualités" sans le recours à autrui pour nous confier son accord... ou son désaccord. Cette dépendance à l'égard du jugement d'autrui signifie que l'on ne peut se juger soi-même, tout seul, sans l'aide d'autrui. Aimer authentiquement, c'est donc toujours prouver à l'autre quelque chose dans le sens de son amour. Ne pas se reposer sur ses lauriers et agir, même le plus simplement, pour montrer à l'autre l'importance de son existence.
Enfin, la passion ne se vit dans l'authenticité que si les mots suivent ou précèdent les actes sans les contredire. On peut aimer sans le dire mais pas vraiment sans le montrer. C'est pourquoi la sincérité n'est pas si facile, et le mensonge est comme une tentation permanente. Il faut y résister, et, à long terme, on gagne à bannir le mensonge pour la vérité. Dire à l'autre qu'on l'aime n'est pas toujours simple mais il y a mille manières d'être sincère.
Il faut donc ne se priver de rien et oser en paroles, en gestes ce que les rêves proposent. La réalité dépasse souvent l'image que l'on se fait de soi-même. L'authenticité reste donc l'amie intime de la passion amoureuse.
André Guigot,
Petite philosophie de la passion amoureuse
édition Milan 2004, p. 57 à 59
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FEMMES ET HOMMES
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots
Julos Beaucarne
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots
Julos Beaucarne
Bonjour Françoise,
RépondreSupprimerj'ai eu la patience de lire le texte, et je n'ai pas regreté. C'est vrai que nous pouvons aimer sans savoir pourquoi, ressentir ça au plus profond de soi...quelle qu'en soi les circonstances. le plus dur effectivement étant d'être en accord avec soi même.... mais cet accord est souvent truqué par la morale, la culpabilité ou la peur de ne pas savoir maitriser . Comme tu dis en accueil sur ton blog
"il ne faut jamais oublier d'aimer exagérément"
Dans ma vie j'ai toujours été authentique en amour et qu'elles qu'en soient les conséquences... on s'est même étonné "Mais étais-tu vraiment amoureuse?". etait-ce si fou que ça?
En amour je ne triche pas...
Voilà ma vision de ce très beau texte
Gros bisous
barbara
Bonjour, Francoise.
RépondreSupprimerJ'adhère entiérement à ce texte, dont l'analyse est très pertinente et je fais mienne la conclusion...
Merci et bisous pour toi.
Me revoici... j'essaye de me détendre un peu...
RépondreSupprimerje susi étonnée de voir que ce sujet n'inspire pas plus que ça.... j'aurais tant à dire!
Merci Françoise pour ton amitié, peut être virtuelle, mais qui me réchauffe le coeur en ce jour tristounet....
Il pleut en plus....
Je t'embrasse affectueusement
Bonjour Françoise,
RépondreSupprimerJe ne lis pas, je ne lis pas.... la passion amoureuse...
Si je lis, je te taquine, j'essaie d'imaginer, la passion me fait peur, c'est souvent compliqué et ça fait mal parce que éphémère... je lui préfère "un bon gros amour" bien pèpère... bien rassurant...[rire] celui que tu retrouves toujours pareil chaque soir et même au bout de nombreuses années.... si ça existe...
Bonne soirée Françoise, je t'embrasse.
Merci pour vos commentaires.
RépondreSupprimerDemain, je mettrai un thème plus... léger ;)
Bonne nuit à vous. Bisous.
Oui, sans authenticité l'amour ne serait pas vrai, l'authenticité en amour, c'est aussi savoir accepter l'autre, être complices, être capable de dialoguer pour exprimer ce que l'on ressent, l'authenticité en amour implique aussi de savoir laisser à l'autre sa liberté de penser et d'agir.
RépondreSupprimerMerci, pour ce magnifique texte, je l'ai lu avec beaucoup d'attention. Belle réflexion.
Bon jeudi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.
Bonjour,
RépondreSupprimerauteur de "Petite philosophie de la passion amoureuse", je découvre dans votre très beau blog des réflexions si intéressantes...elles prolongent le texte lui-même. C'est bien ce regard qui donne vie aux mots et font sortir l'écrivain de lui-même. Merci.Au plaisir de vous lire...
C'est moi qui suis flattée de votre visite et de votre intérêt pour mon blog.
RépondreSupprimerLes mots sont faits pour être partagés et c'est bien grâce à vous, amis écrivains, qui vous nous prêtez les vôtres, qu'il nous est possible de le faire, et par là même, de réfléchir, d'avancer et d'évoluer...
Merci à vous.