Sonnet
Peinture : J.-J. Henner
Mon âme a son secret, ma vie a son mystère,
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.
Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire.
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.
À l'austère devoir, pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle
"Quelle est donc cette femme ?" et ne comprendra pas
Félix Arvers (1806-1850)
FEMMES ET HOMMES
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots
Julos Beaucarne
Joli poème. J'ai adoré. Merci
RépondreSupprimerC'est moi qui te remercie d'être passé, David.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup. La poésie le nectar de ce monde
RépondreSupprimerMerci m'dame Françoise
Bisous
Mon medecin homeopathe que j'ai rencontré hier m'a trouvée NOSTALGIQUE.Il va me soigner pour ça.Est ce que ce texte n'a pas pour fonction d'entretenir justement la nostalgie?et d'eloigner de l'action,des projets et du present?????
RépondreSupprimerMoi, dans mes moments nostalgiques, c'est la musique que je ne peux pas écouter !
RépondreSupprimerMais elles ne sont pas en cause ces pauvres notes!
Ba! la nostalgie est d'abord au fond de nous et s'entretient d'elle même : une feuille qui tombe et patatras on pleure ... MDR! !
C'est vrai qu'il vaut mieux dans ces périodes grises éviter ce qui peut accentuer notre nostalgie
mais la cause est bien là en nous ! Et Je ne crois pas que la poésie nous ampêche de rentrer dans le concret
N'est ce pas justement un symptôme de la nostagie que d'éloigner celui qu'elle touche de l'action et des projets ?
Bon ce qui est sûr, Mo, c'est que le blog de Françoise me rend trop bavarde ..lol
Nostalgique ?... voilà un mot que je connais bien...
RépondreSupprimerC'est vrai que je suis souvent nostalgique, mais pas abusément je pense, juste ce qu'il faut... lol.
Cependant, tu n'as pas tort, ma chère Mo, en disant que la nostalgie peut éloigner de l'action, des projets et du présent. Ne pas se conforter dedans trop longtemps ou trop souvent.
Et tout comme toi Lysounette (décidément...), il y a de la musique que je ne peux plus écouter, car elle me rappelle une situation, un lieu, et que ça m'est trop douloureux de l'entendre... je pense entre autres à la musique du film d'Amélie Poulain, qui a accompagné un événement très, très émouvant et éprouvant, il y a presque 6 ans, et je n'ai pas encore pu la réécouter...
Lyse... trop bavarde, toi ?... noooon... MDR...
J'adore quand tu es trop bavarde.
Gros, gros bisous à vous deux.