mercredi 9 janvier 2008

Changements

Les murs ne sont pas toujours au-dehors.

Dans tous les murs il y a une lézarde,
dans toute lézarde, très vite,
il y a un peu de terre,
dans cette terre la promesse d’un germe,
dans ce germe fragile, il y a l’espoir
d’une fleur
et dans cette fleur, la certitude
ensoleillée
d’un pétale de liberté.

Oui la liberté est en germe même
dans les murs les plus hostiles.
La liberté peut naître d’une fissure,
d’une rupture,
d’un abandon.
Elle peut naître aussi d’une ouverture,
d’un mouvement
ou d’un élan de tendresse.
La liberté a de multiples visages,
elle est parfois la caresse d’un regard
qui a croisé le mien,
le rire d’une parole qui a transformé
la mienne
pour en faire un chemin.

Les murs les plus cachés sont souvent au-dedans
et dans ces murs aussi, il y a des lézardes…
laisse pousser tes fleurs
elle sont les germes
de ta vie à venir.

Jacques Salomé (Apprivoiser la tendresse)

5 commentaires:

  1. Oui le poème dit vrai. J'y adhère totalement.
    Mais le problème vient des Hommes qui s'en foutent royalement de la liberté! Ceux là même qui érigent avec leurs propres mains les murs de leur propre prison...
    Photoeil

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  2. Tu n'as pas tort, Photoeil, je sais bien...

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  3. très joli poème ,avac des mots tous simple mais pleins de vérité
    merci françoise bisous

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  4. Encore un texte de Jacques Salomé plein de sagesse et porteur d'espoir

    Un éducateur poète. Quelle chance ont eu les enfants qui ont croisé sa route.

    Bisous Françounette et bonne soirée

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  5. Oui, un éducateur poète, avec des mots simples et compréhensibles par tous.
    Merci Photoeil, Moghrama et Lysounette de votre visite.
    Bonne soirée à vous.

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Laissez moi des petits mots,
j'aime tant les lire... :-)

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FEMMES ET HOMMES

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles...
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille,
les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,
alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie
et dans sa peau...
A chacun sa texture
son message et ses mots

Julos Beaucarne