vendredi 11 janvier 2008

L'ardeur

( Anna de Noailles)

Rire ou pleurer, mais que le coeur
Soit plein de parfums comme un vase,
Et contienne jusqu'à l'extase
La force vive ou la langueur.

Avoir la douleur ou la joie,
Pourvu que le coeur soit profond
Comme un arbre où des ailes font
Trembler le feuillage qui ploie ;

S'en aller pensant ou rêvant,
Mais que le coeur donne sa sève
Et que l'âme chante et se lève
Comme une vague dans le vent.

Que le coeur s'éclaire ou se voile,
Qu'il soit sombre ou vif tour à tour,
Mais que son ombre et que son jour
Aient le soleil ou les étoiles...

Anna de Noailles

5 commentaires:

  1. J'aime beaucoup Anna de Noailles
    A nous deux toute son oeuvre va y passer ! lol
    Je trouve que tout ce qu"elle a écrit reste très "moderne"
    et nous parle beaucoup , elle aurait pu être poète de notre époque
    Bisous Françounette et merci
    (j'aime bien la photo)

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  2. merci françoise pour ce poème que je ne conaissais pas .tu m'en apprends des choses,la photo du coucher de soleil est splendide bisous et bonne journée

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  3. Oui, Lysounette, ses poèmes n'ont pas vieilli d'un pouce. Et oui, toute son oeuvre va y passer, j'en ai encore quelques-uns en réserve...

    Merci Moghrama, mais chez toi aussi, j'en apprends plein de choses intéressantes.

    Merci à vous deux, et passez un très très bon week-end.

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  4. Un coeur qui vit, est un coeur qui bât, quelque soit sa vitesse ses raisons, ses joies, ses peines.... pourvu qu'il bate!

    Bisous
    barbara du travail qui ne devrait pas, mais.....

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  5. Merci de ton coucou Barbara qui ne devrait pas, mais...
    Gros bisous affectueux.

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Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

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FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne