Nourri d’inquiètes certitudes, il ne voyait pas de cratères sur la route. Il tombait, se blessait, mais il se relevait. L’âme écorchée, zébrés les reins, sans cesse, il courait. Le soleil, le vent, la pluie l’étrillaient, l’étreignaient.
Toujours il fixait la touffe du monde qui reculait sous ses lèvres. Des filles nues perlaient dans le soleil. Il se haussait sous les palmes de leurs bras. La caresse n’était qu’un souffle. Les yeux rouverts, il restait seul.
Il enrageait, criait parfois. Mais manquant d’audace, une botte de paille déplacée, malmené sans cesse, il pressait sa réflexion d’un lacet sur la gorge. Pour retourner la solitude contre lui, les forces lui manquaient.
La simplicité lui échappait. Tiraillé sans répit, de la braise écartée. Pourtant les années l’avaient gagné ; demeurait le volcan ; à ses pieds, la tendresse avait monté. La tête au ciel, il souriait, de l’herbe plein les lèvres.
Pierre Perrin
Toujours il fixait la touffe du monde qui reculait sous ses lèvres. Des filles nues perlaient dans le soleil. Il se haussait sous les palmes de leurs bras. La caresse n’était qu’un souffle. Les yeux rouverts, il restait seul.
Il enrageait, criait parfois. Mais manquant d’audace, une botte de paille déplacée, malmené sans cesse, il pressait sa réflexion d’un lacet sur la gorge. Pour retourner la solitude contre lui, les forces lui manquaient.
La simplicité lui échappait. Tiraillé sans répit, de la braise écartée. Pourtant les années l’avaient gagné ; demeurait le volcan ; à ses pieds, la tendresse avait monté. La tête au ciel, il souriait, de l’herbe plein les lèvres.
Pierre Perrin
La poésie française contemporaine,
par Jean Orizet, Anthologie, p. 253
bonjour françoise , c'est beau cet extrait que je découvre ...
RépondreSupprimerbon début de semaine et plein de bonnes choses
Merveilleux cet extrait de l'Enfant Fou. Merci de nous l'avoir partagé.
RépondreSupprimerBon lundi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.
Bonjour, Françoise, et merci pour tout...un message ici, un message là...
RépondreSupprimerEt merci pour ce bel extrait.
A très bientôt...
C'est fou!
RépondreSupprimerC'est nous,
c'est vous,
tout le monde il est fou...tu!
Too Banal
Bonjour Françoise,
RépondreSupprimerTrès beau texte, vraiment qui porte à la réflexion..
Où sont les fous? et si la vie n'a de saveur que pour les fous..
Je le demande.
Bonne journée à toi.
On peut quelquefois résoudre des problèmes insolubles, en devenant fou. La folie est comme le tapis merveilleux des Mille et une Nuits. Elle peut vous soulever par-dessus les innombrables considérations mesquines qui obstruent la vie quotidienne.
RépondreSupprimer(Rabindranath Tagore)
Merci Moghrama, Rosie, Herbert, Too banal et Mathilde.
Bonne soirée à vous.
Merci Françoise pour tes passages ;)
RépondreSupprimerJe te souhaite une bonne soirée!
Bises.
Mais tout le plaisir a été pour moi, Tigwenn :) Bisous.
RépondreSupprimerMagnifique texte.
RépondreSupprimerOui Bernard, magnifique.
RépondreSupprimerJe ne sais pas pourquoi .. (enfin plutôt si.. je crois savoir ..) .. mais ce poème me parle ... Pourtant, depuis quelque temps j'étais devenu très hermétique à la poésie...
RépondreSupprimerIl doit sans doute rester une once de folie en moi qui me permet de vibrer encore.. un peu...
Bises.
Alain