jeudi 14 février 2008

Les chats de hasard

Ce qui est merveilleux avec un chat, c’est qu’il n’y a rien à faire quand il vient avec vous, qu’à le regarder. Il fait tous les pas. Il est même recommandé de le laisser approcher sans amorcer le moindre geste vers lui. Nombre de gens ne peuvent s’empêcher de tendre les mains trop tôt, de chercher à attraper le petit animal, qui n’a pas eu le temps d’acquérir un minimum de confiance et qui, du coup, fait machine arrière et va se réfugier dans les coins – vers quel monstre tentaculaire sa curiosité l’a-t-elle poussé ?

La meilleure « accroche » que l’on puisse avoir lors d’une rencontre avec un chat, à condition bien sûr qu’il ait le premier manifesté de l’intérêt pour vous, c’est le regard. Il est bien rare qu’un chat s’aventure à venir vers quelqu’un s’il n’y a pas eu au préalable un échange de regards assez long. Ensuite, c’est la voix. Ça parle beaucoup, un chat. Plus ou moins suivant les races et les individus, et pour peu qu’on soit attentif et qu’on ait le goût de s’entraîner au sens du miaulement, on discerne vite ce qui est de l’ordre de la question, du simple mot doux, de la réclamation ou du mécontentement, et on peut avoir avec lui de véritables conversations. Il n’est pas vraiment nécessaire de miauler soi-même pour cela, car de son côté il comprend assez rapidement quelques mots et surtout les sens des intonations si l’on prend peine de les exprimer assez clairement, comme on le fait pour se faire comprendre d’un jeune enfant. […]

Lors d’une rencontre avec un chat, après l’échange des regards et de la voix, intervient l’odorat. Il vient vous sentir et, si vous n’avez pas bougé, il ira jusqu’à grimper sur vous pour vous renifler plus commodément, et ce qu’il sent doit lui plaire. Beaucoup de rencontres tournent court à ce moment-là car, si votre odeur ne lui convient pas, il s’en va tout simplement, abrégeant du même coup le stade du véritable contact physique qui devrait suivre. S’il ne vous a pas quitté, si tout ce qui a émané de vous lui agrée, vient alors le moment des caresses, du ronron couché sur vos cuisses – ça y est, vous avez un copain.

Anny Duperey, Les Chats de hasard, Ed. Ramsay 2003, p. 33-34

11 commentaires:

  1. C'est le portrait craché de ma Emma !
    En tout cas, si j'ai bien compris, il faut savoir donner sa langue au chat!
    Too Banal

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  2. Tant son timbre est tendre et discret;
    Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
    Elle est toujours riche et profonde.
    C'est là son charme et son secret...

    Baudelaire, Le chat (Les fleurs du mal)

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  3. Oui, j'ai pensé à toi Too banal en mettant ces deux photos.

    Jolis vers de Baudelaire Tigwenn. Merci.

    Bonne journée à vous deux et à vous qui passerez par ici.
    Moi, je file travailler !
    Bisous.

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  4. Bonjour Françoise,

    C'est d'accord, j'arrive tout de suite, ce chaton est si joli. J'emporte le tout, le panier et son petit soleil bleu.
    ça tombe à pic, aujourd'hui, ciel couvert....
    Bonne journée à toi Françoise.

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  5. Je suis un attrape chat, quand il y en a un dans un endroit où je suis il finit toujours par grimper sur mes genoux.

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  6. Bonjour, Françoise.
    On a tant écrit sur les chats...
    Ce qui est sûr, c'est qu'un chat n'aime pas qui veut. Il faut le mériter.

    Merci, Françoise et à très bientôt.

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  7. Je suis un Attrape chats moi aussi
    Si j'ai l'idée de caresser un chat (même inconnu) il ne me lâche plus
    Mais je sais aussi attendre le temps qu'il faut pour l'apprivoiser

    Les amis des chats doivent certainement avoir une odeur que les chats reconnaissent
    ou à l'intonation de la voix
    ou un sens comparable à notre intuition

    N'est ce pas Françounette ?

    Ps: contenu du message certifié exact par une certaine Minouchette
    Bisous

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  8. bonsoir ma françoise , bon , comme les chats , c'est pas mon fort, je t'ai taguée , passe voir sur le blog culinaire
    bonne soirée (câline ) avec les chats!!
    pour ceux qui ne me connaîssent pas , j'ai une phobie maladive des chats , désolée

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  9. Merci Mathilde, Bernard, Herbert, Lyse et Moghrama de vos visites.

    Bonne nuit à vous tous, c'est mon heure, je ne vais pas tarder à y aller, mais peut-être que beaucoup d'entre vous sont déjà dans les bras de Morphée...
    Je vous embrasse fort.

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  10. Bonjour Françoise, merci de nous faire partager cet extrait du livre d'Annie Duperey.
    Le petit chat noir est trop mignon ...
    Bises,

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  11. Tu es donc toi aussi une amoureuse des chats muad'dib ? :)
    Merci pour ton passage. Passe une belle journée. Bisous.

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Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

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FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne